La définition de « noble » est sujette à débats. Nobilis vient de noscere=connaître : le noble ou « notable » est l'homme connu, jouissant de prestige, réputé. Reconnaissance sociale car transmission du nom. En latin, mot associé à un champ sémantique recoupant les notions d'honneur, d'hérédité, de magistrature ; association avec potens, egregius (celui qui se distingue du troupeau), illustris. La notion de noblesse devient floue lors de l'effondrement de l'Empire romain car le sénat et les institutions qui déterminent l'acquisition du statut nobiliaire disparaissent. Au Moyen-Age, les contours du groupe aristocratique changent selon la politique, la société et l'économie.
La recherche retient 3 critères pour cerner la noblesse : naissance, pouvoir et fortune...
[...] Chez Germains, inhumation hors des villes, en terre libre, dans des fosses orientées vers l'est ; cimetières à rangées, pour une famille ou un clan. Offrandes placées dans des vases et défunts parés de leurs armes, bijoux, plus beaux vêtements ; des amulettes protègent les défunts et chevaux sacrifiés pour être placés avec eux. Le trépas des chefs barbares perpétue l'ostentation qui marquait de leur vivant leur supériorité sociale. L'inhumation habillée et ornée disparaît au VIIe siècle en Gaule et au VIIe siècle en Germanie, car influence romaine qui réserve les biens meubles pour la succession et influence chrétienne qui combat le paganisme. [...]
[...] La longue épée (spatha, entre 75 et 90cm tranchants) est réservée aux nobles, le scramasaxe tranchant) ou l'épée courte aux hommes libres moins riches. La francisque (hache de combat) et la framée (ou angon) sont armes d'estoc ou de jet. L'épée (ou glaive) est l'arme préférée de la noblesse : par fonctionnalité et car croyance païenne en une force inhérente à l'arme (J.-L. Chassel), en une puissance propre. Serments prétés sur épée (Alamans, Francs, Bavarois, Quades, Saxons) : personnification, avec nom donné à l'épée et incriptions. [...]
[...] Les goths, minoritaires dans la Péninsule, perdent leur identité ; renaissance de la culture latine (cf Isidore de Séville) Double acculturation Les usages des élites aux VIIIe et IXe siècles indiquent une civilisation composite, faite de romanité et de germanité : imitations, concessions mutuelles. Cf évolution du droit, avec une chronologie variant selon les régions. Au Ve siècle, les élites sénatoriales adoptent progressivement un cognomen parmi des noms barbares et même certains traits vestimentaires germaniques (vêtements serrés, fourrures, cheveux longs). Interaction frappant dans les modes d'inhumation. [...]
[...] Les rois dépendent des chefs germaniques et du savoir technique de la classe sénatoriale. Succès éphémère des carolingiens : les maisons austrasiennes qui les ont aidés à s'élever les abandonnent à la fin du IXe siècle (autorité déléguée sur territoires, hérédité des charges). Force de la noblesse face à l'Etat, empêchant un pouvoir central tout-puissant. B L'exercice de la violence A l'aube du Moyen Age, la guerre est au coeur de la civilisation occidentale pratiquée par germains et slaves, nomades des steppes, et source de butins. [...]
[...] Place de la guerre dans la société remise en question par effondrement de l'Empire. A Rome elle était affaire publique, elle devient privée chez royaumes barbares : les chefs suivent le roi si partage du butin équitable, conflits réglés par les armes, vengeance (Faida) profondément instituée. Grande importance de la réputation des familles (préserver renommée et réseau de clientèle), d'où lien entre appartenance à aristocratie et violence privée. Sous carolingiens et royaumes barbares, les guerres extérieures assurent la paix intérieure. [...]
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