Le Trecento et le Quattrocento sont deux siècles difficiles pour l'Église. Le Trecento plonge l'Institution pontificale dans la tourmente, une crise spirituelle qui s'accompagne d'une crise démographique et frumentaire, économique et financière. Les pestes, les dégradations climatiques, la faillite des banques, les instabilités politiques des Communes viennent fragiliser l'Église.
L'Italie vit « une pastorale de la peur », pour affirmer leur foi et s'assurer l'accès au paradis, la dévotion explose. La dévotion est une dimension particulière de la démarche religieuse : elle renvoie à la fois à une orientation personnelle du croyant, à un mouvement intérieur teinté d'affectivité et à des pratiques privilégiées qui viennent s'ajouter aux observances prescrites.
[...] Différence entre l'homme pieux appliqué tout entier à la dévotion et le catholique fidèle, mais occupé par les devoirs de son état d'homme marié et la charge de ses affaires. Les clercs par leur fonction étaient au premier plan dans la dévotion, il devait montrer l'exemple, il représentait l'Église donc la Religion. Lors de la procession à Sienne qui est rapportée dans le premier texte, on voit bien au premier plan, l'évêque de Sienne, Monseigneur Rugeri da Casole, évêque de Sienne de 1307 à 1317, suivi de tout le clergé de la cathédrale et de toutes les religions de Sienne. [...]
[...] De grandes processions en public La procession et le pèlerinage constituent deux formes collectives de dévotion. Elles diffèrent en profondeur dans leur pratique et dans le sens que la société peut leur donner. La procession est un acte interne de la société villageoise urbaine, une prise de possession sacrale de l'espace de la cité en vue du renforcement de la cohésion religieuse, mais aussi culturelle, sociale ou politique d'une communauté. Le pèlerinage, au contraire, implique un arrachement à l'espace et à la temporalité du quotidien. [...]
[...] Ce sont des livres relativement petits et portatifs, appartenant au domaine de la dévotion privée. Le souci d'instruire les lecteurs inspirait d'autres livres, qui représentaient la première ébauche d'une littérature catéchétique. Ils ne contenaient pas seulement les commandements et les articles du Credo (une profession de foi chrétienne), la liste des vertus et celle des vices, mais encore des explications sur les actes essentiels de la pratique, comme nous pouvons le voir dans les textes et 4. Les textes servent à la piété d'une vie vertueuse. [...]
[...] Les images pour éduquer ou approfondir sa foi Comme on peut le voir dans le texte les images ont un rôle important. Tout d'abord pour ceux qui n'ont pas les moyens financiers de s'acheter tous les livres requis, mais aussi pour les illettrés. Pour Giovanni Dominici chaque foyer devrait posséder des images et même des sculptures (statue ou statuette). Des images de jeunes saints et de jeunes vierges et martyrs, une sculpture de la Vierge et l'Enfant, des images regroupant le Christ et le Baptiste, et des images des onze mille vierges. [...]
[...] La procession répond à un besoin collectif, elle est organisée avec des rites protecteurs, des itinéraires significatifs, des chants titaniques et des lectures de textes sacrés. Au cœur de la procession, il y a le mouvement et surtout la nécessité du voir mettant en branle un groupe de personne. Conclusion : Une histoire des dévotions, des rites et des gestes présente un intérêt méthodologique, car elle inscrit le religieux dans l'espace, dans le sens et dans l'histoire de l'État. Les dévotions différentes du public et de la privée montrent une certaine séparation. [...]
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