L'Eisagogé est élaboré entre 879 et 886.
Le VIIIème siècle et le IXème siècle sont marqués par l'affermissement de la mainmise du patriarcat sur l'Eglise.
Déjà, le schisme entre Photios et le pape Nicolas Ier (867) à cause de la querelle de juridiction à propos de la Bulgarie révèle un échec de la diplomatie romaine puisque finalement la Bulgarie est décrétée sous la juridiction de Constantinople.
Mais surtout, l'extrait rédigé par Photios, date d'une époque où le patriarche est en mesure de faire prévaloir ses idées : il vient d'être réhabilité par un concile qui l'a salué du titre de « pasteur suprême » et lui a reconnu une compétence s'étendant au « monde entier ». Même les représentants du pape ainsi que les patriarcats en terre d'Islam se sont joints à ces flatteries.
[...] En effet, dès le titre l'empereur est défini en tant qu' autorité légitime (ennomos épistasia), contrairement à la tradition helléniste et romaine qui le définit au-dessus des lois et lui-même loi vivante Application Il convient aussi de s'interroger sur l'application et l'impact de ce texte. Ce traité introductif a sans doute été promulgué officiellement mais rapidement mis de côté. Il s'agit plus précisément d'un texte de circonstance qui fige une situation transitoire. L'Eisagogé trouve effectivement ses limites en ce qu'il ne parvient pas à établir un équilibre bicéphale du pouvoir mais en ce contentant de juxtaposer un pouvoir temporel arbitrairement laïcisé et un pouvoir temporel pourvu de pouvoirs régaliens. [...]
[...] Le patriarche est dans son rôle (conversion des païens et retour des dissidents) mais va bien au-delà puisque son rôle est aussi politique en voulant étendre la zone d'influence de Constantinople à l'encontre de Rome et Bagdad. Autorité du patriarche sur les métropolites (articles 11) Sur le plan œcuménique de l'Empire, aucun partage d'autorité entre le patriarche et les métropolites n'est admis. En effet, il s'agit d'une autorité supra métropolitaine qui est évoquée. Les droits des métropolites sont pratiquement passés sous silence. [...]
[...] Déjà, au VIème siècle, on note l'affaiblissement d'Antioche et d'Alexandrie qui conduit à faire ordonner leur patriarche ainsi que celui de Jérusalem, à Constantinople. En 879-880, avant ou après ce texte de peu, le concile de réhabilitation de Photius va dans la même perspective d'égalisation de Rome et Constantinople. On comprend ainsi le sens de patriarche œcuménique qui concède à l'autorité patriarcale de Constantinople toute l'étendue de l'Orient chrétien. Sources G. DAGRON Empereur et prêtre. Etude sur le césaropapisme byzantin A. DUCELLIER Byzance et le monde orthodoxe C. [...]
[...] Lorsque Basile Ier devint empereur, après avoir assassiné Michel III, Photios fut à son tour déposé et Ignace fut rétabli dans ses fonctions. Deuxième patriarcat Photius et Ignace finirent par se réconcilier et, après la mort de ce dernier, Photios reprit ses fonctions. Le nouveau pape, Jean VIII, l'accepta comme patriarche, et les légats pontificaux sanctionnèrent le dernier triomphe de Photios lors du concile de Constantinople (879-880), qui réorganisa une juridiction pontificale, purement symbolique, les Byzantins continuant à exercer leur influence culturelle et politique grâce à la présence permanente des évêques grecs. [...]
[...] Abandon du vieil idéal pentarchique : reconnaissance d'une solidarité des Chrétiens d'Orient et partage de la chrétienté. (article Les canons 3 du concile de Constantinople (381) du concile de Chalcédoine (451) et 36 du concile In Trullo (691-692) ont fait progressivement reconnaître à Constantinople, le second rang parmi les patriarcats (Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche, Jérusalem) à cause de son importance politique. En revanche, Photius place sa géographie ecclésiastique dans la logique d'une division entre un Orient et un Occidentaux chrétiens. [...]
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