Histoire du Japon ancien, Villes antiques (époques de Nara et de Heian, VII-XIIe s.), fiche de 5 pages
L'influence du continent sur la formation des premières villes est indéniable. Les groupements de populations à l'époque Yayoi ne sont pas des villes : le nombre d'habitants n'y est pas assez important, et la majorité d'entre eux exploitent la terre. Au 5e et 6e siècle, les réformes et les prémices d'administration qu'elles installent transforment la ville du grand roi en un centre proto-urbain : on y trouve des fonctionnaires et les membres de la noblesse de cour. Mais il n'existe pas encore de capitale fixe (voir chapitre 7). A la fin du 6e siècle, la construction des premiers temples bouddhiques entraîne l'introduction des conceptions urbaines chinoises, et la formation de complexes stables qui polarisent certains éléments urbains (marchés, communautés monastiques). Le système de déménagement de la capitale se transforme plus ou moins en occupations cycliques de certains lieux. Fujiwara-kyô est fondée en 694. Ses dimensions sont modestes, de 10 à 15.000 personnes y vivent. On essaie d'y adapter certains modèles continentaux, en regroupant autour du palais les activités religieuses, administratives et commerciales dans un ensemble symbolisant la puissance de l'Etat.
[...] Elles sont censées donner une impression de propreté plus que de servir l'économie. Les commerçants de la capitale sont utiles mais restent subalternes. Ils sont là pour approvisionner les nobles et faire fonctionner la ville. Le développement économique n'est pas une priorité. Avant tout, la capitale est un organe du gouvernement, et a un rôle culturel en étant le reflet du pays. L'établissement des commerçants n'est pas libre : dans le sud de la ville, deux marchés occupent chacun un chô fermé, symétriques l'un de l'autre par rapport à l'avenue centrale. [...]
[...] Tous ces préceptes sont appliqués à Nara (anc. Heijô-kyô 平城京) et à Heian-kyô 平安京 (actuelle Kyôto), quitte à modifier le paysage (rivière artificielle de Kamogawa 賀茂川 à Kyôto, creusement d'un étang au sud de la ville). Mais on s'inspire aussi de modèles concrets, en particulier Chang'an (influence majeure) et Luoyang (le caractère luo 洛 (j. raku), capitale peut désigner Kyôto), qui sont bien plus grandes que les capitales japonaises. Pas contre, les villes japonaises ne sont pas fortifiées, dans une volonté d'afficher la pacification du pays ? [...]
[...] Il s'agit d'une ville en réduction coupée du reste de la cité et qui la domine. Les appartements de l'empereur, le dairi 内裏 , en forment le cœur, et sont entourés de la cité administrative (organes du gouvernement et entrepôts). Du palais part un grand axe nord- sud (avenue suzaku 朱雀 , du Phénix qui aboutit au sud à la porte de la cité (rashômon 羅城門). Cette avenue principale coupe la ville en deux parties : la capitale de droite (ukyô 右京) et la capitale de gauche (sakyô 左京). [...]
[...] La ville de Heian, trop grande, se redéploie vers le nord. Des quartiers se forment autour des monastères. Le commerce se dégage de la pression d'Etat, de vrais quartiers commerçants se dessinent. La cité moyenâgeuse émerge progressivement, loin des types continentaux. L'échec est tout à fait relatif, Kyôto reste un modèle. L'absence de développement d'un réseau urbain laisse la place à la naissance d'une civilisation urbaine spécifique. La géomancie chinoise , ch. fengshui, j. fûsui) considère que les conditions d établissement des bâtiments dans l ordre naturel influence leur destin Villages de Jômon et de Yayoi 1 La géomancie chinoise (風水 , ch. [...]
[...] Villes antiques (époques de Nara et de Heian, VII-XIIe s.) 1. Le modèle chinois L'influence du continent sur la formation des premières villes est indéniable. Les groupements de populations à l'époque Yayoi ne sont pas des villes : le nombre d'habitants n'y est pas assez important, et la majorité d'entre eux exploitent la terre. Au 5e et 6e siècle, les réformes et les prémices d'administration qu'elles installent transforment la ville du grand roi en un centre proto-urbain : on y trouve des fonctionnaires et les membres de la noblesse de cour. [...]
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