"Vie de Saint Louis", Joinville

Résumé du document

Le titre original de l'œuvre de Joinville étant « Livre des saintes paroles et des bons faiz nostre saint roy Looÿs », il convient d'en distinguer deux parties : d'une part les saintes paroles, d'autre part les bons faits. La première partie serait donc une sorte de portrait du roi, constitué à partir des souvenirs – très précis – qu'en a gardé Joinville. La seconde partie, en revanche, inscrit Saint Louis dans un contexte historique – notamment la Croisade – et nous permet l'accès à des informations, non seulement sur le roi et sa politique, mais également sur la société guerrière occidentale de l'époque et les peuples qu'elle côtoyait en Terre Sainte.

Extraits

[...] En fin de compte, l'œuvre de Joinville est une véritable source pour les historiens, non seulement sur le compte de Saint Louis, mais également sur cette société de chevaliers français qui l'entourait, sur les royaumes musulmans orientaux et sur les autres peuples qui gravitaient autour de ces deux centres à l'époque. Le texte retranscrit aussi presque intégralement l'ordonnance que Louis IX fit passer en Septembre 1254, sur la réforme administrative, ce qui nous apprend la volonté du roi d'établir des règles précises pour l'administration de son royaume. NB : La pagination et l'agencement des paragraphes sont les mêmes pour absolument toutes les éditions de La Vie de Saint Louis. [...]

[...] Le roi est également un homme fin et intelligent qui se plaît à réfléchir, par exemple à la nature de Dieu ou au choix préférable entre le péché mortel et la lèpre Après ces quelques paragraphes assez généraux, les souvenirs se groupent autour du fondateur du collège de la Sorbonne et ami du roi, Robert de Sorbon. Les paragraphes 39 à 41 restituent un événement décrit dans la seconde partie (634-637) lors de l'accident de la nef devant les côtés de Chypre et donne l'avis du roi selon lequel il s'agirait d'un avertissement de Dieu. Les paragraphes qui suivent traient du problème de la foi à travers de nombreux exemples. On y apprend également les habitudes liturgiques du roi au paragraphe 54. [...]

[...] La première partie serait donc une sorte de portrait du roi, constitué à partir des souvenirs très précis qu'en a gardé Joinville. La seconde partie, en revanche, inscrit Saint Louis dans un contexte historique notamment la Croisade et nous permet l'accès à des informations, non seulement sur le roi et sa politique, mais également sur la société guerrière occidentale de l'époque et les peuples qu'elle côtoyait en Terre Sainte. La figure du roi est majoritairement développée dans la première partie du texte, où Joinville rapporte fidèlement les propos du roi et souligne plusieurs de ses qualités. [...]

[...] Enfin, la justesse du jugement et de la stratégie de Saint-Louis est développée aux paragraphes et 679. En effet, on y voit un monarque épris de paix, prêt à céder des territoires au roi d'Angleterre mais contribuant également par là à faire de lui son vassal. La seconde partie du livre traite en majorité de l'histoire de la croisade d'Égypte et du séjour en Terre Sainte (du paragraphe 110 au paragraphe 666) ; c'est en effet pendant cette croisade que Joinville a eu l'occasion de se rapprocher du monarque, et c'est principalement durant ce voyage qu'il a trouvé matière à écrire plus tard. [...]

[...] Plusieurs croisades eurent lieu au XIIIe siècle, et d'une façon générale, les chefs de guerre savaient que c'était en attaquant l'Égypte, centre principal de la puissance musulmane, qu'ils auraient le plus de chances d'assurer la sécurité du royaume de Jérusalem. La croisade entreprise par Saint Louis eut lieu de 1248 à 1254, mobilisa essentiellement des Français, dont les grands barons du royaume, rassemblant une armée d'environ hommes et chevaux. A travers le récit qu'en fait rétrospectivement Joinville, il nous est possible d'apprendre plusieurs détails sur le déroulement de la Croisade : tout d'abord la nécessité, pour les Croisés, de purifier leur conscience avant le départ par la confession, la pénitence et la prière 120-122). [...]