Rôle, mission, baillis, sénéchaux
Le capétien met en place des agents dévoués, acharnés à faire triompher les droits du roi. Expression souveraineté royale
Les baillis (nord) et les sénéchaux (sud): administrateurs locaux de la royauté et dont l'institution est liée au développement du pouvoir royal. Leur évolution traduit assez bien le passage d'un gouvernement féodal à un gouvernement monarchique déjà centralisé.
[...] Les origines des baillis et des sénéchaux Emprunts à la royauté anglo-normande : le bailli apparaît pour la première fois dans les actes royaux à la fin du XIIe siècle, mais en réalité l'institution elle-même est plus ancienne. Elle fut vraisemblablement inspirée par celle des baillis enquêteurs que le roi anglo-normand, Henri II Plantagenêt, pour mieux centraliser son pouvoir, il avait envoyé dans ses domaines pour effectuer des tournées, des baillis enquêteurs avec lesquels le roi d'Angleterre gouverne le duché de Normandie. Mais cette institution des baillis n'emprunte pas seulement à la royauté anglo-normande. [...]
[...] Une fois nommés, ces candidats doivent prêter serment devant le roi, et/ou devant le Parlement, et aussi devant la chambre des comptes. Ce n'est pas un serment de fidélité féodale. Ils prêtent serment par rapport à leur fonction. Puis ils se rendent dans leur circonscription, et là ils prêtent un nouveau serment, c'est-à-dire qu'ils jurent solennellement de maintenir, protéger les droits du roi, et de ne pas léser les droits de leurs administrés. On n'est plus dans un schéma mental féodal, mais dans ce qu'on appellera plus tard, le schéma de la fonction publique. [...]
[...] Ils ont donc des prérogatives étendues. Ces gouverneurs hormis quelques exceptions, seront dans l'ensemble d'excellents administrateurs, appui de la monarchie, d'autant que la royauté au XVIe et au XVIIe siècles, sera assez puissante pour les contrôler. Le développement de la souveraineté royale a consisté en la mise en place d'une bureaucratie administrative, de tout un appareil chargé de transmettre et de faire exécuter les ordres du capétien, d'un roi dont l'aire d'action, d'influence et de puissance (le domaine et bientôt le royaume) est de plus en plus unifié et de mieux en mieux contrôlé. [...]
[...] A cette date, les baillis et sénéchaux restent encore des envoyés extraordinaires du roi. Leurs tournées collectives sont temporaires, et les ressorts dans lesquels ils interviennent demeurent encore relativement variables, comme le nombre de prévôts qu'ils doivent contrôler. A partir des années 1220-1230, les baillis cessent de voyager, et chacun fait sa tournée séparément, et chacun est affecté à une tournée dans une circonscription bien précise. Le baillage commence à se dessiner. Vers 1260, le bailli réside enfin en permanence dans le ressort qui lui est affecté. [...]
[...] Attributions des baillis et sénéchaux Ils agissent au nom du roi. Leur compétence est allée en se diversifiant et en se précisant au fur et à mesure qu'ils s'éloignent de la cour pour s'attacher précisément au baillage ou sénéchaussée. Administrateurs, ces fonctionnaires royaux incarnent l'autorité du roi dans toute sa diversité, c'est ainsi qu'ils l'exercent aussi bien vis-à-vis des agents qui leur sont subordonnés, que vis-à-vis des villes, des communautés d'habitants qui peuplent leur circonscription, mais aussi vis-à-vis des vassaux royaux dont ils reçoivent au nom du roi l'hommage que tout vassal doit à son suzerain souverain qu'est le roi. [...]
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