Choqué par le regain d'un nationalisme ethnique que l'on pensait mort et enterré en Europe, Geary démontre que l'Histoire est instrumentalisée par des dirigeants nationalistes sans scrupule qui en appellent à l'Antiquité tardive et au haut Moyen Age pour asseoir leurs revendications ; il cite notamment le discours : évoquant le "peuple de France né avec le baptême de Clovis en 496" de Jean Marie Le Pen (...)
[...] Et ensuite dans l'Antiquité tardive, il y a eu la distinction citoyen et non citoyen. Pour les romains, il y avait les barbares (ceux qui ne sont vraiment pas comme nous) mais aussi les autres romains (ceux qui avait une classe sociale inférieure ou une identité régionale ou religieuse différente) qui étaient considérés comme tels parce qu'ils habitaient sur un territoire appartenant à l'Empire. Les romains aimaient surveiller les barbares aux frontières de l'Empire. Les barbares 4 avaient, comme les romains, différentes classes sociales et une organisation politique. [...]
[...] En effet, l'origine lointaine de certains peuples européens, cette histoire n'existe que depuis le XIXe siècle. C'est suite à des débats intellectuels et politiques qu'ont été élaboré cette origine médiévale et cette dernière est devenue l'instrument des nationalismes européens. La conscience collective est imprégnée pa cette vision de l'histoire et P.J Geary considère que c'est du poison, du venin transmis par le nationalisme ethnique. Ce qu'il essaie d'expliquer c'est que l'histoire a été appréhendée dans cette optique, mais les outil: d'analyse à l'aide desquels les historiens prétendent pratiquer l'histoire scientifique ont eux-mêmes été inventé: et 2 perfectionnés dans un climat profondément marqué par le nationalisme et les préoccupations nationalistes Beaucoup de thèses nationalistes ethniques reprennent des traditions, des coutumes qui existeraient depuis: cette époque lointaine afin de créer un sentiment d'identité nationale; des sources écrites, des légendes, de croyances se voient attribuer un usage nouveau pour concrétiser un objectif d'unité politique ou d'autonomie. [...]
[...] Selon lui, quand les nationalistes contemporains font appel à l'histoire, ils ne se focalisent que sur une conception statique de l'histoire. Ils s'intéressent au commencement, au moment où leur peuple arrivant sur les ruines de l'Empire romain, établit son territoire sacré et son identité nationale. Or les différents exemples tirés des invasions montrent bien le contraire, les barbares étaient pas unis, ils s'associaient souvent à gré des rencontres des conquêtes de territoires ou des défaites. Les exemples cités par Geary mettent également en lumière un phénomène régionaliste persistant. [...]
[...] Fiche de lecture Patrick Geary Quand les nations refont l'histoire : l'invention des origines médiévales de l'Europe (2006) L'AUTEUR L'auteur de l'ouvrage est Patrick J Geary, professeur émérite d'histoire médiévale à l'université de Californie (UCLA). Il est également l'auteur des livres intitulés Vol des reliques au Moyen Age, Furtc Sacra et Naissance de la France, le monde mérovingien Le titre original de son ouvrage est The Myth of Nations L'OUVRAGE Un cri contre le nationalisme ethnique Choqué par le regain d'un nationalisme ethnique que l'on pensait mort et enterré en Europe, Geary démontre que l'Histoire est instrumentalisée par des dirigeants nationalistes sans scrupule qui en appellent ï l'Antiquité tardive et au haut Moyen Age pour asseoir leurs revendications ; il cite notamment le discour: évoquant le peuple de France né avec le baptême de Clovis en 496 de Jean Marie Le Pen, dirigeant du Front National, arrivé au second tour des élections présidentielles de 2002 ou encore un discours de Slobodan Milosevic en 1989 sur le «champs des merles» qui pourrait apparaître comme le chapitre inaugural d'un programme politique qui mena aux horreurs du nettoyage ethnique Geary est indigné par la manipulation politique de l'Histoire opérée aussi bien par les hommes politique; que les chercheurs ou encore les historiens. [...]
[...] L'analyse de ce passage de l'histoire permet de comprendre la fragilité et la force des identités au cours de la période des grandes invasions. Sans même y être contraint, certains peuples renonçaient à leur identité, d'autres fuyaient pour se réfugier sous l'autorité romaine. La confédération hunnique constituait un ensemble hétérogène dans lequel l'accumulation des richesses apparaissait essentielle pour préserver un semblant d'unité. Mais les empires de ce type (fondés sur les combats et l'accumulation d'or) ont une fragilité fondamentale, ils ne peuvent surmonter l'épreuve de la défaite ; ceci explique la désintégration rapide de l'empire après la mort d'Attila. [...]
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