Philippe Contamine est un historien médiéviste français du XXE siècle (1932 - ), enseignant aux universités de Nancy II, Paris X et Paris IV. Il est un spécialiste reconnu de la guerre et de la noblesse au Moyen-Âge. Il a traité de sujets reliés à la fin de la période médiévale, notamment sa thèse, Guerre, État et société à la fin du Moyen-Âge. Études sur les armées du roi de France 1337-1494, ou encore La noblesse au royaume de France, de Philippe Le Bel à Louis XII.
Le livre que j'ai choisi d'étudier s'intitule "La guerre de Cent Ans : France et Angleterre ". Il traite de la situation socioculturelle des XIIIe-XIVe siècles. N'ayant pas eu l'occasion de trouver de brillantes controverses à cet ouvrage, je me suis permis de compléter cette étude par un sujet que j'affectionnais particulièrement, à savoir le mercenariat de la fin du Moyen-Âge, dans un article intitulé "Les compagnies d'aventure en France pendant la guerre de Cent Ans ", communiqué à l'occasion d'un colloque célébrant le six centième anniversaire de la naissance d'Erasme du 31 mai au 2 juin 1970.
Dans le premier ouvrage, l'auteur cherche à prendre à revers l'étude qui est alors largement menée sur la guerre de Cent Ans dans les années 80, notamment sur son rôle de catalyseur du phénomène de modernisation de l'Etat, étudié par Jean-Philippe Genet et son équipe du CNRS un peu plus tard dans la décennie. Le but de l'ouvrage n'est pas de raconter l'histoire politique de la guerre de Cent Ans, ni son histoire militaire. Il s'agit d'une étude véritablement historique et sociologique sur les modes de vie, les normes et valeurs, les pratiques, l'environnement de la guerre de Cent Ans. Bref, où en étaient les peuples anglais et français à la fin du Moyen-Âge, comment vivaient-ils, comment se percevaient-ils, comment voyaient-ils l'ennemi ? C'est la question que pose l'auteur.
[...] Mais ce n'est pas suffisant : les compagnies se forment à une vitesse impressionnante. Certains disent que la solution au problème fut amenée en 1445, avec la création d'une armée professionnelle permanente. Ce à quoi Philippe Contamine objecte, d'une part, que cet effort avait déjà été plus ou moins réalisé sous Charles V entre 1369 et 1380, et d'autre part que seule la moitié des Ecorcheurs (les mercenaires de l'époque) furent véritablement embauchés en 1445. Dès lors, pourquoi l'autre moitié n'a-t-elle pas reformé des compagnies ? [...]
[...] Il est intéressant de voir que les peuples d'alors voyaient très proche la fin du monde, selon les âges du monde étudiés par plusieurs moines. À noter également les premières horloges, qui permettent de rationaliser et de mieux organiser la vie économique du pays. L'auteur aborde également les épidémies du XIVe siècle (notamment la grande peste de 1347-1350), vues comme des punitions divines. L'espace. Transports, voyages, migrations : l'auteur aborde dans cette section la façon dont les peuples considéraient les distances et le monde dans lequel ils vivaient. Il ne faut pas oublier qu'à l'époque, le monde était pensé plat ! [...]
[...] Les guerres de France et d'Angleterre : il s'agit là du chapitre principal sur la guerre opposant la France à l'Angleterre aux XIVe et XVe siècles, passage qui me semble être le plus pertinent d'étudier. Dans sa globalité, la guerre de Cent Ans, si l'on en croit Philippe Contamine, a été dominée par les Anglais. Beaucoup d'auteurs ont tenté d'expliquer la défaite de la France par la faiblesse de son système fiscal. Or, d'après l'auteur, la France disposait de ressources conséquentes, qu'elle utilisa pour s'attirer les faveurs de princes puissants ou recruter de valeureux mercenaires. [...]
[...] La plupart des observateurs contemporains relèvent une société en crise, où la révolte gronde mais n'explose pas faute d'organisation. Les ordres religieux sont également en déperdition (diminution du recrutement monastique). De la naissance à la mort : l'auteur étudie ici la vie d'une personne au Moyen-Âge, avec le problème de la mortalité infantile (15 à et des maladies touchant aux jeunes enfants. L'espérance de vie est en moyenne de 35 ans pour les hommes détenteurs de terres (39 ans pour les enfants ayant franchi le cap de la première année Là encore, Angleterre et France sont très similaires (bien que l'espérance de vie soit légèrement supérieure en Angleterre). [...]
[...] Evidemment, au Moyen-Âge, les combattants les mieux armés et les mieux équipés étaient les plus riches. Chacun venait avec ce qu'il pouvait. Les plus grands chevaliers portaient parfois jusqu'à trente kilos d'armes et de vêtements, alors que les gens de pied les plus démunis n'avaient qu'un long couteau et quelques oripeaux. Pour l'auteur, la principale différence entre les deux armées réside chez ces derniers. La différence essentielle entre les deux armées se situe malgré tout au niveau des gens de pied. [...]
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