Intellectuel, Moyen-âge, Goff Jacques, civilisation, ordre bénédictin, Empire carolingien, hellénisme, courant gibelin, simonie, trivium, quadrivium, humanisme, monopole ecclésiastique, pouvoir royal, papauté, chrétienté, droit de grève, Aristote, oligarchie universitaire
Le terme d'intellectuel n'est pas choisi au hasard. Parmi les termes multiples désignant le travail de la pensée, celui d'intellectuel désigne un milieu aux contours bien définis, celui de maître des écoles. Apparu dans le Haut Moyen Âge, il se développe au XIIe siècle dans les écoles urbaines et s'épanouit au XIIIe siècle au sein des universités.
La réflexion personnelle alliée à sa diffusion caractérisait l'intellectuel. Le Goff écarta les termes de philosophe, trop connoté par rapport à l'histoire antique et évita le terme d'humaniste puisqu'il caractérise le savant du XIIe au XVe siècle qui s'oppose à l'intellectuel médiéval.
[...] Depuis le règle de Philippe le Bel, l'université joua un rôle politique important : représentée dans les conciles nationaux de l'Eglise, signataire du traité de Troyes (1420), son prestige est immense. Elle était pourtant très fortement attachée à la Papauté et jouait un rôle d'arbitre international en matière théologique. Le Schisme troubla cet équilibre royal et papal dans lequel s'était ancré l'université de Paris. Ayant joué un rôle important dans le concile de Constance, elle fut pourtant effacée lors du concile de Bâle ce qui l'ébranla dans sa position. [...]
[...] Outre l'importance et la valeur de l'activité intellectuelle reconnus aux universités, la papauté soutint les universités pour mieux les placer sous son contrôle. Alors que les universités se situaient plutôt à contre-courant d'un contrôle ecclésiastique, elles durent accepter ce soutien afin qu'elles ne soient plus soumises à un contrôle local de l'Eglise - souvent plus tyranniques. Néanmoins, les universités, de par leur organisation et leur structure, furent vouées à des crises internes inévitables. Issue donc d'une corporation ecclésiastique, elle tenta pourtant de s'en défaire. [...]
[...] Ce phénomène se développa au XIVe siècle. Exemple : Université de Vienne (Rodolphe IV et Urbain V en 1365), Bâle (1459) ou encore Mayence (1476). Ce processus s'inscrivit dans un contexte plus général dans lequel les puissances politiques eurent tendance à jouer un rôle de plus en plus actif, dans le cadre d'un `sentiment national' naissant face à d'autres états. L'unité et l'autonomie étaient de plus en plus voulu au sein des Etats et cela passait par le contrôle de la vie sociale et intellectuelle (pouvoir législatif, exécutif et juridique aussi). [...]
[...] Ainsi, ces derniers, menant une nouvelle vie noble, ne souhaitaient plus être associés aux travailleurs manuels. Ce cloisonnement se retrouve par exemple entre chirurgiens et les barbiers, entre science et technique : bloquant ainsi de manière conséquente les progrès de la science. L'aristocratisation des universités se perçoit également à travers le développement des collèges, qui, s'ils avaient un impact minime au départ, devinrent parfois d'une importance égale aux Facultés (collège d'Harcourt, de Navarre avec la Sorbonne à Paris ; Queen's, New College . [...]
[...] Les maîtres, quant à eux, tirèrent leurs revenus, de plus en plus, d'ordre féodal ou seigneurial (placement en bien immeubles). En outre, les universitaires tendirent à renouveler leur personnel de manière héréditaire alors que cela était souvent interdit. A la fin du XIVe siècle, cela se fit de plus en plus. Parfois, l'entrée aux universités étaient même gratuites aux parents de docteurs (Padoue). Une oligarchie universitaire se développa alors (l'hérédité étant un des caractères de la noblesse ; cela créa une caste). [...]
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