Eglise et société au Moyen-Age, Anne-Marie Helvétius, Jean-Michel Matz, moines, monachisme, christianisation des campagnes
À partir du IVe siècle, le monachisme connaît en Occident comme en Orient un succès extraordinaire.
De très nombreux chrétiens des deux sexes choisissent de quitter leur famille pour « suivre le Christ » en menant une vie plus conforme aux idéaux de perfection chrétiens.
Dans les royaumes occidentaux, ce mode de vie attire tout spécialement les membres de l'aristocratie, qui perpétuent ainsi la tradition romaine de la retraite dans l'otium liberale.
Centres de rayonnement ruraux, les monastères contribuent activement à la christianisation des campagnes.
La grande diversité des idéaux et des vertus prônés par les moines amène les autorités à prendre des mesures pour tenter d'unifier leur mode de vie et leurs pratiques.
[...] -Lorsque le nouveau roi Pépin le Bref tentera à son tour d'unifier les monastères au concile de Ver il choisira, lui aussi, la règle de saint Benoît. [...]
[...] -Aux yeux des gens du MA, le saint reste présent dans ses reliques, il garde le pouvoir d'accomplir des miracles. Vies de saints et propagande monastique -Chaque communauté revendique l'héritage, tant spirituel que matériel, de son saint fondateur dont la volonté doit être respectée jusqu'à la fin des temps. Le mode de vie qu'il a imposé à ses fidèles sera toujours considéré comme l'exemple à suivre. -Les réformes successives seront toujours présentées comme un retour à ce modèle des origines ; -Toutefois, le saint fondateur n'a généralement pas laissé de témoignage écrit de sa main. [...]
[...] Le culte des reliques -Les évêques des premiers siècles avaient rapidement assuré la promotion de cultes de saints dans leur cité : à l'époque, on vénérait principalement les reliques des anciens martyrs ou des premiers évêques, successeurs des apôtres. Le monachisme contribue largement au développement de ce phénomène par l'apport de nouveaux saints. -De fait, la sainteté des moines se prolonge après leur mort : comme on pensait que leur corps très pur avait servi de réceptacle au Saint-Esprit, ce dernier continuerait d'habiter la moindre parcelle de leurs reliques jusqu'à la fin des temps. [...]
[...] partir de la seconde moitié du Ve siècle, les premières règles occidentales apparaissent, d'abord à Lérins et en Gaule du Sud, puis en Italie. -Les règles sont donc diverses. -La tendance générale consiste néanmoins à lutter contre l'errance et la mendicité des moines en leur imposant la stabilité et le travail manuel. De Rome à l'Irlande -En Occident, la diversité des genres de vie monastiques s'explique aussi par l'histoire propre de chaque aire culturelle. -En Irlande comme sur le continent, la vie des moines irlandais est extrêmement diversifiée et ne se réduit pas aux Règles dites de Colomban. [...]
[...] En revanche, sur le plan juridique, ils restent des laïcs et ne relèvent donc pas de justice ecclésiastique. -Contrairement aux clercs, les moines et les moniales ne peuvent se marier. Ils sont assignés à résidence et doivent rester dans leurs monastères sans se mêler des affaires séculières. -En soumettant les moines au pouvoir des évêques et en leur imposant la stabilité dans un monastère, le concile de Chalcédoine réduit l'idéal monastique à un strict cénobitisme ; -En Occident, les moines non romains, spécialement les Irlandais, ne se sentent pas concernés par cette législation. [...]
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