C'est en 751 qu'a lieu pour la première fois en France la cérémonie du sacre d'un roi : en l'occurrence, celle de Pépin le Bref. Il se fera sacrer à nouveau, de façon plus officielle, en 754 à Saint Denis par le Pape Etienne II. C'est ainsi que l'avènement du roi est marquée par la cérémonie du sacre.
A l'époque, le sacre pose un lien étroit entre l'homme qui deviendra Roi et Dieu. Cependant, la définition de ce rite est difficile à établir car les fonctions, l'objectif du sacre, ont varié au cours du temps. Les historiens ont ainsi débattu sur la question de savoir si le sacre est constitutif de la royauté.
Il apparaît effectivement que si le sacre a fait de Pépin le Bref un Roi, Philippe III a été reconnu comme successeur après la mort du Roi précédent, mais il n'a été sacré qu'un an plus tard, en 1271. Dès lors, le sacre ne paraît plus que confirmatif de la royauté.
L'époque médiévale a donc vu en son sein évoluer la fonction et la perception du sacre qui n'apparaît plus politiquement nécessaire à l'avènement du roi dès le XIVe siècle, mais auquel pourtant l'opinion publique reste attachée.
Dès lors se pose la question de savoir si le sacre garde sa fonction d'avènement royal, puisque la royauté passe aussi par la perception que le peuple a de l'homme au pouvoir, et non pas seulement par un accès officiel, ancien et peut-être même dépassé dans la pratique, à ce statut.
Si le sacre garde sa fonction constitutive au début de l'histoire royale française (I), il ne paraîtra par la suite que confirmatif d'un droit que le souverain aura d'ores et déjà acquis (II).
[...] C'est ainsi qu'il guérit les écrouelles en posant ses mains sur les plaies des malades et en prononçant la phrase : Le Roi te touche, Dieu te guérit Ce pouvoir, délégué par Dieu, permet au Roi de se situer au-dessus du commun des mortels. Le Roi semble alors faire le pont entre le monde des mortels, celui des hommes, et le monde de Dieu. C'est pourquoi on peut aussi le rapprocher de l'image d'un prêtre. Prêtre qui, en latin, se dit pontifex et qui signifie justement la fonction de la personne qui lie les hommes à Dieu. [...]
[...] Le sacre est-il constitutif de la royauté? C'est en 751 qu'a lieu pour la première fois en France la cérémonie du sacre d'un roi : en l'occurrence, celle de Pépin le Bref. Il se fera sacrer à nouveau, de façon plus officielle, en 754 à Saint Denis par le Pape Etienne II. C'est ainsi que l'avènement du roi est marquée par la cérémonie du sacre. A l'époque, le sacre pose un lien étroit entre l'homme qui deviendra Roi et Dieu. [...]
[...] Constitutif de la royauté jusqu'au XIIIe siècle, il va devenir seulement confirmatif de celle-ci. En 1498 on clame Mort est le roi Charles, vive le roi Louis Cette acclamation enlève toute valeur constitutive au sacre, qui ne devient alors que confirmatif d'un droit déjà acquis. II. Le sacre confirmatif du droit dès le XIVe siècle A partir du XIVe siècle, les inconvénients que présente le sacre vont avoir pour conséquence la mise en place dans la pratique de principes nouveaux. [...]
[...] Par un arrêt de règlement, l'arrêt Lemaistre, le parlement rappelle les règles de dévolution de la couronne et expose le principe de catholicité. Cet arrêt s'adresse à Henri de Navarre, qui, un mois plus tard, abjure sa religion. C'est ce qui va lui permettre d'être sacré en février 1594 sous le nom d'Henri IV. Le principe selon lequel le Roi de France doit être catholique s'instaure donc, et l'on aperçoit là une résistance de la part de la Sainte Ligue qui, même après le XIIIe siècle, défend l'idée selon laquelle le sacre fait le Roi. Le sacre progressivement change de nature. [...]
[...] Cette onction semble aller à l'encontre de l'idée selon laquelle la monarchie est absolue, sans lien. Cette idée est fausse, puisque l'onction touche le corps nu du roi, son corps physique, et non pas la personne morale de l'Etat. La monarchie est donc effectivement absolue et légitime dans le sens où la fonction royale répond aux mots : séparation, perfection, totalité. Le sacre donne au roi cette perfection, il est l'élu de Dieu, cette totalité : il est seul au pouvoir, et enfin cette séparation : le roi est en dehors du droit commun, ce n'est plus un homme comme tous les autres hommes. [...]
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