Justice, carnaval
Culture judiciaire du niveau CRFPA relative à la justice du carnaval
[...] Les époux querelleurs, les veufs remariés trop tôt, les vieillards qui épousent des jeunesses, le mari battu ou cocu est moqué solennellement. La justice du Carnaval n'inquiète pas l'épouse mais son mari peut la traîner à travers la ville sur un âne en une promenade humiliante. Ainsi la justice du Carnaval censure là où la justice ne peut pas censurer. La justice du Carnaval rappelle la vie morale. Les fous veillent sur la communauté. C'est aussi au jour du Mardi Gras que le mannequin qui incarne le Carnaval fait son entrée dans le village. [...]
[...] Cette justice de Carnaval évacue les mauvaises humeurs de la société; mais à travers le jeu de l'inversion, de la transgression, le rapport communautaire est renversé mais il peu apparaître aussi avec une effrayante précision, le divertissement peu réellement favoriser les mouvements incontrôlés du peuple. Le Carnaval présente des risques, le vieux droit des fous de dire la vérité, de dénoncer les fautes et les faiblesses de la collectivité dans des jugements burlesques et souvent impitoyables. La dimension satyrique peut prendre un caractère de réalité et un certain aspect subversif. Quand, en 1797, la République de Venise tombe devant les armées de BONAPARTE, un des premiers gestes politiques de BONAPARTE est la suppression du Carnaval. C'est la mesure d'ordre et d'avertissement parfaitement significative. [...]
[...] Pourtant la justice ordinaire va retenir un symbole du Carnaval, avec un livre de Sébastien BRANT : la nef des fous, qui parait pour sa première édition allemande en 1494. La traduction de cette œuvre rencontre en Europe un très grand succès. Les textes s'accompagnent d'illustrations. Cette œuvre parait le jour du Carnaval de 1494. C'est une satire très féroce de tous les travers de la société, une satire que seul le temps du Carnaval permet pour être éditée et diffusée. Dans cet ouvrage, toutes les catégories de fous sont envisagées avec pour chacune un chapitre. La folie du procès est stigmatisée au chapitre 71. [...]
[...] Ce feu c'est le dernier signe d'un Carnaval masqué par la justice, une revanche reste à prendre. II - La justice masquée par le Carnaval Quelques caractéristiques de cette justice : la justice du Carnaval est publique. Le carnaval se déroule dans la rue. Tout est vu, tout est montré; et la société dénonce souvent dans le jugement de Carnaval ses craintes, mais aussi ses espérances la justice du Carnaval est rapide, expéditive. la justice du Carnaval fait participer toute la communauté. [...]
[...] Comment le bandeau d'un espiègle bouffon peut-il devenir l'attribut de la justice, au même titre que le glaive ou la balance ? La cécité judiciaire est une représentation assez dérangeante : du MA a la renaissance les allégories aux yeux bandés sont assez néfastes : la mort, l'ambition, la cupidité, l'erreur, la colère. Si l'amour est aveugle, le bandeau qui couvre les yeux de CUPIDON, en dénonce plus les dangers qu'il n'en célèbre les charmes. La cécité est donc souvent prise en mauvaise part. [...]
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