En ces temps de paix de Dieu, on le constate, combattre reste une chose essentielle, la féodalité et la déliquescence des pouvoirs recentrent les batailles : on ne se bat plus pour le royaume mais pour les terres de son seigneur. La broderie de Bayeux par son immensité (70 mètres de long) nous expose un éventail de scènes de combats qui nous renseigne aujourd'hui sur leur nature et sur les détails de l'art de la guerre au XIe siècle.
Ce document est une broderie et une œuvre textile. Elle fut retrouvée au XVIIIe siècle et est typique de l'art roman. Cependant, on peut également la considérer comme une source narrative puisqu'elle raconte une histoire illustrée. Elle a été tissée quelque temps après la bataille d'Hastings et a probablement été réalisée entre 1077 et au plus tard avant 1082, date à laquelle Odon, évêque de Bayeux est en disgrâce et est emprisonné par son demi-frère Guillaume. Elle a été conçue du vivant de Guillaume le Conquérant et d'Odon.
Une hypothèse probable est que la broderie a été réalisée dans le sud de l'Angleterre et commanditée par Odon (v.1036-1097) demi-frère de Guillaume le Conquérant: Fils aîné d'Arlette (mère de Guillaume) et du vicomte Herluin de Conteville, Odon est évêque de Bayeux de 1049 à 1097. Il joue un rôle important dans la réorganisation administrative, intellectuelle et spirituelle de son évêché.
[...] Aux souliers sont attachés les éperons et sur la tête il porte le heaume : c'est le casque qui est muni d'une simple protection nasale et qui a une forme légèrement pointue. Cependant chaque chevalier, comme il finance seul son équipement est plus ou moins bien protégé selon qu'il soit très riche ou non, tout au long de la broderie on constate ces différences. Ainsi, il n'y a pas de réelle égalité devant la guerre. Dans cet extrait de la broderie, la bordure supérieure représente encore des animaux. Cette scène est l'une des dernières de la broderie, le combat prend fin lorsque Harold meurt. [...]
[...] Ces troupes d'élite attirent les convoitises : un paysan cavalier fait tout pour que son fils le soit lui-même. Au 11ème siècle un cavalier avait besoin de revenus garantis par 15 hectares de terres pour s'équiper plus 10 à 15 terres exploitées par des paysans. En effet un brogne (une cuirasse) vaut 10 vaches : seule une couche supérieure de la paysannerie va pouvoir assurer cette volonté chevalière. Ce couteux équipement se compose d'un haubert (cotte de mailles constituée de centaines de petits anneaux de métal), par-dessus laquelle, il pore un surcot, "broigne", qui abrite le haubert du soleil et de l'eau. [...]
[...] Les chevaux se rompent le col et sous ce désastreux paysage s'accumulent les corps désarticulés dans la bordure inférieure. On constate par rapport aux autres images une différence dans la représentation du sol : au lieu du sol ondulé de tout le récit ici on semble distinguer des brins d'herbe : ceux-ci on peut le penser représenteraient un piège dressé par les Anglais. Dans cette scène différentes techniques de combat sont utilisées et on peut facilement envisager que le combat est désorganisé. [...]
[...] Certains on voulut faire passer un message, représenter toutes les couches de la société, c'est une sorte de culture populaire. Deuxième extrait : la bataille d'Hastings : La charge de la cavalerie La traduction du latin Hic ceciderunt Lewine et Gyrd fratres Haroldi regis qui est la légende de la broderie est Ici succombèrent Levine et Gyrd, frères du roi Harold Le matin du 14 octobre 1066, vers 9h, commence la bataille d'Hastings dans le comté du Sussex de l'Est, dans le sud de l'Angleterre. [...]
[...] Elle raconte non seulement la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant, mais nous offre de fantastiques témoignages tant sur la vie quotidienne au Xème siècle que sur l'art de combattre. Nous nous attacherons à expliquer chacun des extraits de la broderie de Bayeux qui représentent des scènes de combats différentes. Premier extrait : l'attaque des châteaux de Dol et de Dinan en Bretagne Cette scène de la borderie nous montre deux châteaux à mottes, typiques de l'époque féodale. L'archéologie nous a montré qu'il apparait dès la fin du Xe siècle, alors qu'il n'est mentionné qu'ici dans la tapisserie de Bayeux. [...]
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