Histoire du Japon ancien, Religion d'Etat, science et espérances de salut : aspects du bouddhisme antique (époques de Nara et de Heian, VII-XIe s.), fiche de 11 pages
Le bouddhisme naît en Inde au 5e ou 4e siècle av. J.-C. Il est prêché par Çâkyamuni (« le sage Çâkya », jap. Shaka ??) qui critique les doctrines brahmaniques de son époque. Parvenu à l'éveil, la bodhi, il sera appelé bouddha (jap. Butsu / Hotoke ???).
[...] L'influence des moines va toujours grandissant : ils entrent en conflit pour le partage du pouvoir et de la richesse. Ces luttes sont renforcées par l'entrée dans les ordres des fils de la noblesse. Les rivalités sont de plus en plus violentes, et entraînent la naissance des bandes armées monastiques, les moines-soldats des périodes de troubles sociaux du moyen- âge. Le petit véhicule (jap. shôjô 小乗) est un terme péjoratif créé par les adeptes du grand véhicule qui le trouvaient trop restreignant (nombre limité de personnes pouvant être sauvées). [...]
[...] Mais elle est en même temps favorisée par le bouddhisme lui-même, qui, parce qu'il s'accommode aisément de n'importe quel cadre religieux, est propice au syncrétisme. En Inde, les divinités indiennes sont facilement intégrées dans le panthéon bouddhique. Au Japon, l'existence d'une hiérarchie dans ce panthéon permet l'intégration des dieux locaux. Ceux-ci sont alors perçus comme des manifestations locales des divinités bouddhiques ou comme des divinités de rang inférieur. Le bouddhisme est une religion à vocation universelle, mais sa pratique reste élitiste. [...]
[...] Le bodhisattva Kannon 観音 (nom japonais de Avalokitesvara) est une des divinités bouddhiques les plus populaires du Japon. Le bouddhisme antique japonais est essentiellement chinois ou coréen. Les textes employés sont majoritairement chinois ; le Japon n'envoie pas de mission en Inde comme le fait la Chine. La date officielle d'introduction de la doctrine est 538, dans le cadre de relations avec le royaume de Paekche, converti au 4e siècle (voir chapitre 5). Cependant, en dehors de cette date, le bouddhisme s'était déjà introduit progressivement. [...]
[...] En tout cas, ce comportement manifeste une croyance profonde en une réelle efficacité du bouddhisme, même si la nouvelle religion n'a rien d'exclusif : elle coexiste avec certaines pratiques de la voie du yin et du yang (même si le taoïsme n'est pas adopté, voir chapitre et des pratiques magiques. Elle demeure cependant un moyen de gouvernement tout à fait essentiel, au point d'y consacrer des ressources importantes. Une fusion s'opère entre le bouddhisme et l'Etat. L'impératrice Kômyô organise des œuvres de bienfaisance (distribution de médicaments), qui constituent aussi un moyen de se protéger contre les catastrophes naturelles. Pendant les invasions mongoles du 13e siècle, la cour donnera encore des offices religieux pour s'en prévenir. [...]
[...] La diffusion du bouddhisme dans la population est amorcée. Elle est cependant freinée par le contrôle strict de l'Etat sur les sectes et la séparation des moines et des laïques. Les moines sont affectés à un temple et n'ont que peu l'occasion de propager leur doctrine. Gyôki 行期 (668-749) refuse cet embrigadement et parcourt la province d'Osaka. Il se bat contre sa secte d'origine et l'Etat qui n'apprécient guère son comportement. D'abord persécuté, il est par la suite réhabilité. Efficacité de la politique provinciale Il est difficile de mesurer précisément l'action des kokubunji. [...]
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