L'histoire de l'Italie est similaire à l'éclatement du pays. L'Italie frappe avant tout par sa diversité. Mais il existe dans les esprits une réalité physique italienne, relativement précise depuis l'Antiquité. La « carte pisane » du XIIe siècle décline le terme « Italie ». L'espace des confins du nord à ceux du sud est identifié et nommé. Une véritable conscience commence à se manifester principalement dans les sources littéraires du XIIIe siècle. Celles-ci utilisant la référence italienne, se rapportant plus à la culture, la mémoire, une tradition qu'à la réalité politique. Mais les divisions l'emportent.
L'histoire de la péninsule italienne, de ses découpages, ne fut pas seulement politique. Les aspects économiques entrent en jeu. L'Italie se projette au-delà de son cadre géographique. Et ce faisant, elle rayonne, elle irradie. Bateaux vénitiens et génois, d'une mer à l'autre, transportent en effet les épices, le blé ou le sel tandis que les banques toscanes prêtent de l'argent aux rois. Les hommes, les bâtiments, les capitaux circulent.
C'est bien de l'Italie et de ses ports au contact avec les autres mondes, Amalfi ou Venise, qu'est tôt venue, au sud de l'Europe, la reprise des trafics. Avec les croisades, l'Italie devient un lieu de passage obligatoire, et au début du XIIIe siècle, le passage outre-mer se monnaie toujours dans les ports italiens.
L'ambition méditerranéenne de l'Italie n'est pas le fait que des cités marchandes. Frédéric II, marié en secondes noces à l'héritière du royaume de Jérusalem, assume un temps cet héritage. Les Angevins ont des ambitions méditerranéennes. Charles d'Anjou s'emploie à restaurer l'empire latin de Constantinople. Il se rapproche de l'empereur. Il cherche des alliances dans la péninsule balkanique et, en 1271, prend le titre de roi d'Albanie ; il négocie avec les rois de Serbie et de Hongrie. En 1277, il rachète la couronne de Jérusalem, en 1278 administre directement l'Achaïe ; et projetait une seconde expédition contre Constantinople.
Les degrés et la nature des opérations économiques italiennes varient. On croise les Lucquois Riccardi banquiers du roi d'Angleterre et mis en faillites par ses exigences démesurées ; un Portinari, représentant à Bruges dans les années 1330 des grandes compagnies florentines des Bardi et des Peruzzi, jusqu'aux prêteurs qui injectent quelques liquidités dans les sociétés rurales de Provence ou du Dauphiné.
[...] ETC . Les exemples se multiplient. Ces conflits découlent d'une part de la violence nobiliaire à une époque où la vengeance privée était courante (les faides). Mais ils procèdent de dissensions propres au régime communal. L'opposition se durcit entre deux factions de la population, mis à part les sous-divisions et les dissidences qui animent chaque groupe. D'une part, un groupe large, les milites qui tend à se constituer en noblesse jouissant de privilèges politiques et matériels certains, et contrôlants la commune. [...]
[...] En zone de collines et de montagnes, le pouvoir s'étiole. Les seigneurs locaux résistent bien en Ligurie et dans les Apennins. Dans les vallées préalpines, des districts de Novare, Bergame ou Brescia, des communautés maintiennent privilèges et importantes marges d'autonomie. Les luttes politiques et guerres civiles entre factions favorisent ces résistances. Au total, les communes qui, comme Florence, Lucques, Bologne ou Vérone, parviennent au cours du XIIIe siècle à réduire significativement la présence seigneuriale, sont peu nombreuses. L'intégration est graduelle et complexe et l'emprise communale varie d'intensité (Padoue, Vicence, Mantoue, Sienne). [...]
[...] Les Angevins remplacent les Hohenstaufen. Ce cadre territorial et politique institué par Oger II de Hauteville, n'est défait qu'en 1282 par l'insurrection des Vêpres siciliennes. Les angevins sont chassés de la Sicile et le gouvernement provisoire reconnaît alors Pierre III roi d'Aragon est proclamé roi. En 1302, le traité de Caltabellota, confirmé par le pape l'année suivante, reconnaît la séparation de l'île et Mezzogiorno continental. Aux Angevins, le sud de la péninsule (le royaume de Naples) ; à Frédéric d'Aragon, la Sicile. [...]
[...] Des plaintes sont déposées devant les tribunaux communaux. Ordres et courriers partent de la ville vers le contado. Et la domination de la commune urbaine se fait pesamment sentir. La ponction fiscale augmente : guerres, tributs et amendes infligées durant ces guerres luttes civiles, intervention dans le contado, financement des grands travaux et des monuments, approvisionnements. Dès le XIIe siècle, un système d'imposition est mis en place. Impôt direct, emprunts forcés, contributions indirectes sous forme de gabelles, impositions exceptionnelles pour les travaux, les dettes, la guerre. [...]
[...] Elle apparaît dès le milieu du XIe siècle, ensuite le mouvement s'accélère. Les chartes d'affranchissement deviennent plus nombreuses comme les actes qui, au cas par cas, organisent le rachat des droits seigneuriaux. La fin du XIIe siècle marque l'institutionnalisation de ces communes. Consuls et magistrats spécialisés élus parmi les notables et contrôlés par l'assemblée de la communauté peuplent les archives, cela montre le désir de rationalisation et de gestion et l'attrait du modèle politique urbain et de la forme communale. Les premiers statuts sont rédigés au début du XIIIe siècle. [...]
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