La bataille de Bouvines fut une bataille qui opposa, en 1214, Philippe Auguste à Otton de Brunswick (empereur et roi d'Allemagne), le Comte de Flandre et le Comte de Boulogne. Nous verrons, tout d'abord comment l'historien positiviste traite l'événement et quelle critique en fait Georges Duby, puis comment il propose de faire une histoire anthropologique avec l'événement comme révélateur
[...] C'est pourquoi Georges Duby, en travaillant sur Le dimanche de Bouvines, cherche à savoir comment l'événement est devenu important. Ce que Georges Duby propose mais qu'il ne présente que comme une esquisse, c'est de s'intéresser à l'oubli et à l'imaginaire, [ ] Le destin d'un souvenir au sein d'un ensemble mouvant de représentations mentales Il souhaite travailler sur tout ce qu'il reste de l'événement dans les mémoires et plus particulièrement les transformations sous l'action de l'oubli, de l'imaginaire, mais aussi la représentation des événements à travers les siècles. [...]
[...] Cela paraît d'ailleurs surprenant de la part de Duby en tant que disciple des Annales de traiter l'événement. Mais Duby, avec Le dimanche de Bouvines, transforme une histoire-bataille en un essai d'histoire sociale et mentale où l'événement devient révélateur des comportements guerriers et des jeux de mémoires. Ainsi, comment Georges Duby, historien médiéviste disciple de l'Ecole des Annales, va-t-il, avec une bataille connue comme celle de Bouvines, réintroduire l'événement longtemps banni dans l'historiographie en dénonçant la méthode de l'Ecole positiviste et en exposant son nouveau projet ? [...]
[...] Mes amis, des historiens qui comme moi s'affirmaient des disciples de Marc Bloch et de Lucien Febvre s'en étonnèrent. L'histoire qu'ils faisaient et que j'avais faite jusqu'alors, celle que l'on devait dire, plus tard et abusivement, nouvelle rejetait en effet les marges de l'événement, répugnait au récit Mais dans cette étude de l'événement, Georges Duby va procéder différemment. A. Un regard anthropologique sur l'histoire et plus particulièrement sur l'événement C'est en cherchant à éviter les erreurs des historiens positivistes, que Georges Duby critique, qu'il a décidé d'avoir, envers la bataille de Bouvines, une approche anthropologique et donc de replacer cette bataille qui comme dit Duby a déjà été largement étudié, Depuis cinquante ans déjà, des chercheurs sagaces, rompus aux méthodes d'investigation les plus fines, avaient démêlé le nœud d'intrigues qui fut tranché le 27 juillet 1214 il cherche à apporter un regard nouveau sur celle-ci. [...]
[...] Plus que ça, les historiens de l'Ecole positiviste décide donc de replacer le fait vrai dans une draine causale Cet objectif vise ainsi à faire ressortir de documents la vérité à propos de l'événement étudié. Mais avec Le dimanche de Bouvines, Georges Duby, en tant que disciple des Annales, va émettre une critique vis à vis de cette méthode qui lui semble vouée à l'échec dans l'essence même du but recherché. B. La critique faite par Georges Duby ou l'échec méthodique de l'historien positiviste Pour Georges Duby les deux objectifs énoncés précédemment ne peuvent être réunis, il les considère même inaccessibles et c'est pour cela qu'il en fait la critique. [...]
[...] [ ] Or l'effort pour s'approcher de ces deux buts obligeait à l'abstraction, c'est- à-dire à traiter l'événement de 1214 comme un événement d'aujourd'hui. C'est ici que Georges Duby rejoint Lucien Febvre dans sa chasse à l'anachronisme. Pour Georges Duby, l'historien positiviste va être obligé, pour combler les vides, de regarder l'événement avec des valeurs d'un autre temps qui nuiront à sa bonne compréhension. Tendue dans une volonté obstinée d'exactitude ponctuelle, cette histoire, qui se voulait scientifique, négligeait en fait de se garder assez bien de l'anachronisme. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture