Histoire des épices au Moyen Âge, Michel Balard, Extrême Orient, commerce des épices, commerce maritime, pax mongolica, route de la soie, Marco Polo, hiérarchie sociale, art culinaire, pharmacopée, médecine naturelle, teinturerie, parfum
Le mot « épices » vient du latin : species (espèce). Il y a une dérivation de sens à partir de l'Empire romain, qui interprète « species » dans un sens spécifique : des marchandises précieuses provenant d'Extrême-Orient. Le sens actuel vient donc d'une restriction de sens à partir du latin. Au Moyen Âge, l'acceptation est large : des produits comme le miel, le riz, l'alun, les oranges sont aussi considérés comme des épices. Donc des denrées ou des drogues d'origine lointaine. Le mot latin devient en vieux français « espice » vers 1150.
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Au Moyen Âge, on constate une augmentation lente, mais continue du nombre des épices utilisées et les épices sont investies de toutes sortes de vertus.
[...] Le commerce des épices a suscité le développement de nouvelles routes maritimes, la découverte de nouvelles terres, le début d'une colonisation. Cela a aussi entrainé indirectement une transformation de l'instrument naval. Les principaux pays exportateurs sont l'Extrême Orient. L'Inde, la Chine, l'E-O fournissent toute la gamme des épices orientales : la Chine (cannelle, camphre, galanga, rhubarbe...), les Philippines et îles de la Sonde (cardamome, camphre, acacia, clou de girofle, noix de muscade, poivre...), l'Inde et Ceylan (musque, poivre...). Ensuite viennent la Perse et l'Asie centrale (indigo), puis le proche Orient et l'Égypte (alun, coton, gomme arabique...), l'Afrique (ivoire, encens, myrrhe, aloès), la mer Noire (terre verte d'Arménie). [...]
[...] On dit que les épices qui proviennent de terres inconnues proviennent du Paradis. D'Orient en Occident, le commerce des épices Il ne faut pas exagérer l'ampleur du commerce des épices. Les Vénitiens envoyaient 4 à 5 galées par an à Alexandrie ou Beyrouth à 8 les meilleures années), les Génois 3 à les Catalans 1 à Jacques Cœur aussi. Le nombre de navires est restreint, en comparaison du trafic du grain et du sel par exemple, ou même du commerce du textile. [...]
[...] Histoire des épices au Moyen Âge - Michel Balard (2023) Les épices, nature et origine Le mot vient du latin : species (espèce). Il y a une dérivation de sens à partir de l'empire romain, qui interprète species dans un sens spécifique : des marchandises précieuses provenant d'Extrême-Orient. Le sens actuel vient donc d'une restriction de sens à partir du latin. Au Moyen Âge, l'acceptation est large : des produits comme le miel, le riz, l'alun, les oranges sont aussi considérés comme des épices. [...]
[...] C'est un avantage pour les marchands au long court. Les épices et la table Les épices ne servent pas à conserver les aliments, elles servent à donner du goût. Il y a une hiérarchie dans la consommation des épices, qui colle à la hiérarchie sociale. Nos sources sont des traités culinaires, archives notariales, des comptes fournis par les cours. La consommation, dans certaines Cours, pouvait monter à 1,2 kg par personne par an, contre 50g aujourd'hui... Elles sont un signe de prééminence sociale pour les aristocraties laïque et ecclésiastique. [...]
[...] Jouissant d'une grande notoriété qu'atteste le nombre élevé de témoins conservés, l'Antidotaire de Nicolas de Salerne a constitué le manuel des apothicaires au Moyen Âge. Selon les manuscrits, il comporte de 113 à 163 recettes. Très maniable, il se signale par de brèves notices consacrées aux médicaments, dont les dosages et les modes d'administration sont rapidement précisés, alors que les modalités de préparation des remèdes sont passées sous silence. L'ouvrage constitue le livre officiel d'enseignement pour la faculté de médecine de Paris à partir de 1270, et une ordonnance de cette faculté prescrit à tout apothicaire de le posséder dans son officine. [...]
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