Persistance et fin de l’Antiquité au Haut Moyen-Âge

Thèmes abordés

Antiquité, Haut Moyen-Âge, fin de l'urbanisme, système féodal, renouveau culturel, Occident

Résumé du document

Il est coutume de donner pour début du Moyen-Âge l'an 476, c'était notamment le cas des historiens du XIXe siècle. Toutefois nombreux sont les scientifiques, tels Georges Dubuy, qui admettent qu'un changement ne peut être immédiat au point de basculer soudainement l'Histoire d'une nation dans une autre époque.
L'Antiquité est un système de civilisation qui trouve sa fin au Ve siècle, pour laisser place au Moyen-Âge. L'âge antique est caractérisé par une conception abstraite du pouvoir, une économie fondée sur l'esclavage, un primat de la ville et un centre de gravité méditerranéen.
Le haut Moyen-Âge constitue le début du Moyen-Âge, durant lequel la civilisation antique semple disparaître pour laisser place à toute autre chose : ce n'est plus la politique, mais la religion qui est prépondérante en Occident et la société connaît l'essor de la féodalité et des campagnes.

Extraits

[...] Néanmoins cet idéal voudra véritablement réapparaître près d'un millénaire après la fin de l'Antiquité, dans l'optique de placer l'homme au centre des préoccupations de la société, mettant alors un terme à la période médiévale et donnant naissance à la Renaissance. C'est une preuve du prestige de l'Antiquité, qui resta intact durant des siècles dans l'esprit de l'homme du Moyen Âge. [...]

[...] Les ressorts de la représentation. Durant le Moyen Âge, une place majeure est accordée à l'art et celui- ci connaît un dynamisme important. En effet, il existe une véritable culture de l'image et une logique figurale du sens, déjà développées dans l'Antiquité. On figure Dieu, et l'art comprend d'ailleurs de nombreuses techniques, au Moyen-Âge comme auparavant, telles que la mosaïque ou la sculpture. On aura ainsi montré que l'Antiquité constitue un héritage conséquent pour le Haut Moyen Âge, influencé et aligné à cette dernière dans plusieurs domaines. [...]

[...] C'est donc un souci de préservation de l'écriture dont il s'agit. L'évêque Alcuin d'York, qui invente la minuscule caroline, facilitant la lecture, et qui est à l'origine des normes d'écriture occidentale, en constitue un aperçu. Ce retour aux sources, en mettant en quelque sorte à l'écart la littérature médiévale, constitue néanmoins une démarche nouvelle, inédite. Conclusion : Ainsi, durant la transition haut-médiévale, les éléments de décomposition de l'Antiquité prédominent d'abord : rupture de l'unité romaine et disparition de l'État, régionalisation politique et économique de l'Occident ; déclin accentué des villes et ruralisation ; disparition du mode de production esclavagiste. [...]

[...] La société se définit dès lors par trois ordres : les clercs oratores les chevaliers belatores et les paysans laboratores Chaque ordre sert les deux autres, comme il est servi par ces derniers. C'est alors la fin de l'esclavage autre bouleversement bien qu'on puisse noter toutefois l'existence de serfs dans la société médiévale. En effet, tout homme est encadré, étant à la fois supérieur et inférieur à d'autres dans la société. On aura donc montré qu'il existe toutefois une véritable rupture entre l'Antiquité et le Haut Moyen-Âge, tant les évolutions de l'Occident peuvent bouleverser les principes de la civilisation qu'elle est. [...]

[...] III - L'idéal antique au service du renouveau Modèle antique qui demeure. Le Moyen-Âge cherche son idéal dans le temps des anciens antiqui Il s'agit tout particulièrement du paradis perdu d'avant la Chute, ou encore du moment évangélique, qui réalise d'emblée une communauté parfaite du Christ et des apôtres. Il s'agit donc là de l'idée d'une gloire à travers ces moments fondamentaux devenue inaccessible, mais outre cela, l'ensemble du passé semble préférable au présent durant le Moyen Âge. À ce propos, l'historien anglais Walter Map affirme pertinemment: Chaque âge préfère ceux qui l'ont précédé Volonté d'établir une unité à travers l'Occident. [...]