Alan Harvey, Etat byzantin, paroikoi, colonus adscripticius, pekoulion, kouratoria, stratiotika ktemata
Cet ouvrage vise à montrer qu'en adoptant une définition plus large du féodalisme, les développements économiques de l'Empire byzantin et de l'Occident médiéval sont assez comparables (bien davantage qu'il n'avait été admis auparavant). Les interprétations précédentes ont trop étroitement lié les tendances de l'économie aux fortunes et infortunes de l'Etat byzantin, et ont par conséquent considéré le 12ème siècle comme une phase de stagnation. Il y a pourtant des preuves tangibles que la population de l'Empire a augmenté régulièrement, et que la production agricole s'est intensifiée durant la période couverte par ce livre. Le volume de monnaie en circulation a augmenté durant les 11ème et 12ème siècles et les villes se sont revivifiées. En outre, les aspects positifs, sur le plan économique, du développement des relations féodales de production – l'interrelation entre villes, commerce et économie rurale – renforcent l'idée que la désintégration de l'Empire à la fin du 12ème siècle ne doit plus être associée au déclin économique. Il n'y a pas d'incompatibilité entre le développement de la propriété foncière de l'aristocratie « féodalisante » et la croissance du commerce et de l'urbanisation.
[...] La diversité de produits alimentaires consommés à la cour et dans les maisonnées aristocratiques est bien illustrée par la description de Constantin Porpyrogenète (De cerimoniis) des provisions emportées lors des expéditions impériales. Elles impliquent 80 bêtes de somme pour transporter les aliments et l'argenterie de la table impériale, ainsi que des espèces pour acheter des produits frais. Elles comportent des vins, de l'huile de la première qualité, des haricots, du riz, des noix, des lentilles, des graisses animales, du fromage, du poisson salé et de la viande animale. Le bétail inclut moutons, agneaux, vaches, veaux. [...]
[...] Un des principaux objectifs de ces régulations est de réduire la production privée de produits de luxe par les puissants. On ne sait pas grand-chose des modes vestimentaires de la paysannerie. Les vêtements sont probablement fonctionnels et basiques, produits dans les villages et rarement achetés dans les marchés urbains. Les noms d'artisans (tailleur et tisserand) apparaissant dans les praktika du 14e siècle suggèrent que la production de vêtements est courante dans les villages paysans. La construction est l'autre sphère importante de l'activité économique. [...]
[...] Ce dernier était attaché au sol et son pekoulion était légalement la propriété du propriétaire terrien. Les conditions selon lesquelles les paysans fermiers tiennent leur terre en vertu de la Loi agraire sont beaucoup moins restrictives. Les paysans sont libres d'aliéner et d'échanger leurs terres. La différenciation économique transparaît dans les clauses sur la tenure types de tenures sont régulés par le code : l'hemiseia et la morte. L'hemiseia implique la division de la récolte en deux parts égales entre le tenancier (chorodotes) et le tenant. [...]
[...] La faiblesse de l'Etat par rapport au propriétaire féodal est illustrée par les mesures désespérées prises par l'administration d'Alexis III : la révocation de tous les chrysobulles et prostagmata précédents concernant les privilèges maritimes, au motif qu'ils sont devenus si nombreux qu'ils mettent en danger les intérêts fiscaux de l'État. Mais l'Etat a très vite repris cette pratique d'accorder des privilèges maritimes. Ccl du chapitre : L'image pessimiste d'une société bloquée (Lemerle) pour décrire Byzance sous l'ère des Komnènes ne rend pas justice à la vitalité continue de l'économie byzantine au 12e siècle. [...]
[...] Leur distribution dépend également de facteurs non économiques, puisqu'ils sont utilisés comme cadeaux diplomatiques. L'importance de la demande en tissu à Constantinople est indiquée par l'espace conféré à la régulation de la production et du commerce du textile dans le Livre de l'Eparche. Leur vente est soumise à autorisation de l'éparche et les activités des guildes sont étroitement limitées. Par exemple, il y a une seule guilde uniquement pour les marchants d'habits manufacturés importés de Syrie. Il leur est interdit d'acheter des vêtements d'autres provenances. [...]
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