Les saints ottoniens, Patrick Corbet, dynasties, Moyen-âge, sainteté et royauté, hagiographes, Haut Moyen-Âge, pouvoir royal
Patrick Corbet constate tout d'abord que les dynasties du Moyen-Âge faisant valoir dans leur ascendance de saints personnages furent très nombreuses.
Cependant, face à ce constat, l'on peut se poser les questions suivantes :
Quel rapport existait entre sainteté et royauté ? Quid de l'incompatibilité entre les deux statuts mise en valeur par les hagiographes du Haut Moyen-Âge ?
Serait-ce le rapprochement entre l'Eglise et le pouvoir royal du IXème qui a pu faire évoluer les esprits ?
[...] L'œuvre s'attache également à mettre en valeur le lien qui existait entre Adélaïde et sa position dans l'Empire. Sa vie entière fut marquée par son rôle dans l'État. Sa longue vie permet de symboliser la longévité et la force du pouvoir. La paix, ici encore, est le principe de l'action gouvernementale. Mais il n'y a cependant pas de longs développements politiques dans l'épitaphe d'Adélaïde. De longues parties sont en revanche consacrées à la fondation de ses abbayes et le lien entre le monachisme réformateur et la dignité impériale est plutôt mis en valeur. [...]
[...] Cependant, la beata stirps n'évoque nullement la sainteté de tout un lignage et l'hérédité de la sainteté. Ces écrits témoignent plutôt du besoin de légitimité de Liudolfing vers 965. L'importance est donc accordée à la sainteté plutôt comme à une forme d'illustration du pouvoir. Oda et les Primordia Coenobii Gandeshemensis Rédigé vers 970, il s'agit d'un poème sur les origines de Gandersheim et elle est la seconde des œuvres de Hrosvitha. Il s'agissait de démontrer l'origine divine du pouvoir impérial des Ottoniens. Dans ce récit, les femmes tiennent un rôle de premier plan. [...]
[...] Ici, l'auteur s'inspire des grands récits du Moyen Âge contenant ce type de légende (Clovis et Clotilde dans Frédégaire). Une place est accordée à la description du rapt de Mathilde par Henri l'Oiseleur. Il s'agit ici d'emprunter un ton poétique susceptible de plaire à l'aristocratie de l'époque. Mathilde y est décrite comme une mère aimante fois Mathilde est nommée Beata, sancta, et sanctissima fois elle est appelée Regina fois genitrix et 15 fois mater. Sa Sainteté dans le texte de la Vita antiquior correspond à la vision de Fortunat : elle est une nonne sans l'habit. [...]
[...] L'aumône au pauvre ainsi que la prière des moines contribuent à éteindre le pêché. L'humilité est aussi considérée comme une vertu essentielle. Elle représente le refus de l'elatio qui est l'orgueil susceptible de naître de ses hautes origines. L'humilité dans le pouvoir procède d'un imitatio christi : il s'agit de créer une image christique du souverain. Le thème privilégié de la culture monastique et surtout de la culture clunisienne est bien cette association entre la dignitas royale et la l'humilitas chrétienne. [...]
[...] Ce qui importe donc plus dans la vie de Brunon c'est d'évaluer ses monimenta à savoir ce qu'il reste de son action plus que d'évaluer sa personnalité, sa vie et d'en faire une figure propre. Ce qui est à proscrire par exemple c'est le retrait opéré par Frédéric de Mayence (resté neutre pendant les affrontements de 953-954). La sainteté de Brunon était-elle plutôt héréditaire ou personnelle ? Brunon est héréditairement porteur de paix selon l'historien de Münster W. Von Stetten. Or, dans le texte de Ruotger, il y a peu d'évocations claires de cela. La noblesse de brunon n'est nullement dans cette œuvre le trait le plus mis e avant. [...]
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