Jean-Philippe Genêt, historien médiéviste, Londres, Etat moderne, histoire de l'Angleterre
Jean-Philippe Genêt est un historien médiéviste français spécialiste de l'Angleterre. Après une maîtrise d'histoire médiévale au Lincoln College of Oxford en 1964, Genêt obtient son agrégation d'histoire et débute sa carrière comme assistant en Histoire médiévale à Paris I avant d'y enseigner comme maitre de conférence quelques années plus tard en 1990.
Ses thèmes de recherche principaux portent sur l'histoire de l'Angleterre ainsi qu'une comparaison entre la France et l'Angleterre pour définir la Genèse de l'Etat moderne.
[...] Topographie et organisation du duopole londonien La position géographique de Londres est déterminante, il s'agit du seul point où l'on peut traverser la Tamise à gué. Un duopole se forme là où une cité épiscopale est associée à un monastère prestigieux lié à la famille royale. C'est le cas pour Londres et Westminster ou Paris et Saint-Denis. Genet revient longuement sur l'histoire urbaine de Londres et ses évolutions successives subissant les influences d'autres peuples. Alors que la cité connait de graves difficultés aux VIème et Vème siècles, elle développe une grande prospérité économique et devient un site commercial de premier plan mais sans rôle politique. [...]
[...] L'article Londres est-elle une capitale ? est extrait du livre Les villes capitales au Moyen-âge, compilant les articles du trente-sixième Congrès de la Société des Historiens Médiévistes de l'Enseignement Supérieur et publié en 2006. L'auteur débute son propos avec un rappel historiographique évoquant les historiens ayant déjà répondu positivement à la question Londres est- elle une capitale ? Cependant, Genet met en lumière le fait que la question des éléments fondant une capitale est toujours posée. Jean-Philippe Genet définit ensuite les bornes chronologiques de son sujet comme étant celles où l'on peut parler du royaume d'Angleterre comme d'un territoire unifié. [...]
[...] Qui plus est, les résidences royales se situent loin de Londres, près de la forêt de Sherwood par exemple. Henri III et Edouard Ier choisissent de développer le site de Westminster en en faisant leur palais d'Etat, reléguant leurs investissements dans Londres au second plan. Au XIIIème siècle, la résidence royale est profondément enracinée à Westminster, où se développe l'administration royale et par conséquent, créant un déséquilibre d'investissement religieux entre Londres et Westminster. L'Echiquier, les Cours de justice et la Chancellerie se fixent à Westminster alors que le Trésor est partagé entre Westminster et Londres (Tour Blanche). [...]
[...] La capacité de prêt financier des marchands londoniens est une base de leur puissance (Henri V emprunte à plusieurs reprises pour ses expéditions). Les marchands participent donc au financement de l'Etat anglais, donnant à Londres un pouvoir de négociation avec le pouvoir royal. Londres attire et l'immigration vers la cité est très importante, créant une ville cosmopolite. C'est en 1141 que le pouvoir royal concède une commune à Londres. La monarchie ne reconnait officiellement l'autonomie de Londres qu'en 1215- 1216, Londres obtenant le privilège de choisir son sheriff. [...]
[...] Londres attire tous ceux qui participent à la vie politique du royaume, notamment en accueillant les réunions du Parlement. (Développement de logements : plus de 75 hôtels en 1520 et apparition des premières auberges au début du XIVème s.) La concentration des élites est indispensable au statut de capitale. Conclusion : Londres est effectivement une capitale, mais il faut définir le terme capitale Ici, il désigne la ville dispersée regroupant plusieurs agglomérations dont Londres intra muros est le centre. Il s'agit d'une capitale d'affaires, politique, économique (1ère place financière) et culturelle mais non royale. [...]
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