Sciences humaines et arts, croisade contre les albigeois, éradication de l'hérésie, comte de Toulouse, Simon de Montfort, massacre de Béziers, activité inquisitoriale
Le comte de Toulouse est donc accusé d'avoir laissé se développer l'hérésie sur ses terres, devenues une menace pour la chrétienté. Il est même soupçonné d'hérésie. Se rendant par là coupable au spirituel, le Pape délie tous ses vassaux de leur serment de fidélité et leur interdit même d'obéir à la maison de Saint-Gilles. Le comte est dépossédé de ses terres, qui sont mises en proie (terme juridique qui consiste à déclarer qu'une terre se trouve sans possesseur légal et est donc, par conséquent, à la disposition du premier qui s'en emparera par la force). La guerre qui s'en suit est bénie par le Pape et considérée comme une croisade.
[...] Ces aveux sont facilités par les méthodes inquisitoriales. D'abord, les inquisiteurs dressent une liste classée des crimes commis : être bonshommes l'hérétication : fait d'avoir reçu le consolament l'adoration : fait d'avoir rencontré un bonhomme et de l'avoir salué correctement génuflexions et demande de bénédiction) la réception : fait d'avoir abrité ou nourri un ou plusieurs bonshommes Lorsque les confessions sont recueillies, ces termes sont notés dans la marge afin d'être indexés. Les index permettent ainsi de regrouper les informations et d'y accéder rapidement. [...]
[...] La prédication de Dominique est très proche de celle menée en Italie par François d'Assises. Sale, pieds nus et les cheveux longs, ce dernier a tout d'un hérétique. Toutefois, il accepte de suivre les commandements de l'Eglise et est finalement reconnu par elle. Entre 1210 et 1220, on voit donc l'apparition des deux ordres mendiants : franciscains et dominicains. C'est le signe que la papauté fait le choix du compromis puisque ces ordres inspirés des exigences des dissidents sont aussi l'instrument majeur de la victoire finale de l'Eglise. [...]
[...] Il faut alors laisser une caution que l'on récupère en fournissant des lettres attestant que le pèlerinage a été fait. Le port de croix jaunes infamantes ( ou pendant une durée illimitée peut aussi être décidé. Cela expose l'individu à l'infamie sociale et est généralement très mal vécu, preuve que les populations ne soutiennent pas intensément l'hérésie. D'autres sont condamnés à l'emmurement perpétuel (cas de confession incomplète, d'aveux trop tardifs ou de participation assidue à l'hérésie) Seuls ceux qui refusent d'abjurer sont laissés au bras séculier (crémation). [...]
[...] Philippe Auguste est cependant réticent à agir personnellement contre ceux qu'on appelle désormais les albigeois (1209). Il préfère laisser agir ses vassaux. De cette façon, il marque son indépendance par rapport aux volontés du Pape et trouve un exutoire à la violence nobiliaire qui entre de plus en plus en conflit avec l'ordre public qu'il cherche à établir (interdiction des guerres privées). En effet, les cadets issus de familles nobles, ne possédant pas de terres, sont contraints de parcourir le monde et de prouver leur valeur. [...]
[...] Raymond VII s'y engage à marier sa fille au frère du roi de France, Alphonse de Poitiers, toutefois, une close précise qu'en l'absence d'héritiers, les terres appartiendront à la maison du roi de France. C'est finalement ce qui se passe. L'éradication de l'hérésie : Du point de vue religieux, le Pape n'a pas laissé assez de temps aux dominicains pour être efficaces et a préféré utiliser la manière forte. Cependant, cette croisade n'a pas suffit à éradiquer l'hérésie. Simple prétexte pour s'emparer des terres du comte, elle survit encore longtemps. Devant l'inefficacité des nouveaux seigneurs, on fait appel à l'Inquisition, structure judiciaire plus efficace puisqu'elle permet le contrôle quotidien des populations. [...]
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