Le relèvement démographique de la France après le Guerre de Cent Ans : Comment la France a su retrouver son dynamisme après le traumatisme de la guerre.
[...] La Normandie a attiré les hommes de régions du centre de la France (Orléans, Paris, Bourges, Limoges, Lyon) et aussi de l'ouest : le Maine et la Bretagne jusqu'à Nantes. À coup sûr, tous les migrants n'ont pas trouvé d'emblée leur point de fixation, même dans les campagnes. Il est certain qu'il y a eu des échecs qui provoquèrent des retours au pays ou un déplacement vers d'autres lieux. Ainsi, un domaine situé à Blasimon (Gironde) a connu trois tenanciers entre décembre 1478 et avril 1480 : le premier était périgourdin, les suivants poitevins. [...]
[...] Le relèvement démographique de la France après la guerre de Cent Ans Au milieu du XVe siècle, au moment où s'achève la guerre de Cent ans, la France est dévastée et dépeuplée. Selon des estimations difficiles à vérifier, la population française, aurait subi une ponction de l'ordre de 25 à (effondrement de plus de dans les années 1350-1360, suivi d'un baquet à fond irrégulier - voir l'exemple de Périgueux étudié par Arlette Higounet-Nadal). En Lyonnais (M.-Th. Lorcin), en Bigorre (M. [...]
[...] Le relief et le réseau hydrographique ont joué un rôle important selon qu'ils favorisaient ou entravaient la circulation. Le Quercy, pour lequel on dispose d'une abondante documentation, a reçu ses émigrants des régions orientales disposées en éventail : diocèses de Rodez, Saint-Flour et Clermont et surtout ceux de Limoges et de Tulle. En Agenais, la reconstruction a fait appel à des paysans et des artisans venus de tout le pourtour de l'Aquitaine : Saintonge, Poitou, Limousin, Rouergue, Quercy, et même du Dauphiné et de l'Italie. [...]
[...] À Tours, un accroissement de population se dessine vers 1450 et s'accélère entre 1470 et 1490. À Dieppe, on observe une rapide augmentation dès 1452 : de 624 feux contribuables la ville passe è 1175 en 1491. L'accroissement fut aussi considérable è Rouen qui vit naître et s'agrandir d'amples faubourgs. À Périgueux, la récession qui avait été très accentuée cesse en 1450. Après une stagnation de cinq ans, la remontée s'amorce en 1455 et se poursuit jusqu'en 1480, mais en dents de scie. [...]
[...] Lorcin, en s'appuyant sur l'étude de 700 testaments concernant les villages et les petites villes de la région lyonnaise, a pu calculer quelques coefficients familiaux significatifs : 1330-1340 : 3,9 enfants par testateur / 1340-1410 : 1,39 / après 1430 le nombre d'enfants vivants par famille augmente rapidement pour atteindre 5,1 entre 1470 et 1480 / la famine de 1482 le fait retomber à 3,2. La famille moyenne des laboureurs de Figeac (J. Lartigaut), calculée d'après 161 testaments échelonnés entre 1430 et 1500, était de 4,8 enfants vivants ; certaines familles rurales du Quercy atteignant 7 et 9 enfants. En Artois, André Boquet a signalé entre 1460 et 1465, période très prospère, un nombre élevé de mariages. En Normandie Guy Bois parle carrément d'"explosion démographique" à partir de 1460. [...]
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