Joachim Ehlers, Historiens « nationalistes » allemands, thèse d’Ehlers, théorie carolingienne de l’Etat, bataille du Lechfeld, S.Sonderegger
Comme son nom l'indique, l'ouvrage s'intéresse à la formation et à la naissance du royaume allemand (et non plus franc, saxon, romain etc…). Le but est de déterminer à quel moment ce royaume prend une coloration « nationale », d'en expliquer la raison, et de déterminer les causes et les étapes de ce processus ; il s'agit de comprendre comment s'est créé ce que l'on appelle à partir du 11ème siècle le regnum teutonicum mais aussi – et c'est là bien plus compliqué – à partir de quelle période et pourquoi, se fait la prise de conscience d'une appartenance commune, entre les différents membres qui le composent. Enfin, il faut mettre en évidence quels ont été les moteurs de cette intégration.
On ne peut comprendre l'intérêt de cette problématique générale, et même son importance « politique », qu'en la mettant en rapport avec l'historiographie et la question de la Nation allemande
[...] En effet, ce terme de rex teutonicum fut repris par la chancellerie papale (de l'époque des réformes) contre Henri IV, afin de le placer comme roi des Allemands au même niveau que le roi des Hongrois Il s'agissait surtout, ainsi, de différencier l'Allemagne de la Bourgogne et de l'Italie, en en faisant une unité propre (alors qu'en tant qu'empereur, Henri IV avait bien sûr des vues sur ce territoire). : en tant que tel, ce roi teuton n'avait évidemment plus de droit immédiat et automatique sur la couronne d'empereur. C'est pourquoi les Staufen, conscients de cette faiblesse réimposent les termes de Romanum imperium puis même de Sacrum imperium en 1157. (cet exemple est tiré par Ehlers du travail de E. Müller-Mertens : Regnum Teutonicum. [...]
[...] Non seulement le lien entre le roi et l'aristocratie, mais aussi celui entre le roi et son clergé a été un facteur très important : c'est en effet le clergé qui a permis de théoriser la légitimité de la souveraineté des Ottons-Saliens. L'étude de la Hofkappelle par J.Fleckenstein et l'importance du Reichskirchensystem doivent être citées ici, ainsi que l'importance de la sacralisation du roi et des Regalia gardés sous la protection des évêques en Allemagne. Tout cela doit être considéré comme des facteurs de la prise de conscience du royaume comme d'un tout. [...]
[...] Historisches Bewußtsein und historische Realität 2. Reich und Nation 3. Die Auflösung der karolingischen Ordnungs Europas 3.1 Monarchie und Königswahl 3.2 Monarchie und Adelsherrschaft 3.3 Regionalisierung 4. Die Integration des Reiches 4.1 Ostfränkische Reichseinheit 4.2 Rom und das Kaisertum 4.3 Die Struktur des Reiches 4.4 Herrschaftsformen 5. Die Träger des Reiches 5.1 Adel und König 5.2 König und Klerus 6. [...]
[...] Le centre de la littérature en langue vernaculaire est Fulda au 9e siècle. Mais sous les Ottons, il n'y eut plus d'efforts faits pour la langue vernaculaire, et pour ses moyens littéraires : ce fut une période du retour du latin, mais où une certaine continuité carolingienne peut aussi être constatée. En conclusion Ehlers propose l'hypothèse suivante : parce qu'il était impossible aux Ottons de promouvoir la langue et la littérature saxonne du fait de la question de l'intégration de l'empire, il ne restait plus, au contraire de la période de Louis II, que la langue latine à leur disposition. [...]
[...] Enfin, il faut mettre en évidence qu'elles ont été les moteurs de cette intégration. On ne peut comprendre l'intérêt de cette problématique générale, et même son importance politique qu'en la mettant en rapport avec l'historiographie et la question de la Nation allemande. Depuis le 19e siècle, les Historiens nationalistes allemands se sont en effet penchés sur la question du retard de la création de la nation allemande, et ils ont tenté de le compenser par l'idée d'un peuple allemand d'un point de vue culturel dont l'existence aurait été bien antérieure à celle de la nation et qui n'aurait pu s'unir politiquement qu'au 19e siècle ; un Volk allemand, préexistant à l'empire aurait donc tenté de s'unir politiquement, mais n'y serait pas parvenu du fait des faiblesses intrinsèques du royaume allemand, et de la présence de l'Empire. [...]
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