Histoire du Japon ancien, Sinisation et réaction : une civilisation japonaise en formation (époques d'Asuka et de Nara, VII-VIIIe s.), fiche de 6 pages
Le Japon s'efforce désormais de bâtir un nouvel Etat. De 653 à 838, les relations diplomatiques avec la Chine atteignent un niveau d'intensité jamais égalé jusqu'alors. Dix-neuf délégations sont envoyées à la capitale Chang'an ?? (j. Chôan), certaines comptant plus de 500 personnes. Ces initiatives diplomatiques ne sont cependant pas isolées en Asie. En effet, ce contexte international est lié à la réunification chinoise des Souei (591). Ceux-ci ont renforcé leur pression militaire sur les royaumes coréens, et exigent d'eux qu'ils leur envoient des ambassades, qui s'effectuent par le Palhae ?? (ch. Bohai, j. Bokkai). Les Japonais sont moins soumis à cette pression, mais la destruction de leur corps expéditionnaire en 663 par les Tang entraîne la mise en place de mesures défensives à Kyûshû, et la nécessité vitale de normaliser les relations.
[...] On peut citer en illustration de cette orientation politique l'exemple suivant. Iyobe no Murajiyakamori 800) devint au Japon un grand spécialiste du confucianisme, en plus de ses travaux lexicographiques (compréhension et établissement de meilleurs lectures du chinois et des textes chinois). Il rant de meilleurs lectures du chinois et des textes chinois). Il rapporta de Chine deux nouvelles versions des Printemps et Automnes Ces livres historiques connaîtront une certaine influence politique lorsque l'empereur Kanmu 桓武 en citera des passages dans les années 780-790 pour légitimer son pouvoir. [...]
[...] La mise en forme définitive se fera après la destruction du clan des Soga avec la réforme de Taika poursuivie par Tenmu-tennô. C'est l'avènement du Gouvernement des codes (ritsuryô-sei 律令制). Il va de pair avec la construction d'un Etat moderne, et correspond à ses débuts à la volonté d'établir un vrai pouvoir central, impérial (Tenmu-tennô (631-686), Jitô-tennô 持統 (645-697)). On cherche à concentrer les pouvoirs politiques dans les mains du souverain placé au- dessus d'un système bureaucratique hiérarchisé. Cette mise en place caractérise la période d'Asuka (seconde moitié du 7e siècle) et se poursuit au 8e siècle : en 710 est fondée la première capitale fixe, Nara (anc. [...]
[...] Les principales traces de ce contact ancien concernent l'introduction du bouddhisme au début du 6e siècle, et la Constitution en 17 articles du prince Shôtoku du début du 7e siècle. Cette promulgation en particulier dénote déjà une certaine connaissance des classiques chinois, et des philosophies taoïste et confucéenne. Le système des doubles lectures se constitue : chaque caractère chinois est revêtu d'une lecture japonaise et d'une lecture chinoise. Cette dernière lecture (appelée lecture go 呉 du nom d'une ancienne cour chinoise) est en fait imitée de la prononciation coréenne, basée sur le chinois ancien. [...]
[...] La conscience d'une culture propre est ainsi particulièrement marquée à partir de Tenmu-tennô (631-686). On commence la rédaction du Kojiki et du Nihon-shoki, achevés en 712 et 720. Cette conscience est aussi particulièrement manifeste dans le domaine des lettres. La littérature écrite est un concept chinois. Les lettrés japonais et coréens écrivent en chinois classique : Constitution des 17 articles, législation des codes des 7e et 8e s., un certain nombre d'œuvres littéraires (ex. les Fûdoki 風土記 , histoires et descriptions régionales élaborées sous l'autorité de l'Etat). [...]
[...] Elle est assez compliquée et entraîne une perte rapide du sens de certains poèmes. Elle aboutira néanmoins par simplification à la constitution de l'écriture syllabique propre au japonais, les syllabaires hiragana 平仮名 et katakana 片仮名 . La poétique japonaise supplante le chinois classique et son aspect formel (conscience d'une sensibilité littéraire propre qui se théorise pendant l'époque de Heian). Des tentatives analogues dans certains royaumes coréens n'aboutissent pas. De tels recueils sombrent dans l'oubli, et seuls quelques fragments sont conservés. Il n'y a pas de littérature propre jusqu'au 18e siècle. [...]
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