L'empire carolingien disparaît à la mort de Charles Le Gros (Charles III) en 888. L'Est et l'Ouest du royaume se séparent, et entre les deux naît le royaume de Bourgogne. On va étudier les structures de pouvoirs, politiques et ecclésiastiques dans leurs dimensions événementielle, juridique, idéologique, territoriale et sociale, soit une approche comparatiste entre les trois aires politiques. Les relations entre ces trois royaumes et les régions étrangères (missions, diplomatie, guerres…) ne devront pas être analysées en soi, mais seulement dans leurs implications à l'intérieur de l'aire géographique étudiée, qu'il faut parfaitement maîtriser. On s'attache à étudier les relations de pouvoirs entre les différentes autorités politiques et ecclésiastiques dans une perspective comparatiste de l'Est et l'Ouest. On traitera : la seigneurie, l'émancipation urbaine, mais pas l'histoire économique au sens strict par exemple, tout comme on n'étudiera pas la vie religieuse (théologie, spiritualité, dévotion, etc.).
L'histoire politique (première partie) est au cœur de la question. Deux espaces différents s'opposent : l'autorité royale, qui reste forte en Ile de France, décline durant le Xème siècle au profit de l'autorité seigneuriale en province, même si leur fidélité au roi n'est pas remise en cause. Au XIème siècle, les capétiens s'attachent à consolider leur pouvoir dans leur domaine, et idem pour la Bourgogne dès le Xème siècle (l'autorité des comtes est amoindrie). Il faut alors parfaitement connaître les structures politiques d'encadrement à tous les niveaux : du roi au seigneur, leur organisation, leurs idéologies, leurs relations et l'imbrication des pouvoirs laïcs et ecclésiastiques qui jouent un rôle politique fondamental (transferts d'autorité, question de la « révolution » ou « mutation féodale » = disparition des structures publiques d'encadrement, remplacées par l'organisation féodale de la société).
L'institution ecclésiastique (seconde partie) est influente politiquement, et possède sa propre autonomie structurelle : hiérarchique et juridique. Imbrication des pouvoirs laïcs et ecclésiastiques = remise en cause par la réforme grégorienne au Xième siècle, qui veut une Eglise plus « libre », dirigée par la papauté. Les aspects idéologiques et sociaux (troisième partie) seront divisés en trois thèmes : idéologies politiques, guerre, et parenté (thèmes dans lesquels on étudiera l'essor de la chevalerie, la christianisation des structures sociales et des idéologies, les enjeux politiques du mariage, etc.).
[...] Mais si les pouvoirs supérieurs reviennent peu à peu aux mains du roi, le beau XIIe siècle est loin d'être un temps de stabilité. Lorsque l'empereur Henri V menace de marcher sur Reims, l'illustration d'un respect de la hiérarchie féodale est visible : les grands princes proches du roi répondent présent (sauf Anjou, Bretagne, occupé avec l'Angleterre, et le duc d'Aquitaine, trop éloigné) Pouvoirs régionaux et locaux en Francie : encadrement et régulation sociales Dès que l'on veut observer les pouvoirs inférieurs au roi et aux princes, on se heurte à un problème de sources (inégale répartition de l'information, et surabondance d'actes, de cartulaires = infos économiques et non politiques Chroniques et hagiographies : parti pris de l'auteur, et faits relatés ne sont pas faits avérés (de plus, certains faits sont omis volontairement par l'auteur). [...]
[...] Charles le Simple n'a la plénitude de l'autorité que dans les Comtés où le titulaire est son vassal direct (son pouvoir se concentre autour de Laon, Reims, Noyon et Soissons, et d'autres comtés comme Arras, Senlis, Châlons ou Beauvais qui ne sont pas entrés sous la tutelle d'un grand). En matière religieuse, il nomme les évêques des comtés précédemment cités, et se contente d'approuver les choix des princes locaux ailleurs. Il distribue les biens qui sont rattachés à ses possessions, et les grands plus indépendants en font de même. Ces principautés tendent même à l'hérédité par primogéniture masculine, avec ou sans l'accord du roi. (Hugues hérite de son père Robert de Neustrie en 915 avec l'accord du roi). [...]
[...] Le Jeu des princes : Mais cette succession n'est pas aussi évidente qu'elle n'y paraît. Prétendants et grands tentent à diverses échelles d'étendre leurs influences ou de prétendre au trône. La tentative la plus sérieuse a été orchestrée par l'archevêque de Reims Foulque, qui tente de propulser Guy de Spolète à la tête du royaume, en vain. Les puissances locales s'affirment en même temps que l'autorité du roi est nécessaire. Les grands ont leur mot à dire dans le choix du souverain, et le pouvoir est régionalisé et négocié entre les grands locaux. [...]
[...] Il rencontre traditionnellement son homologue germain Conrad II à deux reprises, et continue les expéditions armées (jusqu'en 1043 contre Eudes II qui avait des vues sur la Bourgogne, puis en Normandie contre le jeune duc Guillaume). Il se brouille avec l'empereur Henri III, et les deux souverains se méfient l'un de l'autre, malgré leur rencontre en 1056. Une régionalisation accrue ? : Il faut relativiser la notion de choc châtelain Les châteaux apparaissent dès 888, ils appartiennent à des nobles qui descendent de l'aristocratie militaire du Xème siècle. [...]
[...] Lothaire meurt en 986, son fils Louis V lui succède. La fin des Carolingiens : Louis V poursuit la politique de son père. Il fait comparaître l'archevêque Adalbéron pour collusion avec le parti impérial. Il meurt d'un accident de chasse peu après en 987. Lors de la restauration carolingienne en 936, le pouvoir royal s'est installé dans les nouvelles structures mises en place au début du Xème siècle. Les souverains devaient assimiler les enjeux de pouvoirs qui sont aussi ceux des princes. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture