En préambule, on relèvera le contraste entre deux hégémonies alternées dans le temps : d'une part la conquête musulmane, son modèle de tolérance maintenu durant des siècles et son transfert de progrès vers le vieux continent. De l'autre le royaume chrétien de Palestine, qui laisse une région exsangue, impuissante à endiguer les invasions suivantes.
Les Croisades offrent à l'Occident l'opportunité de résoudre des siècles de crise. Elles sont aussi le présage d'une corrélation, entre essor capitaliste et genèse d'une complémentarité stratégique entre les deux régions. En 1096, partis de toute l'Europe, les Croisés surgissent dans une zone totalement dominée par les Seldjoukides. Animés d'une ferveur à libérer la route des pèlerins verrouillée par les Turcs, ils érigent un royaume chrétien au coeur du Proche-Orient. Les retombées s'avèrent fructueuses pour le continent demeuré, des siècles durant, immergé dans le déclin féodal. Cette confrontation amorce la fin de sa tourmente, tout en ravivant, à son avantage les vieilles rancoeurs régionales.
[...] En penseur de la scolastique médiévale, notre penseur emprunte à Aristote la notion de syllogisme Cet outil lui permet de prouver que la religion, correctement interprétée, n'est jamais en désaccord avec la philosophie : La vérité ne saurait contredire la vérité, elle s'accorde avec elle et témoigne en sa faveur, y pointant aussi l'idée d'une dualité de sens du coran, à savoir un sens obvie ou apparent, Zaïre et un sens caché ou profond, bâtent, obtenu via le tamil, l'exégèse spirituelle Sur les rapports entre religion et philosophie, Averroès s'appuie également sur le verset coranique pour prouver la légitimité du recours à l'exégèse : C'est lui qui t'a révélé le livre dont certains versets sont clairs et positifs et constituent la mère du livre, et d'autres sont ambigus. Ceux qui ont dans le coeur une propension à l'erreur s'attachent à ce qui s'y trouve d'ambigu par amour de la sédition et par désir d'interpréter ces textes ; or nul n'en connaît l'interprétation si ce n'est Dieu et les hommes d'une science profonde. Ils disent : nous y croyons, tout cela vient de notre Seigneur. [...]
[...] L'orthodoxie rigide se réinstaure dans tout le Sud ibérique. Venant du Yémen, les parents d'ibn Khaldoun s'établissent en Andalousie puis au Maghreb, où elle acquiert une grande renommée. Notre penseur voit le jour à Tunis en 1332. Abelli, un ami de la famille, lui fait découvrir la logique et le rationalisme d'Averroès, à l'instar desquels ibn Khaldoun refuse de s'investir dans une étude philosophique dissociée de la croyance divine. Ce seul devancier direct lui fournit les premiers éléments en matière de pensée rationnelle. [...]
[...] Tourmente arabe et croissance européenne 1. Mise en place de logiques divergentes : les invasions croisées En préambule, on relèvera le contraste entre deux hégémonies alternées dans le temps : d'une part la conquête musulmane, son modèle de tolérance maintenu durant des siècles et son transfert de progrès vers le vieux continent. De l'autre le royaume chrétien de Palestine, qui laisse une région exsangue, impuissante à endiguer les invasions suivantes. Les Croisades offrent à l'Occident l'opportunité de résoudre des siècles de crise. [...]
[...] Le traducteur français Vincent Monteil le présente, à la fois, comme un historien (par son examen et sa vérification des faits, leurs causes, la manière exacte dont les événements se sont passés) et l'un des fondateurs de la sociologie politique, cinq siècles avant Auguste Comte au XIXe siècle Les autorités qui l'exilent comme hérétique ordonneront que ses ouvrages soient brûlés. Montesquieu est notamment le précurseur de la séparation des pouvoirs étatiques en législatif, exécutifs et judiciaires. Joseph de Hammer. Histoire de l'Empire ottoman. Traduit de l'allemand par J. J. Hellert. Seizième tome. Paris : Bellizard, Barthès, Dufour et Lowell p Vincent Monteil., Ibn Khaldoun, Discours sur l'histoire universelle. [...]
[...] Parfait dévot à certains passages sur les théories mystiques, ibn Khaldoun témoigne explicitement, dans d'autres, d'idées ouvertement scientifiques. De telles oppositions sont passées inaperçues ou ont simplement été éludées. La plupart des contemporains retiennent sa philosophie rationaliste, laissant dans l'ombre les passages contredisant cette opinion. Ce faisant, les comportements intellectuels antagonistes évoqués s'appliquent, chacun, à deux domaines très distincts : l'un à l'histoire, l'autre à la philosophie. L'hypothèse qui s'en dégage préfigure une liberté de penser, que l'intolérance répressive dévote aurait contrainte à masquer les véritables opinions sous des airs mystiques. M. A Laebabi. Ibn Khaldoun. [...]
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