Première croisade, amin maalouf, fiche de lecture, résumé
18-28 novembre 1095 : concile de Clermont. Le 27, le pape Urbain II appelle à la reconquête du Saint Sépulcre.
Ainsi commence la grande aventure croisée. Comme nous le relate l'Anonyme, le nouveau pape franc Urbain II parcourut tout l'empire chrétien d'Occident afin de pousser chacun à prendre les armes et effectuer le pèlerinage rédempteur en Terre Sainte. Les réactions ne se sont pas fait attendre et pendant près d'un an c'est une formidable armée hétéroclite et cosmopolite qui stationne à Constantinople, pendant que les chefs jurent fidélité au roi byzantin Alexis Comnène. Dès cette époque la vraie nature des croisés se révèle dans l'antique cité : les visiteurs vont piller sans arrêt la ville, l'Anonyme racontant comment ils récupéraient le plomb des églises pour le vendre aux Grecs. Mais s'il ne semble pas s'en formaliser outre mesure, sa condition ne lui inspirant que dédain de ces pratiques. Ce sont pourtant celles-ci qui vont être à l'origine des terribles rumeurs qui circulent déjà au-delà du « bras de Saint Georges », le Bosphore, en terre d'islam...
[...] Mais le pire reste à venir : de nombreux croisés dévoreront littéralement certains cadavres. Maalouf cite ici un passage recueilli dans le journal d'un croisé (Raoul de Caen) : « A Marra, les nôtres faisaient bouillir des païens adultes dans des marmites, ils fixaient des enfants sur des broches et les dévoraient grillés ». Si l'Anonyme donne comme raison la faim (les croisés n'auront rien trouvé à manger dans les alentours de la ville), ces exactions resteront gravés dans la mémoire de la contrée pour longtemps. [...]
[...] Pendant ce temps, l'armée d'al-Afdal avance à travers le Sinaï et prend position près d'Ascalon. Alors que chez les chrétiens on vient de fêter l'élection de Godefroi de Bouillon le 15 juillet 1099, on apprend que l'armée de l' « émir de Babylone » est en route. Ils parviennent à capturer des éclaireurs qui les renseignent sur tous les détails de l'armée. Dès lors le sort des Egyptiens est scellé. Et en effet, la bataille tourna largement à l'avantage des croisés qui avaient l'avantage de la surprise et de l'ardeur fanatique : « Les ennemis de Dieu restaient aveuglés, stupéfaits : ils voyaient les soldats du Christ, les yeux ouverts mais sans rien voir, terrifiés par la puissance de Dieu. [...]
[...] « Il y eut un tel carnage que les nôtres enfonçaient les pieds dans le sang jusqu'à la cheville. » écrit l'Anonyme. Le but ultime de ce massacre est enfin obtenu : « Puis joyeux et pleurant de joie, les nôtres allèrent adorer le sépulcre de notre sauveur Jésus. ». Ce fanatisme est présenté par Maalouf avec regret : il cite l'invasion arabe de Jérusalem au VIIe siècle, qui vit le roi Omar Ibn al-Khattab entrer sur son chameau blanc pour demander au patriarche de la ville de lui faire visiter les lieux saints des chrétiens. [...]
[...] Cette première croisade apparait donc comme un tournant incontournable de l'Histoire, mettant aux prises deux civilisations pour longtemps, et qui laisse ses traces aujourd'hui encore. La présence croisée aura pour effet de stimuler le panarabisme un demi-siècle plus tard, et c'est avec le célèbre Saladin que le monde arabe retrouvera sa gloire. Mais cet épisode, comme le montre Amin Maalouf, est représentatif de la mosaïque des peuples et des ambitions représentée au Proche-Orient, qui se traduit dans les faits par une impossibilité d'union, à l'instar de la détresse à Antioche lorsque que Siyan eut à se défendre seul face à la coalition occidentale. [...]
[...] Tout commence avec d'étranges rumeurs venues de l'Est. Dès 1096, le jeune sultan turc Kilij Arslan (17 ans) reçoit des nouvelles annonçant qu'une imposante armée est en route pour Constantinople, mais il n'a aucune idée des buts réels poursuivis par les chrétiens. Pourtant, peu à peu la menace se confirme. Plusieurs dizaines de milliers de personnes dont femmes, vieillards et enfants ont traversé le Bosphore, et s'approchent de Nicée, ville récemment conquise sur les Roums (Grecs) saccageant tout sur leur passage. [...]
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