La mutation féodale au Xe-XIIe siècle - Jean-Pierre Poly, Éric Bournazel

Résumé du document

Cet ouvrage est un essai historique rédigé en 1980. Il a été réédité trois fois, la dernière édition datant de 2004.

Ses auteurs sont Jean-Pierre Poly et Eric Bournazel :
Jean-Pierre Poly est un ancien élève de Georges Duby, spécialiste du droit médiéval et de la féodalité. Il est professeur d'Histoire du droit à l'université Paris X Nanterre et auteur de La Provence et la société féodale (879-1066), parue en 1976 et de Le chemin des amours barbares : genèse médiévale de la sexualité européenne en 2003.
Eric Bournazel est professeur agrégé d'histoire du droit depuis 1979 et a été nommé docteur en droit de l'université Paris II en 1874, après une thèse intitulée Le gouvernement capétien au 12ème siècle, structures sociales et mutations institutionnelles. Il est auteur d'une biographie de Louis VI le Gros et donne des cours à l'université Panthéon-Assas (Paris II) depuis 2002.
Les deux auteurs ont collaboré à une publication commune parue en 1998 sous le titre : Les féodalités.

Extraits

[...] o Eric Bournazel est professeur agrégé d'histoire du droit depuis 1979 et a été nommé docteur en droit de l'université Paris II en 1874, après une thèse intitulée Le gouvernement capétien au 12ème siècle, structures sociales et mutations institutionnelles. Il est auteur d'une biographie de Louis VI le Gros et donne des cours à l'université Panthéon-Assas (Paris II) depuis 2002. o Les deux auteurs ont collaboré à une publication commune parue en 1998 sous le titre : Les féodalités. Cet ouvrage a été rédigé et publié, dans un contexte historique et historiographique particulièrement vif, avec un débat important né il y a une vingtaine d'années qui concerne la nature de la féodalité occidentale. [...]

[...] Plus qu'un simple résumé, j'ai essayé de mettre en avant les principales mutations évoquées par Poly et Bournazel dans ce livre. Nous nous demanderons par conséquent, en quoi cet ouvrage nous permet- il de mieux comprendre ce que l'on appelle communément la crise de l'an mil ? Afin de répondre à cette question et de synthétiser au mieux la pensée de Jean-Pierre Poly et d'Eric Bournazel, nous nous intéresserons dans un premier temps à la genèse de la seigneurie dîtes banale. [...]

[...] Un vaste mouvement d'aliénation lui donne la force d'une évidence naturelle De plus, il incombe aux deux auteurs de mettre fin à une image de la féodalité, auparavant considérée comme un combat tragique et une coupure radicale avec la res publica romaine. Même s'il y'a eu une transformation incontestable, Poly et Bournazel mettent en avant la nécessité de prendre le contre-pied d'une telle vision : dans la société pré-féodale, l'homme n'est jamais isolé en précisant que la féodalité n'est pas apparue tout à coup, mais au fur et à mesure d'une construction entamée à partir du 6ème siècle avec les vassi. [...]

[...] Le discours des auteurs concernant les principautés territoriales tend à prouver que celles- ci ne seront en fait qu'une étape de transition, et non une révolution menant à l'établissement de la seigneurie banale : les principautés territoriales ne dureront, dans leur forme première, que le temps de quelques générations, entre la crise du début du 10ème et le surgissement à la fin du même siècle de la seigneurie banale La transformation de la cour royale. Un changement notable dans la composition de la cour Dans le même temps, les auteurs tentent de démontrer que l'entourage du roi tend à évoluer sensiblement. [...]

[...] Comme les auteurs nous le montrent, ce processus de réaffirmation du pouvoir débute par une domestication de l'Eglise. Celle-ci consiste en la réappropriation de figures tutélaires, représentant à la fois la chrétienté et le prestigieux héritage carolingien : sous le patronage puissant et conjoint de Denis et de Charles, la royauté prétend revenir à un contrôle total de l'Eglise de France En parallèle de ce rapprochement avec l'Eglise, s'opère une prise de distance volontaire avec les grands, qui eux cherchent au contraire à récupérer leur place auprès du roi en rétablissant un lien fort avec lui. [...]