Histoire du Japon ancien, Fonctionnaires et paysans sous le régime des codes (époque de Nara, VII-VIIIe s.), fiche de 7 pages
A partir du 7e siècle se met en place le régime des codes (ritsuryô-sei ???), ou Etat régi par les codes (ritsuryô-kokka ????), préparé par les grandes réformes. Ritsu ? désigne les codes pénaux, et ryô ? les codes administratifs. Cette élaboration se fait suivant trois périodes :
[...] Les districts restent dans les mains des chefs locaux qui ne sont pas remplacés. Les activités de l'administration locale sont multiples : - maintien de l'ordre : elle rend la justice et entretient des milices locales (gundan 軍団) sur un système de circonscription très impopulaire. Les menaces extérieures et les conflits intérieurs étant peu nombreux, ces milices disparaîtront au début du 8e siècle : les troubles locaux seront alors réprimés par une armée centrale. - entretien de l'équipement (routes, systèmes d'irrigation) par des corvées. [...]
[...] Les promotions administratives perdent leur valeur, mais conservent leur prestige dans les familles de la noblesse, qui accentuent leur puissance sur la cour. La hiérarchie des fonctionnaires survie ainsi à la chute du système et n'est officiellement abolie qu'en 1868. Cette hiérarchie était très liée au statut de la noblesse et permettait aux nobles de se classer les uns par rapport aux autres : lorsque le gouvernement des guerriers s'installe, ceux-ci vont insister auprès de la cour pour obtenir des rangs, titres qui ne correspondront plus à aucune fonction réelle (prestige protocolaire). [...]
[...] –uemon 右衛門 et –saemon 左衛門 qui sont d'anciens grades militaires (gardes des portes droite et gauche). Ces titres deviendront à l'époque d'Edo la manière quasi usuelle de dénommer les individus dans la paysannerie, même la plus basse. Même s'ils n'ont plus cours, les titres gardent ainsi tout leur prestige. Sur le long terme, la faillite du régime des codes permettra cependant au Japon de prendre un chemin de développement totalement différent des pays continentaux, qui restent eux dans l'idéal d'un tel gouvernement administratif. [...]
[...] Les codes sont empreints de légisme, théorie datant du premier empire des Qin et professée par les philosophes chinois de l'école des lois. Elle déclare que le pays ne doit pas être gouverné par des rapports personnels entre la cour et les grands nobles, mais de manière unitaire sur tout le pays par la loi incarnée par le souverain. Elle exclue toute pensée morale. Les Han tempéreront le légisme par des conceptions morales : on cherchera à éduquer et protéger le peuple avec bienveillance. Les codes japonais en sont directement issus. [...]
[...] Les trois premiers rangs sont divisés en échelon supérieur (正) et inférieur (従). Du 4e au 9e rang, ces échelons sont à leur tour divisés en majeur (上) et mineur (下). Le rang de départ fait de plus la différence entre fonctionnaires uchi 内 intérieur c.-à-d. de la région centrale) et soto 外 extérieur On obtient trente échelons qui déterminent une certaine hiérarchie, à laquelle correspond une différence de traitements. Les fonctionnaires reçoivent des rizières de rang (iden 位田), des rizières de fonction (shikiden 職田) attachées au poste administratif, des traitements en nature et des fonctionnaires subalternes. [...]
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