L'oeuvre de Joinville n'a pas de titre dans son livre, même si dans son prologue il parle de Livre des saintes paroles et des bons faits de notre saint roi Louis. Les éditeurs modernes parlent maintenant de Vie de Saint Louis, ou d'Histoire de Saint Louis. Le livre commence d'ailleurs par une dédicace que Joinville fait à Louis X, dit le Hutin, le fils de Philippe IV et de Jeanne de Navarre, que vous pouvez voir dans votre généalogie ; donc en fait il est le petit fils de Louis IX.
Il s'agit d'un témoignage précieux, puisque Joinville a été amené progressivement à entrer dans le proche entourage du roi, étant donné les circonstances et la sympathie que lui montrait le roi. Il était l'intime du roi, son confident et son conseiller. Il s'était vu aider par le roi lors de la VIIe croisade, quand il est arrivé à Chypre, le roi lui avait remis une somme importante, comme à d'autres d'ailleurs, pour soulager ses difficultés, vu les coûts importants de la croisade.
C'est lors d'une bataille que Joinville est fait captif. Et pour éviter qu'il soit massacré, ses mariniers font croire aux Sarrasins qu'il est le cousin du roi. Ce qui fait qu'il sera libéré. Et quand le roi lui-même est libéré, il fait désormais partie de l'entourage immédiat de Louis IX.
Il accompagnait le roi lors de promenades à cheval, il était invité à sa table, il travaillait avec le roi pour recevoir les messagers qui se présentaient. Et c'est en avril 1253 que le roi lui avait donné en fief une rente héréditaire de 200 livres, et en échange, Joinville devait prêter l'hommage lige. Ce qui fait qu'il devient pleinement un homme du roi.
Il raconte bien ses souvenirs, à propos d'évènements historiques du règne de Louis IX, dont il a été le témoin. C'est un ouvrage personnel finalement. Il raconte par écrit, comme s'il s'agissait d'un récit oral. Ce qui laisse penser à certains historiens que Joinville avait déjà dû raconter avant ses souvenirs. Il raconte donc ce qu'il a vu. Tout en parlant en même temps de lui-même, mais il ne donne pas l'impression de se mettre en avant.
[...] il aurait été dans un état d'inconscience qui laissait penser qu'il allait mourir. Mais dès qu'il reprend conscience, il demande à ce qu'on lui donne la croix des pèlerins de Terre sainte. (l.36 on parle bien du ''pèlerinage de la croix'') Quand on parle de pèlerinage de la Croix, ça signifie en fait un pèlerinage en armes. Une guerre sainte. C'est à ce moment-là qu'il fait le vœu de se croiser. Ce qui répondait sûrement à une volonté de conversion personnelle, et en même temps à la volonté de venir en aide à la Terre sainte. [...]
[...] Ce qui montre que pour Louis IX, il faut que l'âme n'ait pas pêché. Donc être lépreux n'est pas un péché. Il vaut mieux être lépreux, plutôt que d'avoir péché. Comme ce que sa mère lui avait enseigné dès sa jeunesse, à savoir qu'elle préférait savoir qu'il était mort, plutôt que d'apprendre qu'il avait commis un péché. Tout cet enseignement moral, religieux, il tient à le transmettre à son fils, Philippe III le Hardi (ce qui veut dire batailleur). Parmi ses enseignements se retrouvent les vertus chrétiennes, dont on va parler maintenant / Les vertus chrétiennes Joinville précise dès le début ses intentions : suite à la demande que lui a fait Jeanne de Navarre, il va dire ce qu'il a entendu et ce qu'il a vu au cours des 6 années qu'il a passé avec Saint Louis lors de la croisade. [...]
[...] Pendant son séjour en Terre sainte, une fois parti en croisade, entre 1250 et 1254, il était même allé chercher des cadavres ; chrétiens, qui avaient été tués par les sarrasins ; il va les chercher pour les ensevelir. Et il déclare justement aux hommes qui étaient avec lui «allons ensevelir ces martyrs. Ils ont souffert la mort, nous pouvons donc souffrir la puanteur de cadavres et le travail de l'inhumation. N'ayez pas abomination pour ces corps, car ils sont martyrs et au Paradis.» Un biographe de Louis IX présente d'ailleurs le roi, comme une victime volontaire. [...]
[...] Et Joinville est persuadé que Dieu a constamment protégé Louis IX, depuis son enfance jusqu'à la fin. La maladie qu'il attrape là-bas, son agonie, et enfin sa mort, sont vues comme de la bravoure de la part du seigneur. Son biographe, qui était aussi son confesseur, et qui était présent quand Louis IX est mort il s'agit de Geoffroy de Beaulieu, il dit que c'est une sorte de grâce que Dieu lui donne pour avoir une fin heureuse, suite à toutes les épreuves que Louis a connu, et qu'il s'est infligées de lui-même. [...]
[...] Et comme il l'a contrôlé de plus en plus, il limite les abus, et il favorise là encore la justice. Il favorise aussi la paix, quand avec le traité de Paris en 1259, il lance une enquête pour vérifier les droits que les Plantagenêts ont sur certains territoires français. Et finalement, le roi va renoncer à certaines possessions françaises, que les Plantagenêts reprennent, et en échange, le roi de France obtient l'hommage d'Henri III. Et même si ça lui vaut certaines remontrances de la part de son entourage, il leur répond qu'il fait ceci pour que tous les fils de France et d'Angleterre s'aiment. [...]
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