La Castille du XVème siècle a connu une évolution de ses structures politiques qui s'est caractérisée à la fois par le progressif développement de l'absolutisme royal et par la consolidation d'une haute noblesse puissante, protagoniste de diverses facettes de l'exercice du pouvoir. Le siècle et demi des Trastamare, avec son cortège de guerres civiles et les inévitables concessions faites par la couronne à la noblesse est traditionnellement présentée comme une période sombre de l'histoire castillane, un temps de crise continue et d'affaiblissement du pouvoir royal. Le règne d'Henri IV de Castille s'inscrit dans cette évolution et marque une période durant laquelle se sont déroulées les crises les plus importantes du XVème siècle castillan, avec la constitution de ligues nobiliaires, plusieurs tentatives de capture du roi et des révoltes armées successives, le tout dans un climat de conflictualité nobiliaire intense. L'historiographie s'est essentiellement concentrée sur l'imparable ascension de la monarchie vers le centralisme, il convient de s'intéresser également au rôle fondamental de la noblesse, puisque ces deux réalités coexistaient en effet. Toutefois, cette question de l'implication de la noblesse dans l'évolution de la Castille de la fin du Moyen-âge est très controversée et d'une grande complexité et il faut prendre en compte ses divers aspects, des principes de base de la réflexion politique qui fondaient les revendications de groupe, aux intérêts et aux ambitions particuliers. La sentence de Medina del Campo permet d'appréhender le rôle de la grande noblesse dans l'évolution de la Castille Trastamare. En effet, ce texte du 16 janvier 1465, où étaient inscrites toutes les revendications des nobles, réparties en trente-neuf chapitres correspondant à des domaines distincts, apparaît comme un document essentiel pour comprendre la relation entre le pouvoir monarchique et le pouvoir nobiliaire. Ce n'est pas tant la légitimité d'origine du roi qui est ici remise en cause, mais sa légitimité d'exercice, ce qui ne laissait que deux alternatives à la noblesse : une profonde rénovation des structures de l'Etat ou la déposition du roi. Mais il apparaît que le texte, matérialisation de la première solution, ait joué comme un catalyseur qui conduisait à la seconde alternative.
[...] Les troubles dus à la noblesse ralentirent certes le processus de centralisation, mais ne l'entravèrent pas. Bibliographie Ouvrages généraux GERLI, Michael Medieval Iberia, An Encyclopaedia, New York, London, Routledge RUCQUOI, Adeline, Histoire médiévale de la péninsule ibérique, Paris, Le Seuil Points Histoire »,1993. SUÁREZ FERNÁNDEZ, Luis, Historia de España T Los Trastámaras de Castilla y Aragón en el siglo XV : Juan II y Enrique IV de Castilla (1407-1474), Madrid, Espasa-Calpe Ouvrages spécialisés BECEIRO PITA, Isabel, Doléances et ligues de la noblesse dans la Castille de la fin du Moyen-Âge (1420-1464) in RUCQUOI, Adeline (dir.), Genèse médiévale de l'Espagne moderne. [...]
[...] Le legs de la sentence A. Le refus du roi et ses conséquences B. L'absolutisme, évolution inexorable ? La Castille du XVe siècle a connu une évolution de ses structures politiques qui s'est caractérisée à la fois par le progressif développement de l'absolutisme royal et par la consolidation d'une haute noblesse puissante, protagoniste de diverses facettes de l'exercice du pouvoir. Le siècle et demi des Trastamare, avec son cortège de guerres civiles et les inévitables concessions faites par la couronne à la noblesse est traditionnellement présentée comme une période sombre de l'histoire castillane, un temps de crise continue et d'affaiblissement du pouvoir royal. [...]
[...] L'absolutisme, évolution inexorable ? Pourtant, malgré les tentatives des nobles de confisquer le pouvoir royal, Henri IV se maintint au pouvoir, et ses partisans avançaient plusieurs arguments idéologiques pour s'opposer à la résistance antimonarchique. Les doctrines de quelques théologiens constituaient le support théorique de ce discours dont le contenu allait du postulat de l'innocent qui souffre tiré du Nouveau Testament à la condamnation pauline -tirée des Épîtres - de la résistance face au roi ou à la thèse augustinienne du maintien de l'obéissance à l'autorité royale dont la responsabilité reposait sur une base divine, et même à la doctrine thomiste qui affirmait que les maux provoqués par le détrônement d'un roi pouvaient être supérieurs aux maux de la tyrannie même. [...]
[...] La difamación como arma política, Barelona, Ediciones Ariel Ressources électroniques FORONDA, François, miedo al rey. Fuentes y primerasreflexiones acerca de una emoción aristocrática en la Castilla del siglo Spania. [...]
[...] Le certaines personnes est sans ambiguïtés. En outre, cette lutte témoigne de la dépendance de l'aristocratie vis-à-vis de la couronne et de son besoin d'obtenir des charges militaires et administratives pour conserver son statut et ses revenus. Chacun des membres de la noblesse voit une menace dans tout personnage qui obtient par lui-même des dignités auxquelles il aspire. En outre, cela répond à une politique des monarques qui s'appuyaient sur des individus de condition relativement modeste pour contrebalancer le pouvoir des Grands. [...]
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