En quoi les différentes opinions publiques ont alimenté les crises et les espoirs – politiques, militaires et économiques – des quatorzièmes et quinzièmes siècles français ? En quoi l'opinion agit-elle sur le social, l'économique, le juridique et le militaire au quatorzième siècle ?
Les divergences d'opinions politiques ont forgé des crises rationnelles. Elles prennent naissance, selon la position sociale, dans différentes conceptions de la justice et de l'honneur. Au quatorzième siècle : honneur chevaleresque, désirs de justice sociale ou encore lutte pour les avantages acquis sont des idées en mouvement dans l'opinion. Comprendre le cheminement de la pensée publique nécessite d'analyser les différences des statuts civiques, des zones géographiques ou encore des forces physiques personnelles. C'est par cette démarche que Raymond Cazelles entreprend de retracer les causes des conflits juridiques, sociaux, économiques et militaires de la période de la guerre de Cent Ans.
[...] De 1337 à 1360 la guerre se poursuit entrecoupée de trêves plus ou moins longues (elle est souvent calamiteuse pour les Valois). Quand Jean II le bon succède à Philippe VI en 1350, cela fait treize ans que la guerre sévit. C'est un partisan de la négociation (il se résout à léguer la Guyenne sans que le Roi ne doive lui rendre hommage), mais se heurte alors à l'opinion des nobles. Que ce soit au pourparler de 1353-1354 ou pendant la captivité du roi, aucune solution n'est trouvée. [...]
[...] Le problème que pose la notion d'opinion est d'être par nature diffuse, floue et donc difficilement sondable par l'historien. Au-delà des moyens d'expressions de l'opinion, deux axes doivent êtres pris en compte: - La mentalité : le moyen âge déteste la novelleté le sentiment d'appartenir à un royaume est très présent, l'homme du moyen âge n'aime pas se sentir lésé sur ses biens, le plus fort doit protéger le plus faible - La construction de l'information : ce sont ceux qui souffrent qui s'expriment (entendre par là qui contestent). La cloche et le feu rassemblent. [...]
[...] La guerre constitue leur devoir par nature. Cette guerre est coûteuse (en solde et en équipement) mais ce coût se compense en butins et otages. Au pire on perd une bataille, des frais, un cheval, on meurt, ou pire (économiquement parlant) on est fait otage. Au mieux des chariots accompagnent les soldats. Sur ceux-ci s'amoncellent les objets des pillages et les gains. Globalement pour les hommes de guerre, le conflit est très nettement profitable. - Le roi et ses conseillers n'y voient pas non plus que des désavantages. [...]
[...] Plan 1. L'opinion A. Notion floue B. Mentalité et information C. Sa perception par le roi 2. L'indivisibilité du royaume et sa dévolution A. Situation à la mort de Philippe le Bel B. Du royaume indivisible C . Au royaume partageable 3. La guerre A. Une gangrène B. [...]
[...] Seulement en 1352 le jeune Charles se sent lésé (dix-huit ans et beaucoup d'ambitions liées à cet âge). ( Chapitre 3 La guerre La guerre est aussi un recours au jugement de Dieu qui ne manquera pas de donner la victoire à celui dont la cause est la plus juste On substitue à la notion de paix celle de trêve La combativité est forte derrière de solides murailles Que ce soit sous Jean II ou sous Charles V la guerre l'emporte inlassablement en dépit des trêves. [...]
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