Royaume de Germanie, Églises de Bavière et de Souabe, Geneviève Bührer-Thierry, Eglise impériale, Erchanger, époque carolingienne
L'historienne étudie dans cet ouvrage l'épiscopat du Sud de la Francie orientale, de la mort de Louis le Germanique à celle d'Otton I. Elle peut ainsi interroger le passage de l'Eglise carolingienne à la Reichskirche ottonienne, véritable transition entre deux systèmes de gouvernement, définis par l'historiographie.
Historiographie: Charlemagne a attribué un rôle prépondérant aux évêques dans son gouvernement. Les évêques sont ainsi des relais du pouvoir impérial, parfois concurremment des comtes, rendant directement compte au roi. Les missi dominici étaient au moins pour moitié des évêques. En outre, ils devaient service au roi
[...] Otton, part en Italie en 951, et doit revenir mater la rébellion venue de son fils Liudolf duc de Souabe (humilié par son échec en Italie, réparé par son père, et par le mariage de celui-ci avec la veuve du roi Bérenger), allié au duc de Lotharingie et à des grands de Bavière. Après la victoire en 954, le frère d'Otton, Brunon archevêque de Cologne devient duc de Lotharingie et Bouchard de Souabe. Puis Otton repart se faire couronner empereur (962). [...]
[...] L'évêque est inscrit dans des liens de parenté. Ulrich meurt en 973 et choisit un abbé pour lui succéder. Néanmoins, Henri, fils du duc Bouchard, cherche à usurper la place : il vient avec une légation auprès d'Otton II qui avec ses fidèles et le duc Bouchard le désigne évêque. L'empereur décide, mais pas seul. Ensuite, Henri revient dans le diocèse et a beaucoup de mal à s'imposer auprès du chapitre cathédral : et le fait par la pression (promet des avantages) et par la ruse. [...]
[...] Les Bavarois réussissent dans leur entreprise, profitant de l'agonie d'Arnulf. D'autre part, une fois qu'il a choisi l'évêque, le roi n'a que peu de moyens légaux pour se débarrasser d'un évêque infidèle. La législation canonique donne le droit de déposer un clerc coupable de crimes majeurs (comme la violation du serment prêté au roi), mais la sentence ne peut être prononcée que par un concile, et le pape a aussi son mot à dire : l'empereur a besoin de l'accord de l'épiscopat, voire du pape. [...]
[...] Ces personnages, proches du roi, ont multiplié les documents pour protéger leurs églises de la crise du pouvoir royal. À la fin du Xe, Freising et Constance sont les centres encore productifs. Dans les années 970-990, la production est très importante à Freising, signe sans doute d'une volonté d'évangélisation à l'Est suite à l'assagissement des Hongrois après leur défaite de 955. Partie 3 : l'évêque et le princeps Le rôle de l'évêque est aussi un rôle pastoral, et ce rôle est le fondement du Reichskirchensystem mis en place par les Ottoniens. [...]
[...] Le duc Arnulf contrôle la Bavière, en Souabe, le roi tente de lutter contre l'instauration d'une puissante principauté (par la famille de Bouchard, marchio de Rhétie, ou les comtes Berthold et Erchanger, qui y sont comtes palatins, c'est-à-dire responsables des biens fiscaux), notamment en délégant à l'évêque Salomon de Constance. À partir de 914, Conrad lutte contre les grands de Souabe et de Bavière (cf. plus loin, l'arme spirituelle de l'excommunication lors du concile à Hohenaltheim en 916). Conrad ne remporte pas la partie : si Conrad réussit à éliminer les Erchanger il laisse la place à Bouchard pour se faire reconnaître duc de Souabe, et en Bavière les dévastations de son armée ont resserré les liens de l'aristocratie autour d'Arnulf. [...]
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