Saint-Germain-des-Prés, souverains carolingiens, Childebert Ier, fisc de Waniaco, fisc de Gagny, loi de Constantin, serfs, hommes voués
C'est par ordre des souverains carolingiens qu'ont été rédigées des descriptions incroyablement détaillées des possessions royales et des grandes abbayes pour en garder traces, dans ce qu'on appelle les polyptyques, comme ici, le polyptyque de Saint-Germain-des-Prés, rédigé entre 823-828.
L'abbaye de Saint-Germain-des-Prés est fondée en 543 par Childebert Ier, à 600 mètres au sud-ouest de Paris. A sa construction, elle porte le nom de Sainte-Croix et Saint-Vincent, auquel s'ajoute Saint-Germain, évêque de Paris, depuis qu'il y repose en l'an 576. Au fur et à mesure que les fidèles viennent se recueillir sur son tombeau, l'abbaye fut simplement appelée Saint-Germain
[...] Il faut savoir que même l'un des deux époux est un homme libre, il est tout de même homme de Saint-Germain puisque la liberté n'empêche pas d'être dépendant. Dans ce système de dépendance, l'homme doit au seigneur obéissance, fidélité, secours et service. Le seigneur doit en contrepartie à son homme, justice et protection. Dans l'article 33, plus de vingt personnes sont citées, il s'agit d'extraneus, c'est-à-dire d'étrangers, ces hommes sont ceux d'un seigneur étranger, mais qui possèdent une terre libre sur une terre étrangère, ici sur les terres de Gagny. Dans l'article 34, on retrouve les hommes voués, ils sont 28 dans le fisc de Gagny. [...]
[...] Lorsque la mère est de Saint-Germain, on voit donc apparaître la description des enfants comme biens de l'abbaye. Lorsque le père est dépendant d'un autre seigneur de Saint-Germain, et que ses enfants lui sont dépendants, les enfants ne sont pas mentionnés dans le fisc puisqu'ils sont considérés comme étrangers. Enfin, on voit à plusieurs reprises dans le fisc de Gagny, des colons seuls, par exemple à l'article 22 : Adalbodus, colon ou dans l'article 23 : Framberta, colone de Saint-Germain et juste après Berengaus, colon de Saint-Germain Si l'époux n'est pas mentionné, c'est soit qu'ils n'en ont pas, ou alors que l'époux dépend d'un autre seigneur, et que donc il n'est pas intéressant de les signaler dans le fisc puisqu'ils n'apportent rien à l'abbaye. [...]
[...] Le texte est ici un extrait de la traduction du chapitre IV, correspondant au fisc de Waniaco, c'est-à-dire, le fisc de Gagny. Ce fisc, qui nous est parvenu dans son intégralité, est important par la diversité de situations qu'il présente en une même seigneurie. Gagny est situé à trois lieues et demie de Paris vers l'orient, soit à dix kilomètres à l'est de Paris, aujourd'hui, dans le département de la Seine Saint-Denis. Gagny est un village avec des terres labourables, des vignes, des prés, et une source qui se rend dans la Marne. [...]
[...] Dans l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, on ne compte que 120 ménages de serfs sur les Il bénéficie presque des mêmes conditions que le colon. Tout de même, des documents de l'époque franque montrent que le serf pouvait en quelque sorte, détenir des droits de propriété. En effet, le serf possède des manses, qui sont à leur libre disposition. Dans les faits, très peu de serfs sont propriétaires, bien souvent, ils ne sont que tenanciers, puisque le maître attribue à son serf une habitation à laquelle des champs sont rattachés. [...]
[...] La demande de charrois se fait de deux façons, soit selon une règle, soit à discrétion. À Gagny, comme dans la plupart des cas, les charrois ne sont pas faits selon une règle, c'est-à-dire que les manses doivent faire autant de charrois qu'on leur en demande, ou alors, partout où on leur en demande, ce qui est le cas pour Gagny. Enfin, bien que ce n'est pas mentionné dans l'extrait, il y avait aussi les bans qui est le travail dans les vignes, et les prés, donc il s'agit de main d'œuvre ; et aussi la garde qui se fait dans la cour seigneuriale pour protéger le domaine et qui n'est demandée qu'aux manses serviles. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture