La reconstruction matérielle de la France au XVème siècle : A la veille de la découverte des Amériques par C. Colombs, la France se relance au XVe siècle sur le plan politique mais aussi économique.
[...] Parmi les groupes montant figuraient les marchands et les hommes de loi. L'exemple de Rouen (M. Mollat). - Comme ailleurs les grands noms du commerce disparurent dès la fin du XIVe siècle, tels les Filleul, les Mustel ou les Val Richer. Les familles qui ne s'éteignirent pas totalement du fait des épidémies ou qui ne s'exilèrent pas en Angleterre après le reconquête française, n'occupaient plus guère le devant de la scène économique et municipale. Des noms nouveaux émergèrent pendant les crises, mais compte tenu du resserrement des familles et des difficultés économiques, ils n'atteignirent pas le niveau de leurs prédécesseurs et n'allèrent pas au-delà de deux ou trois générations, tels les Mittes. [...]
[...] Leur assimilation se fit sans trop de difficultés. Les actes les montrent francisant gauchement leurs noms. La ville et les faubourgs ont pu abriter cinq à six mille âmes supplémentaires sans crise aiguë de logement dans la mesure où, de 1450 à 1520, on a beaucoup bâti à Tours. Le démarrage fut lent de 1450 à 1470 avec l'édification de grandes demeures en delà des murs. Puis, jusqu'en 1500 vint une phase de grande activité, tant dans la ville que dans les faubourgs. [...]
[...] Avec la reprise démographique, les salaires tendirent à baisser, tandis que la demande croissante en produits alimentaires faisait monter le prix des produits de base. Le chômage et la paupérisation s'accrurent, affectant d'abord les manouvriers. De 1462 à 1502, le salaire réel d'un manoeuvre parisien perdit la moitié de sa valeur (M. Bauland). Le malaise toucha ensuite les ouvriers qualifiés et les petits maîtres qui pâtirent de la chute du prix de vente des produits ouvrés Un exemple de croissance topographique : Tours Jusqu'au milieu du XIVe siècle, Tours resta une ville double formée de la Cité et du Châteauneuf. [...]
[...] Beaucoup datent de 1442 et des années immédiatement postérieures. La renaissance, commencée tôt, s'est aussi achevée précocement, entre 1480 et 1490 au plus tard. La seconde étape de la remise en culture s'est principalement déroulée dans les secteurs marginaux, sauf en de rares régions définitivement délaissées, comme la Haute Provence. Commencée à partir de 1475, parfois un peu plus tôt, elle était plus difficile dans la mesure où de nombreux terroirs y étaient véritablement «déserts», par exemple en Brie ou en Sologne (I. [...]
[...] Une fois les meilleurs sols reconquis, la production céréalière tendit à plafonner. Les rendements à l'hectare piétinent faute d'innovations, l'outillage ne se perfectionne guère, les légumineuses ne s'étendent au mieux que sur un fragment de la jachère qui demeure en grande partie nue. Cette tendance à la stagnation commence à distinguer la France de l'Angleterre de la mise en herbe et des Pays-Bas où les systèmes de rotation complexes se répandent. Les méthodes existent en France, mais elles ne sont pas diffusées par un savoir de masse. [...]
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