Ce texte est une lecture de l'évènement de la St Barthélemy dans un cadre précis (« Avec quelles précautions et en quelles occasions on doit pratiquer les coups d'Etat »). L'auteur, Gabriel Naudé, bibliothécaire célèbre du XVIIe siècle, proche de Richelieu et du milieu des cardinaux à Rome, propose ici des « considérations politiques » écrites bien après l'évènement lui-même. Il ne semble d'ailleurs ne connaître l'évènement que très indirectement, à travers les vers de Mr de Thou, seule source nommée. Dans son analyse, l'auteur soutient la théorie d'un coup d'Etat, l'explique et la défend. En fait, Gabriel Naudé soutient de manière positive la théorie historique qui montre, habituellement, de manière négative Catherine de Médicis et le roi Charles IX. La théorie reprise ici est celle selon laquelle la reine mère et son fils ont orchestré le massacre de la St Barthélemy et sont responsables de la mort de tous les huguenots de Paris. Cette thèse fut longtemps soutenue, mais est aujourd'hui discréditée. On lui préfère la thèse de Denis Crouzet (D. Crouzet, La nuit de la St Barthélemy), celle d'un massacre politique (L'assassinat de l'amiral de Coligny et des chefs huguenots), décidé par le roi et sa mère, qui déborda en massacre populaire incontrôlable. Tout en sachant que le manque de sources au sujet de cet événement permet bien des opinions, et notamment celle de l'auteur.
[...] La portée analytique de ce texte critique alors le fait qu'il ne faut jamais rien entreprendre si on ne le veut achever (l.50-51). Selon l'auteur, le massacre, et donc le coup d'Etat, est inachevé parce qu'il reste encore des huguenots et donc des témoins du massacre. En effet, si la décision politique de Catherine de Médicis et Charles IX ressemble bien à une proscription (Dont l'auteur parle l.92-96 à propos des triumvirs et de Sylla à Rome), le massacre populaire, de masse (sans doute environ 2000 morts en une nuit à Paris) n'est pas ce que l'auteur veut en faire, c'est-à- dire l'expression du pouvoir royal. [...]
[...] Gabriel Naudé, Considérations politiques : Avec quelles précautions et en quelles occasions on doit pratiquer les coups d'Etat, Rome Ce texte est une lecture de l'évènement de la St Barthélemy dans un cadre précis Avec quelles précautions et en quelles occasions on doit pratiquer les coups d'Etat L'auteur, Gabriel Naudé, bibliothécaire célèbre du XVIIe siècle, proche de Richelieu et du milieu des cardinaux à Rome, propose ici des considérations politiques écrites bien après l'évènement lui-même. Il ne semble d'ailleurs ne connaître l'évènement que très indirectement, à travers les vers de Mr de Thou, seule source nommée. [...]
[...] Enfin, le temps relatif qui sépare la St Barthélemy du récit qui est fait par l'auteur nous permet de saisir la postérité de l'événement. Sans doute Gabriel Naudé a-t-il tendance à voir la St Barthélemy à la lumière de cette postérité. Ainsi, ligne 40, en montrant que déjà au début du XVIIème siècle l'opinion des historiens français était contre le roi. De plus, le massacre dans l'histoire, dont l'auteur fait une longue analyse (l.84 à 99) devient une expression de la raison d'Etat le récit est aussi tronqué dans la paranoïa de l'auteur face à des récits de l'événement qui ne seraient que de source huguenote (l.138). [...]
[...] Même si ce texte est orienté dans son écriture, il nous faut nous interroger quant aux raisons que donne l'auteur au massacre, sur les origines de la St Barthélemy, mais aussi sur la place que l'on peut donner à une telle analyse. Pour tenter l'étude de ce texte, nous commencerons par étudier les origines de la st Barthélemy, pour l'auteur, puis nous analyserons le plus hardi coup d'Etat (l.28). Enfin, nous étudierons la postérité de l'événement qui suscita cet écrit édité en 1639, alors que Richelieu est le ministre de Louis XIII et qu'il tente d'imposer l'Etat et le roi comme plus important que tout autre chose, essayant d'illustrer lui aussi la raison d'Etat, plus forte que toute autre raison. [...]
[...] Dans ce cadre, il considérait Coligny comme son père terme qu'il sembla même employé pour le désigner), qui a retrouvé sa place à la cour du roi après l'Edit de pacification de St Germain, en Août 1570. Edit dont l'auteur ne parle guère (pourtant d'importance essentielle dans le contexte de la St Barthélemy, tout comme les soulèvements huguenots contre Philippe II en Hollande, eux aussi tus). Gabriel Naudé revient plusieurs fois sur la Surprise de Meaux et 76) et semble en exagérer l'importance. Par contre, l'auteur pointe dans son analyse l'importance de l'affrontement entre Guise et Coligny. [...]
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