L'Ordonnance de 1413 fut appelée « cabochienne » du nom de Simon le Coutelier, dit Caboche, l'un des meneurs du mouvement insurrectionnel qui secoua Paris cette année-là. En effet, cette Ordonnance fut promulguée les 26 et 27 mai 1413, à l'un des moments le plus troublés du règne de Charles VI. Le royaume est alors ruiné par la guerre avec l'Angleterre qui dure déjà depuis plus d'un demi-siècle et une guerre civile affaiblit encore un peu plus la France. Cette guerre civile est le fruit de luttes entre les princes de sang, Armagnacs contre Bourguignons, qui se battent pour obtenir le pouvoir alors que Charles VI est malade. En 1413, nous sommes au sommet de cette lutte, Paris est dominé par les bouchers et écorcheurs, soutenus par Jean sans Peur, le duc de Bourgogne. Ce dernier, en s'appuyant sur la bourgeoisie commerçante parisienne, et notamment sur les bouchers, entend faire pression sur le gouvernement royal pour s'en assurer le contrôle. Depuis avril, les manifestations et les émeutes se succèdent presque tous les jours, de plus en plus violentes et déterminées. Des officiers royaux sont arrêtés en février, on s'en prend au dauphin le 28 avril, à la reine le 22 mai. Le 24 mai, les cabochiens demandent au roi que l'Ordonnance préparée sur la demande des Etats généraux réunis en janvier-février soit publiée dans la semaine, au Palais et en lit de justice. Ce fut en réalité un ordre plus qu'une demande. Le roi s'exécuta et l'Ordonnance fut enregistrée 2 jours après.
Ce texte est un extrait de l'Ordonnance qui fut promulguée les 26 et 27 mai 1413. Il s'agit plus exactement du préambule de l'Ordonnance, sorte de compte-rendu analytique des « propos » ou réponses faites par les provinces à la demande du roi lors de la réunion des Etats Généraux. Une Ordonnance, au sens général, est un acte législatif émanent du roi mais dans un sens plus restreint il s'agit également d'un acte réformant l'administration du royaume. C'est le cas ici, pour l'Ordonnance de 1413. Nous allons donc nous demander quelles sont les origines de cette Ordonnance, en quoi est-ce un acte de réforme et quelle sera sa destinée. Pour cela nous étudierons tout d'abord la convocation des Etats du Languedoïl, puis les doléances de ces Etats et enfin nous verrons que l'Ordonnance de 1413 était perçue comme une réponse aux problèmes du royaume.
[...] Tout d'abord, les finances royales sont mal gérées comme on le voit au lignes 27-28 : tant du fait des finances de nostre demaine, des aides ordonnez pour la guerre et aux lignes 29-30 : grant énervement et dissipacion de toutes noz finances, excessive diminution de nostre demaine En effet, l'état de la maison du roi et de son domaine n'est plus ce qu'elle était. Le roi et les siens n'ont même plus de quoi donner l'aumône alors que les dépenses de leurs hôtels ont augmenté dans une proportion effrayante. [...]
[...] Les révolutions populaires en Europe aux XIVe et XVe siècles, Calmann- Lévy, Paris Outils - Jean FAVIER, Dictionnaire de la France Médiévale, Fayard - René FEDOU, Lexique historique du Moyen Age, collection Cursus, Armand- Colin, Paris - Sous la direction de Claude GAUVARD, Alain LIBERA et Michel ZINK, Dictionnaire du Moyen Age, Quadrige/Puf, Paris, 2002. [...]
[...] La faute en est aux officiers chargés de ces dépenses : leur administration est déplorable. En ce qui concerne les aides le tableau n'est pas plus avantageux. Selon les Etats, les fonctionnaires sont trop nombreux : il y a trop de trésoriers, de gouverneurs, de conseillers et de clercs, de receveurs, grenetiers la liste est encore longue. Tous pillent et ruinent le roi et son royaume. Ils ont acquis d'énormes richesses, ont reçu des dons sans fin, possèdent des châteaux, des terres, des mobiliers luxueux, acquis sans doute avec l'argent de l'Etat. [...]
[...] Puis à l'age de 20 ans, Charles VI décide gouverner seul et congédie ses oncles le 3 novembre 1388. Il s'entoure alors d'un nouveau gouvernement dit des Marmousets mais qui n'aura pas le temps de mettre ses idées réformatrices en œuvre. En effet, le 5 août 1392, Charles VI est frappé de folie dans la forêt du Mans, alors qu'il partait en expédition contre la Bretagne. A partir de ce jour, des crises violentes alterneront avec des moments de lucidité puis après 1415, le roi sera plus calme mais totalement absent. [...]
[...] Des officiers royaux sont arrêtés en février, on s'en prend au dauphin le 28 avril, à la reine le 22 mai. Le 24 mai, les cabochiens demandent au roi que l'Ordonnance préparée sur la demande des Etats généraux réunis en janvier-février soit publiée dans la semaine, au Palais et en lit de justice. Ce fut en réalité un ordre plus qu'une demande. Le roi s'exécuta et l'Ordonnance fut enregistrée 2 jours après. Ce texte est un extrait de l'Ordonnance qui fut promulguée les 26 et 27 mai 1413. [...]
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