A. La division des âges de la vie
Les chiffres 3, 4 et 7 sont fréquents chez Baldung. Ce sont des chiffres symboliques. Ils ordonnent le cosmos et sont un moyen de comprendre le monde pour les gens du peuple. Ainsi a-t-on ici trois âges de la vie d'une femme : l'enfance, la jeunesse, la vieillesse. Aristote notamment divisait la vie en trois temps. De plus, le chiffre 3 représente la trinité, fait qui est mis en avant. Enfin, le chiffre trois est le symbole du tout.
Le chiffre 4 lui, présent ici en comptant la représentation de la mort (à droite) peut faire référence aux quatre points cardinaux, aux quatre tempéraments ou encore aux quatre éléments. De plus, on remarquera que l'année se divise en quatre saisons : le printemps, l'été, l'automne et l'hiver qui peuvent être assimilées aux quatre parties de la vie, respectivement : l'enfance, l'âge adulte, la vieillesse et la mort. Il ne faut pas oublier que la journée elle-même se découpe à travers les quatre parties du jour. Le matin, le midi, le soir et la nuit... Elles-mêmes peuvent être la représentation symbolique des âges de la vie.
Ainsi ces chiffres présents dans l'oeuvre de Hans Baldung sont représentatifs de l'esprit humaniste où la symbolique des nombres est importante.
B. La mort, fin inéluctable
La présence de la mort dans la peinture rappelle qu'elle est l'aboutissement de toute vie humaine.
Comment est-elle représentait ? La mort présente une apparence desséchée. On voit ses os, certains morceaux de sa chair sont en lambeaux. On notera l'aspect féminin de cette représentation : elle possède des cheveux, son visage présente des traits qui s'apparentent davantage à ceux d'une femme.
Derrière la mort, on retrouve un paysage désolé, fait de branches mortes, d'arbres décrépis qui accompagnent l'allégorie.
Par ailleurs, on remarque un voile sur la tête de l'enfant. S'agit-il pour lui de se cacher ? A-t-il peur du personnage de la mort ? Ou est-il encore trop inexpérimenté pour penser à cela comme semblent le montrer les jouets présents à ses pieds ? (...)
[...] C'est à travers la vieille femme de gauche que Baldung a représenté la laideur. Sa maigreur, son corps ingrat rappelle une autre image récurrente de l'époque : la sorcière ; et avec elle l'idée du vice (d'ailleurs le vieille femme ne soutient-elle pas la vanité de la jeune fille Outre cette idée de laideur, on y voit aussi la représentation de la fin. Le voile semble fait le lien entre tous les personnages et les entraîner dans une danse, une danse macabre. [...]
[...] Le corps vieux Hans Baldung Présentation de l'auteur : H. Baldung est un peintre allemand du XVIe siècle, également dessinateur et graveur. Il exerce son art dans la peinture religieuse, puis à travers des sujets humanistes aux thèmes mythologiques. Humaniste, il étudia dans l'atelier Dürer (1503-7). Au cours de sa vie, il répondit à de nombreuses commandes de notaires Son œuvre fait preuve de réalisme dans l'expression et connote un érotisme macabre. La source : Nous avons ici une source iconographique, plus précisément une peinture intitulée Les 3 âges de la femme et la mort, que l'on appelle également les 3 âges de la vie, réalisée en 1510. [...]
[...] Enfin, on trouve ici un objet symbolique qui rappelle que la mort est le destin qui attend tout humain. En effet, on retrouve la présence d'un sablier, symbole du temps qui passe. En outre, il est placé au dessus de la jeune fille comme pour lui rappeler que la jeunesse n'est pas éternelle. Ainsi, Hans Baldung évoque ici le destin des hommes. La mort appartient à la vie de tout être. Il se fait ici à l'image des sermons de l'Eglise : Souviens-toi que tu vas mourir II. L'ambivalence de la beauté et de la jeunesse A. [...]
[...] La vieille femme ne peut plus séduire : son visage prend une apparence masculine sur le tableau, son corps est maigre, il lui manque des dents. On peut voir ici la représentation de la déchéance du corps. La vieille femme prend la même couleur de peau que la mort. De plus, son bras touche la mort et son regard est tourné vers le sablier. Tout semble indiquer que sa mort est proche alors que son corps se fait fardeau. La vieillesse est donc rejetée. [...]
[...] La jeune fille se fait également image de la jeunesse. Cependant, à travers elle apparaît la vanité. En effet, elle tient dans sa main un miroir (miroir œil de sorcière) où elle se contemple. Son geste qu'elle exécute avec son bras gauche accentue cette idée. De plus, la jeunesse en elle-même est également vanité. A ce moment là, le voile qui relie les personnages est-il un lien pour signifier que la vanité conduit à la mort ? La vieille femme sur la gauche pourtant soutient le miroir de la jeune fille, veut-elle dire à la jeune femme de prendre le temps d'être belle avant que la vieillesse ne l'atteigne ? [...]
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