La question porte sur l'évolution des royaumes issus de l'empire carolingien, qui disparaît à la mort de Charles le Gros en 888. L'Italie est exclue de la question. La Germanie est en expansion vers l'Est, l'empire est rétabli en 962 par Otton Ier. Le royaume de Bourgogne est accaparé par Conrad II en 1032. La France est divisée en une multitude de principautés et de seigneuries.
Le sujet s'achève au début du XIIe siècle. Pour l'empire, on peut fixer la limite à la mort d'Henri IV (1106) mais il faut connaître le concordat de Worms (1122) qui met fin à la Querelle des Investitures. Après l'intégration de la Bourgogne dans l'Empire en 1032, on suit l'histoire de la Provence jusqu'en 1112, date du mariage de Douce de Provence et de Raimond-Béranger III de Barcelone. En France, la mort de Philippe Ier (1108) clôt le programme.
C'est la relation entre pouvoirs, Église et société qui doit être envisagée. Les différentes structures de pouvoirs, politiques et ecclésiastiques doivent être étudiées dans leurs dimensions événementielles, juridique, idéologique, territoriale et sociale. Une approche comparatiste entre les trois aires géographiques devra être adoptée.
En revanche, les relations entre ces trois royaumes et les régions étrangères sont exclues du sujet. Seules leurs implications à l'intérieur de la zone étudiée devront être abordées : conséquences politiques des raids hongrois en Germanie, réformes militaires, levée des troupes… Si le contexte général doit être connu, l'histoire économique ne fait pas partie de la question.
L'institution ecclésiastique sera étudiée comme structure de pouvoir, en laissant de côté la vie religieuse, sauf si elle permet de comprendre les aspects institutionnels. La papauté est seulement étudiée dans ses relations avec les Églises et les pouvoirs locaux.
L'histoire politique est au cœur de la question. Deux espaces s'opposent. En France, on note un déclin de l'autorité royale durant le Xe siècle, ainsi qu'un morcellement du pouvoir. En effet, vers l'an mil, le pouvoir royal s'exerce principalement en Île-de-France. Ailleurs, les princes et seigneurs se partagent l'autorité politique.
Au XIe siècle, les efforts du roi consistent principalement à consolider son pouvoir sur son domaine. Le royaume de Bourgogne connaît une évolution similaire, par exemple en Provence où les deux comtes voient leur pouvoir s'amoindrir au Xe siècle. Il faudra connaître les structures politiques d'encadrement à tous les niveaux, du roi au seigneur, leur organisation, leurs idéologies, leurs relations et l'imbrication des pouvoirs laïcs et ecclésiastiques. En bas de l'échelle, les relations entre le seigneur et ses dépendants ne devront être abordées que sous l'angle politique.
Les transferts d'autorité seront étudiés. La Paix et la Trêve de Dieu font partie de la problématique, de même que les débats sur l'existence ou non d'une « mutation féodale », c'est-à-dire de la disparition des structures publiques d'encadrement, remplacées par l'organisation féodale de la société politique.
La situation est très différente en Germanie, où les Ottoniens reconstituent une autorité publique centrale et restaurent l'Empire en 962.
Le royaume de Bourgogne, puis de Bourgogne/Provence, bien que soumis à l'influence puis à la domination de l'empereur, a une organisation politique interne proche de celle de la France.
L'institution ecclésiastique joue un rôle de premier plan dans le domaine politique, mais aussi comme structure de pouvoir autonome, dotée de sa propre hiérarchie, de son droit et de sa juridiction. À l'Est, l'Église impériale, contrôlée par le roi est son meilleur soutien. En France, une collaboration étroite se met en place au niveau local.
Partout, souffle un vent de réforme monastique, puis canoniale qui débouche sur la « Réforme grégorienne » du nom de Grégoire VII (pape de 1073 à 1085). L'organisation politique et idéologique de l'Église est alors remise en cause, par une papauté qui entend s'imposer à la tête de la structure ecclésiastique et qui provoque la « Querelle du Sacerdoce et de l'Empire ».
Le sujet ne s'arrête pas aux questions politiques et ecclésiastiques stricto sensu, mais s'étend à leurs dimensions idéologiques et à leurs implications sociales à condition qu'elles constituent un enjeu de pouvoir. Font partie du sujet : la « territorialisation des pouvoirs » (l'essor des forteresses transforme l'exercice du pouvoir et l'organisation des patrimoines nobiliaires) et les implications politiques des phénomènes religieux, notamment le processus de christianisation.
[...] Ce mouvement de fondation peut s'expliquer par des raisons sociales : assurer le destin d'un héritage, abriter les filles non-mariées et les veuves. Ces monastères servaient aussi de maisons d'éducation pour les filles. Enfin, ils permettaient d'entretenir la memoria d'une famille aristocratique : une partie des femmes s'engageaient à prier pour le salut de l'âme des fondateurs, de leurs descendants, mais aussi de la famille royale. Cette place reconnue aux femmes dans la préservation de la memoria familiale est spécifique au royaume de Germanie. [...]
[...] Le comté de Bourgogne connaît une évolution similaire. Dans les années 980, l'héritage des comtes de Mâcon passe entre les mains d'Otte-Guillaume, sans doute grâce à l'intervention de son beau-père, Henri le Grand. Le pouvoir comtal se transforme en une véritable principauté. Dès les débuts du règne de Rodolphe III (993-1032), le comte Otte-Guillaume entre en conflit avec lui et lui inflige une cuisante défaite en 995. Le poids croissant de la tutelle impériale Affaiblis par la constitution des principautés comtales de Provence et de Bourgogne, les Rodolphiens doivent faire face à la montée en puissance de l'empire ottonien. [...]
[...] Les échecs de Louis L'Italie connaît une situation difficile dans les dernières années du IXe siècle : mort du roi Lambert de Spolète en 898, mort de l'empereur Arnolf en 899. Béranger de Frioul prend le pouvoir, mais rencontre l'opposition d'une partie de l'aristocratie italienne. Petit-fils de Louis II, Louis de Provence jouit d'une certaine légitimité. Ainsi, il tente sa chance en 900. Il obtient des premiers succès qui lui permettent d'être couronné à Pavie. Il est couronné empereur à Rome en 901. Peu après, il épouse une fille illégitime de l'empereur Léon VI. [...]
[...] Henri avait trois autres fils : Thankmar, né d'une première union, reçut une partie de l'héritage maternel, Brunon fut promis à la carrière ecclésiastique et Henri resta dans la maison de son père, prêt à lui succéder en cas de disparition du fils aîné. En choisissant un de ses fils pour lui succéder, Henri rompait avec la tradition franque qui voulait que chaque fils de roi fût roi et doté d'un royaume découpé dans l'héritage paternel. D'abord, Henri ne disposait pas directement des territoires sur lesquels il avait reconnu l'autorité des différents ducs. [...]
[...] Lothaire meurt en 986, son fils Louis V lui succède. D. La fin des Carolingiens Louis V poursuit la politique de son père en se montrant hostile à Adalbéron et à son neveu, Adalbéron dit Ascelin. Il les accuse de collusion avec le parti impérial. Il meurt dans un accident de chasse en 987. V. L'avènement d'Hugues Capet Louis V n'ayant pas d'enfants, la question de la succession se pose à nouveau. Ce sont les grands du cœur de la Francie qui décident entre deux candidats possibles. [...]
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