L'an mil est un épisode très particulier du moyen-âge. Les invasions normandes, bulgares et hongroises s'achèvent à cette période. Le régime féodal, qui apparaît un siècle plus tôt s'y épanouit en parallèle avec la naissance de la chevalerie. Dans son ouvrage Chevaliers et chevalerie au Moyen Age, Jean Flori, directeur de recherches au CNRS et au Centre d'études supérieures de civilisation médiévale, étudie les évolutions que subie la chevalerie, de sa création au Xe siècle à son apogée puis désuétude au XIVe siècle. Le texte qui nous est présenté en est un extrait traitant des institutions de paix qui apparaissent à la fin du Xe siècle. Après avoir observé le contexte historique et sociologique caractéristique de l'an mil, nous nous pencherons sur ce que l'on appelle le mouvement de paix, mouvement qui mis au monde ces fameuses institutions de paix.
[...] Elle essaye de recadrer l'activité guerrière dans sa fonction première, afin qu'elle n'empiète pas sur les deux autres fonctions, celles sacerdotale et productrice, qui elles, sont désarmées : Il s'agit donc bien de réserver et circonscrire la guerre aux guerriers et de faire en sorte que cet exercice ne vienne pas empiéter sur la bonne marche des affaires de l'Eglise d'une part, des travailleurs laïques (paysans et marchands) d'autres part. Ensuite, l'instauration de la trêve de Dieu permet à l'Eglise, après avoir recadré l'action guerrière, de limiter encore celle-ci, mais dans le temps cette fois. En effet, les clercs vont interdire les milites de combattre pendant les périodes sacrées et fêtes saintes, tel, Carême, Avent, Noël ou encore Pâques. [...]
[...] Les évêques sont d'ailleurs souvent de véritables seigneurs à la tête de vastes domaines. Il n'est pas rare qu'ils engagent des seigneurs laïcs pour les défendre. C'est également vers l'an mil que l'on observe une recrudescence de monastères et d'abbayes, dont la célèbre abbaye de Cluny. Une insécurité croissante Du fait de la vacuité du pouvoir royal, les guerres privées et brigandages seigneuriaux s'intensifient en l'an mil. On observe ainsi des troubles et des guerres endémiques sur tout le royaume. [...]
[...] Ce mouvement de la paix est caractérisé par la création de deux institutions permettant d'encadrer et de limiter la violence. Ce sont les paix de Dieu, et trêve de Dieu : L'insécurité qui s'accroît autour de l'an mil, particulièrement dans l'Aquitaine et le midi de la France, conduit l'Eglise à tenter d'y remédier par ce que l'on nomme les institutions de paix paix de Dieu et trêve de Dieu Pour tenter de sauvegarder la paix, l'Eglise tente d'imposer aux milites une ligne de conduite, c'est la paix de Dieu. [...]
[...] Ces institutions apparaissent tout d'abord en Aquitaine, puis gagnent tout le monde européen occidental chrétien. On en retrouve ainsi des traces dans les contes populaires et les récits mythologiques christianisés gallois. Que ce soient dans les célèbres écrits de Chrétien de Troyes en France, ou dans ces contes gallois réappropriés par l'Eglise, on retrouve toujours cette ligne de conduite chevaleresque, constituante du jus in bello médiéval. On y retrouve également les traces d'une trêve de Dieu qui ne dit pas son nom, comme dans le conte de Gereint fils d'Erbin. [...]
[...] Les institutions de paix (Xe-XIIe siècle), extrait de Chevalier et chevalerie au Moyen Age de Jean Flori[1] L'an mil est un épisode très particulier du moyen-âge. Les invasions normandes, bulgares et hongroises s'achèvent à cette période. Le régime féodal, qui apparaît un siècle plus tôt s'y épanouit en parallèle avec la naissance de la chevalerie. Dans son ouvrage Chevaliers et chevalerie au Moyen Age, Jean Flori, directeur de recherches au CNRS et au Centre d'études supérieures de civilisation médiévale, étudie les évolutions que subie la chevalerie, de sa création au Xe siècle à son apogée puis désuétude au XIVe siècle. [...]
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