Exposé sur le carnaval au moyen-âge
Dès l'Antiquité, le carnaval est un rituel qui célèbre l'année nouvelle et le renouveau de la nature car elle commençait à cette époque au mois de mars. Au Moyen-âge, cette survivance des Bacchanales grecques, des Saturnales romaines et des fêtes d'Isis égyptiennes est reprise par le clergé du X° siècle, période où l'Eglise christianise le calendrier en rebaptisant les fêtes païennes. Ainsi, le carnaval débute le six janvier, à l'épiphanie, célébration de la naissance du Christ. Il se poursuit jusqu'au mardi gras, vieille du mercredi des cendres qui entame la période du carême.
I- Une fête de tous les excès
II- Une rupture de l'ordre religieux
III- L'évolution du rôle du carnaval
[...] Le carnaval se démarque des autres fêtes religieuses par son goût pour les excès divers et variés. Tous les traits, les envies du peuple sont caricaturés et réalisés à l'extrême. Le but étant de créer un mode particulier d'existence basé sur le principe du rire. En effet, le carnaval est avant tout un moment de joie et de détente, il réclame l'évasion de ses participants. Le carnaval cristallise les manifestations du comique à la scène par les farces et les jeux. [...]
[...] La critique de la religion aboutit à une totale transgression des règles par la population. On a vu plus haut que la liberté sexuelle était de mise, ainsi qu'il est permit de manger des choses grasses à profusion. Ces deux cas représentent deux péchés, celui de chair et celui de gourmandise. Le carnaval devient une aubaine pour les fidèles, car libérés de leurs angoisses ils pouvaient accomplir leurs fautes sans culpabilité. La fête autorise un temps non comptabilisé pour l'entrée au paradis. [...]
[...] Le personnage du fou en rapport avec le carnaval est réutilisé dans Le Jeu de la Feuillée d'Adam de la Halle. Déjà dans le titre, l'auteur glisse un double sens : feuillée comme un rameau de verdure qui symbolise les fêtes de mai ou comme une variante du mot folie Ainsi Le Jeu de la feuillée se caractérise comme un éloge de la folie et comme l'expression littéraire du carnaval. Comme lors des festivités, le fou ou le dervé est mis en avant, tous les personnages de la pièce tournent autour de lui. [...]
[...] Ces distinctions sont aussi annulées par l'absence possible de scène, il n'y a aucune frontière spatiale, à l'image de cette fête qui symbolise une liberté et une égalité sans pareille. De plus, à la fin de chaque farce, tout le monde se réunit en une danse finale. Le carnaval abandonne les rivalités pour ne laisser la place qu'à la liesse. Il transforme toute chose en son contraire. Ainsi, il installe l'empire de la folie à la place du système de valeur idéal du christianisme. [...]
[...] Même l'emploi de la langue latine est raillé puisque le carnaval s'invente sa propre langue. En effet, François Villon, dont on sait qu'il avait des relations avec les confréries qui réalisaient des sotties pour Mardi gras, utilise dans ses poèmes appelés Jargon et Jobelin un argot, celui des voleurs et des imbéciles. La ressemblance entre le vocabulaire employé par Villon et celui des sotties carnavalesques est appréciable : Coquillars, arvans à Ruel, Menys vous chante que gardez Que n'y laissez et corps et pel, Comme fit Colin l'Ecailler. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture