Michel Kaplan, « Le typikon de l’Evergetis au 11e siècle »

Résumé du document

L'Evergétis est un monastère situé à 3 km de Constantinople, dans la banlieue, mais possède des domaines en Thrace et en Macédoine orientale. Le monastère est un bien patrimonial du fondateur Paul qu'il transmet par testament à Timothée, son fils, qui fait à son tour rédiger un typikon (sorte de charte de fondation expliquant les règles applicables au monastère).

Il est classique et sans surprise : le second fondateur, Timothée, auteur du Typikon, lui confère le statut d'autodespote qui empêche au propriétaire d'en tirer un quelconque revenu. L'asservissement est impossible, d'où une charistikè impossible. La responsabilité de la gestion revient à l'Higoumène qui délègue à des moines qui se rendent sur le terrain pour gérer les biens-fonds. Il est aidé d'un économe.
Ce typikon est presque un modèle pour d'autres monastères, mais il ne faut pas croire à une uniformité de ces chartes de fondations. De nombreuses clauses reviennent sans cesse, mais il existe également des différences notables.

Extraits

[...] De nombreuses clauses reviennent sans cesse, mais il existe également des différences notables. La dotation des monastères Sortons un peu du cas de l'Evergétis. Il convient de différentier deux formes de dotations des monastères : La dotation de départ : souvent une partie ou toute la fortune du fondateur. Michel Attaliate consacre ainsi une grande partie de son patrimoine constitué par achat au monastère de Raidestos qu'il a fondé. La dotation ultérieure ; ce que le monastère achète après provient souvent d'une partie des surplus dégagés par l'exploitation du domaine. [...]

[...] Il fait jouer tout à la fois les achats et les donations faites par de modestes villageois ou par de riches aristocrates. Autre exemple, les monastères athonites jouent avec les achats, les donations, mais aussi les échanges ( assemblage patient. Ainsi, ils étendent leurs domaines en Chalcidique, mais aussi en Macédoine. D'autres ont un rayonnement plus restreint. Comme dans le cas du monastère d'Attaliate, les domaines peuvent être très dispersés (dans son cas en Thrace près du Radestos, mais aussi plus loin en macédoine à 250 km La gestion du monastère Normalement les monastères relèvent de l'évêché qui se voit alors investi de sa gestion ; les biens des monastères constituent alors une part importante des revenus des évêchés, menacés par les charistikai. [...]

[...] De manière générale, l'économe assure la gestion centrale des biens d'un monastère, voire de ses revenus. Il est l'homme de confiance de l'higoumène, mais aussi un gestionnaire avisé. Les biens-fonds les plus éloignés sont gérés par des moines du monastère central. Les monastères athonites développent le système des métoques, sortes de sous-ordres, dépendances du monastère où résident des moines qui surveillent eux-mêmes le travail des paysans. Certains monastères sont ainsi absorbés par de plus importants surtout dans la seconde moitié du 11e siècle (épidôsis). [...]

[...] Beaucoup de fondateurs comme Attaliate excluent grâce au typikon toute possibilité de charistikè. Ils insistent également sur les droits que doivent conserver les héritiers. Michel Attaliate avoue œuvrer pour son fils Théodore. La gestion est clairement divisée entre les moines et le propriétaire administrateur. Les moines sont responsables de la vie spirituelle alors qu'au propriétaire revient la gestion du domaine et pour cela la nomination d'un higoumène et d'un économe. Leur rôle est plus ou moins important selon les monastères. [...]

[...] Le typikon de l'Evergétis au XIe siècle : fiche de lecture à partir de : Kaplan le typikon de l'Evergetis au XIe siècle Fiche de lecture à partir de : Kaplan le typikon de l'Evergetis au 11e siècle in Kaplan M., Byzance. Villes et campagnes, Paris 2006 (Les médiévistes français 7). Situation de l'Evergétis L'Evergétis est un monastère situé à 3 km de Constantinople, dans la banlieue, mais possède des domaines en Thrace et en Macédoine orientale. Le monastère est un bien patrimonial du fondateur Paul qu'il transmet par testament à Timothée, son fils, qui fait à son tour rédiger un typikon (sorte de charte de fondation expliquant les règles applicables au monastère). [...]