Au XIVeme siècle, la notion de groupe commence à laisser un peu plus de place à l'individu. Alors qu'avant les œuvres étaient anonymes, les artistes signent leurs œuvres, l'art du portrait apparaît. L'individu s'émancipe du groupe, les sources privées se développent. C'est grâce à ce phénomène que l'on voit se développer l'écriture des ricordi, considérés de nos jours comme un genre littéraire à part entière. Le contexte idéologique et institutionnel de Florence est plus propice à l'écriture des livres de famille, c'est pour cela que beaucoup de sources viennent de Toscane, mais ce genre d'écritures privées existe ailleurs en occident. Après une période de crise, (avec la peste de 1348), Florence est à la fin du XIVeme siècle une ville florissante. C'est une cité état. En effet il n'y a pas de nation italienne, seulement des cités états qui s'autogèrent et gouvernent sur la campagne alentour. Chacune a son propre gouvernement. A Florence le régime en place est un régime oligarchique où le pouvoir appartient aux bourgeois. L'auteur du texte Morelli est un marchand, il n'est pas très riche mais il fait quand même parti de la bourgeoisie florentine, ce qui lui a permis de recevoir une certaine éducation et d'être instruit puisqu'il écrit ce ricordi. Sa famille est venue du Mugello une région au nord de florence, vers 1100.Il est avec Pitti et Velluti un des auteurs de Ricordi les plus connu. Il a 22 ans au moment où il débute l'écriture de ce livre où il va enregistrer soigneusement tous les événements qui ont pu toucher sa famille afin de transmettre un passé à ses héritiers. Mais sortis du domaine privé ces livres sont des sources très riches pour les historiens Ce texte est un extrait du livre de famille de Giovanni di Paolo di Morelli. Dans cette introduction de son livre de famille, Morelli explique pourquoi il débute l'écriture de ce livre. Apres une prière il présente rapidement sa famille et annonce le plan qu'il va suivre afin de raconter la vie des Morelli. L'attitude de Morelli est révélatrice de la mentalité des XIV°-XV° siècles. Nous allons voir que ce texte montre le phénomène d'émancipation de l'individu mais que la notion de groupe reste quand même très présente. Nous étudierons le travail minutieux que fournit Morelli pour restituer les « mémoires » de sa famille pour voir ensuite dans quel but il écrit ce livre.
[...] Pour prouver sa lointaine origine (l.31) il va devoir mener un travail de recherche et de déduction. Si les Morelli n'ont pas laissé de Ricordi (l.20 à22), en tant que famille de marchands ils ont au moins laissé des actes notariés (l.25 des actes écrits certains livres et certaines écritures fort anciennes »l8)).C'est grâce à la consultation d'archives, d'actes notariés qu'il va pouvoir reconstituer le passé de sa famille. Il va aussi faire preuve d'un grand sens de la déduction. [...]
[...] L'attitude de Morelli est révélatrice de la mentalité des siècles. Nous allons voir que ce texte montre le phénomène d'émancipation de l'individu mais que la notion de groupe reste quand même très présente. Nous étudierons le travail minutieux que fournit Morelli pour restituer les mémoires de sa famille pour voir ensuite dans quel but il écrit ce livre. L'individu au sein du groupe La famille Au XIVème siècle on assiste à l'apparition timide de l'individu. Le livre de Ricordi illustre bien l'idée que même si l'individu s'affirme, la place du groupe reste très importante. [...]
[...] La domination de l'homme La famille florentine est une famille patriarcale. C'est le père qui s'occupe des affaires commerciales et des affaires de famille. Il doit gérer cela avec la plus grande sagesse. La fonction de chef de famille se transmet de père en fils aîné. Par exemple à la mort du père, on ne verra jamais la veuve prendre les commandes de la famille. On ne verra jamais non plus une femme prendre la suite de l'écriture du livre de famille, d'abord car elles ne savent pas toutes écrire, mais surtout car les hommes considèrent que cela ne les concerne pas. [...]
[...] Ainsi il paraîtra plus crédible lors de son récit. états parait obsédé par le fait de ne raconter que la vérité, c'est un thème récurant(l.25 »sous la forme exacte où elle me seront vraiment connues, sans rien y ajouter ou en retrancher l.35 sans faire d'erreur ne veut pas risquer de raconter n'importe quoi, il préfère même se taire à certains sujets qui ne lui paraissent pas clairs, comme les premiers ancêtres venus habiter à Florence (l.31-32 Nous ne ferons pas mémoire du premier ancêtre venu habiter a Florence( )cela n'est pas clair ou encore l.38 Je raconterai seulement les événements vécus par les miens( )pour en avoir eu bonne information »).Même si états semble crédible, on ne peut pas totalement se fier à ces sources. [...]
[...] Comme nous l'avons vu Morelli fait preuve d'une grande rigueur dans son travail. Il est prend très à cœur le fait d'honorer sa famille, de prouver ses vertus et surtout de les transmettre à ses fils. Nous l'avons vu aussi le récit de Morelli même s'il se veut véridique reste assez subjectif. Il n'écrit pas pour faire apparaître les défauts et les erreurs des Morelli bien que cela puisse paraître aussi instructif. L'Homme Giovanni di Paolo di Morelli écrit pour servir la gloire du groupe Morelli. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture