Il n'existe pas vraiment de définition acceptée par tous du mot « ville ». Notre culture nous encourage à regarder la ville comme un microcosme dans lequel des institutions (juridique, économique, politique, et culturel) sont concentrées, et comme l'antithèse de la campagne.
La polis antique n'est plus, dès le VIIe siècle (car il n'y a plus d'autonomie de gestions des villes). Pour l'Orient médiéval, on peut néanmoins discerner quelques grands traits. Tout d'abord, excepté quelques grands centres urbains, il y avait peu de différence entre le domaine « urbain » et le monde rural. Le monde rural rassemblait entre 90 et 95% de la population et dominait l'économie et le système fiscal de l'empire. Ensuite, les villes byzantines étaient moins les héritières des cités antiques que celles des bourgades rurales des Ve et VIe siècles, qui s'étaient fortifiées assez tôt pour résister aux envahisseurs, et dans lesquelles un artisanat familial s'était développé. En outre, leur population était formée la plupart du temps de paysans, cultivant les abords de la ville. Thessalonique, par exemple, qui était la deuxième ville la plus importante de l'Empire, perdait la majeure partie de sa population au moment des moissons. Le phénomène était encore plus prononcé dans les petites villes, de 1000 à 2.000 habitants où les gens vivaient essentiellement de la terre, et dans les communautés de taille moyenne (entre 5000 et 15000 habitants). Enfin, les quelques très grandes villes ne devaient pas dépasser 50 000 habitants (pas de chiffres pour notre période et notre espace, seulement des estimations grâce aux chiffres ottomans et plus tardifs), ce qui montre la grande importance de Constantinople (400 000 habitants environ sous les Comnènes), mégalopole du monde méditerranéen. Cela relativise le phénomène urbain dans l'Empire byzantin.
[...] Il fut rédigé en 911/912, sous Léon VI et rassemble une collection de dispositions légales. Il a l'aspect d'un texte législatif. Le seul manuscrit complet qui nous est parvenu contient des révisions postérieures, ce qui montre qu'il était un simple document de travail. En outre, ses objectifs sont limités : il ne traite pas de tous les métiers ; il décrit plutôt l'organisation et la surveillance d'un certain nombre de commerces, ceux qui ont impliqué des pratiques juridiques (notaires), de l'argent (commutateurs d'argent), la fabrication, la vente, et l'exportation de produits de haute valeur et dans lesquels l'État avait un intérêt direct et voulait éviter les fraudes (ex : soie), et particulièrement ceux liés à l'approvisionnement de la population urbaine (car les approvisionnements réguliers créent la stabilité des prix, stabilité nécessaire à l'ordre social). [...]
[...] L'Éparque a un représentant auprès de certains métiers, ce sont les exarques. Mais tous les métiers ont un ou plusieurs chefs, les protatai. Du VIIe s au début du Xe les sources ne mentionnent plus les guildes, ce qui pourrait donner l'impression que cette institution avait disparu. Nous trouvons seulement des mentions rares des personnes des ateliers ce qui est insuffisant et pas assez explicite pour dire qu'il y eut continuité ou pas des guildes. C'est important pour savoir si la période obscure a maintenu un minimum d'organisation artisanale. [...]
[...] Directives pour empêcher la fraude sur les produits de qualité (objets d'or ou d'argent, bougies, savon, soie). Poursuite des individus faisant circuler des fausses pièces ou des pièces coupées, ceux exerçant une spéculation sur l'échange monétaire. La préfecture a employé les guildes pour observer la provenance des objets précieux ou de bétail ; pour empêcher le vol des marchandises ou leur revente. La préfecture a arbitré les désaccords entre les guildes (quand elles étaient incapables de les résoudre elles-mêmes) et mit en place des règles de base la concurrence déloyale (ex : location d'un travailleur travaillant pour un collègue avant la fin du mois pour ce qu'il a été déjà payé par le dernier, montée du loyer d'un concurrent pour l'expulser afin obtenir l'endroit ) Fort contrôle des corporations (qualité des produits et éviter les fraudes) ; l'éparque assure aussi qu'elles remplissent leurs obligations. [...]
[...] Les investissements italiens au XIIe siècle sont bien inférieurs au niveau des fortunes byzantines. La demande occidentale a eu un effet stimulateur, comme le montre l'essor continu de nouveaux centres urbains (ex : Corinthe, Athènes, et Thèbes ) Aussi, l'épanouissement économique de Byzance au XIIe s peut seulement être compris dans le contexte de réanimation du monde méditerranéen, ce dont témoigne le géographe arabe Al Idrisi. Esquisse d'une géographie urbaine 2 villes ont une place à part : Constantinople et Thessalonique. [...]
[...] Au début de la période, l'épigraphie et la papyrologie montrent que les moines ont eu accès à une variété de métiers (pas les clercs). Ex : Eustathe de Thessalonique, au XIIe fut accusé de les engager dans tous les commerces imaginables, en ville et dans la campagne. Cela correspondait à une tradition monastique antique qui conseillait aux ermites de gagner l'argent par le travail manuel de sorte qu'ils ne soient pas un fardeau et de sorte qu'ils aient pu avoir les moyens de donner l'aumône. [...]
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