Janet Nelson, Philippe Contamine, Léopold Genicot, mariage et mésalliance, difficulté d'être femme, société nobiliaire française, moyen-âge, Marie-Thérèse Caron, vie de la noblesse, transmission du patrimoine, héritage, femme noble, pauvreté, risques du veuvage
L'auteur fait usage de la source laissée par Christine de Pisan pour contredire l'image de la condition féminine du Moyen-Âge que laisse supposer l'étude de la mode de la courtoisie et de la protection dans les sociétés nobiliaires : en réalité, la femme devait essentiellement compter sur elle-même et disposer de qualités que l'on aurait tendance à réserver aux hommes. Elle défend la thèse que les femmes ne sont pas protégées comme on pourrait le penser en se basant entre autres sur des archives judiciaires.
[...] La fille hérite donc plutôt d'argent que de terre (le foncier doit permettre de préserver le rang et le nom) : l'héritage de la fille c'est sa dot (qui lui fait renoncer à la succession de ses parents), souvent sous forme de rentes échelonnées faute de liquidités. Ceci est la théorie : en réalité il y a de nombreux conflits familiaux à cause de difficultés à payer ou à se faire payer avec pour conséquence une diminution des revenus des enfants ou des familles ce qui crée des situations juridiques complexes. Dans les faits, les sommes indiquées dans les contrats sont rarement perçues dans leur totalité. [...]
[...] Débats et critique Cet article évoquant tous les efforts faits pour lutter contre l'isolement et l'importance d'un mariage assorti pose la question du déclassement (c'est-à-dire un statut qui apporte une nouvelle lutte pour se maintenir au sein de la noblesse, même la plus humble) dont on parle moins que des origines ou du statut de la noblesse. On reste en effet très discret sur cette perte de noblesse et ses modalités, mais il s'agit d'un aspect important de l'étude de la société médiévale, car ces exclusions semblent assez fréquentes. [...]
[...] Si Marie-Thérèse Caron juge cette situation comme récurrente et « habituelle », découlant seulement du fait qu'il s'agisse d'une obligation de survie pour la femme (et non une situation normale), Janet Nelson avance la thèse que le rôle de la femme dans la guerre de siège est au contraire tout à fait normal si l'on se base sur des sources statistiques. Je pense également que la conception de situation « anormale » du fait « d'obligation » défendue dans l'article se base davantage sur la théorie et le fondement culturel que les sources littéraires médiévales transmettent (division entre le rôle uniquement masculin de la guerre, et le retrait de la femme, surabondance du thème de l'amour courtois dans la littérature chevaleresque, idée que le chevalier fait la guerre pour séduire sa dame, la protéger ou la conquérir et qu'elle n'est que passive face à cette activité violente . [...]
[...] Elles peuvent autrement entrer au service d'une dame d'un rang social supérieur. La difficulté d'être une femme au Moyen-Âge Une relation ambiguë à la solitude Les femmes tentent d'échapper à la solitude durant toute leur vie, et ce dès l'enfance. Mariées très jeunes, ces femmes font de leur nouvelle demeure un véritable lieu de sociabilité par la présence de jeunes filles (parenté ou voisines), les passages nombreux parmi lesquels de nombreux artisans pour se chauffer les jours de marché, distraire et faire connaître les nouvelles. [...]
[...] On suppose que dans la plupart des cas, les garçons ne paient pas la rente et ne vendent rien pour autant. Les situations varient ici aussi extrêmement entre les régions : dans l'actuelle Région wallonne étudiée par Léopold Genicot, ce dernier affirme que les garçons sont contraints de vendre leurs terres, alors qu'à l'inverse en Bourgogne, Marie-Thérèse Caron souligne que ce n'est pas le cas. En théorie, dans les coutumes de Bretagne, de Bourgogne ou de Bourbonnais entre autres, la femme peut renoncer à la succession si elle est dotée, à condition en général d'avoir sa rente sur les immeubles légués à ses frères. [...]
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