Constantinople médiévale, structures urbaines, Paul Magdalino, Corne d'Or, aspect paléochrétien de la ville, monastères de Panagiou, Ville byzantine, Typikon, ports de Prosphorion, IVe Croisade
Ce livre s'inscrit clairement comme la suite et le complément de l'ouvrage de Cyril Mango, Le développement urbain de Constantinople : IVe-VIIe siècles (1985, réed. 2004) et insiste sur la continuité des structures urbaines de Constantinople. Paul Magdalino y reprend deux conférences données au Collège de France en janvier 1994 à l'invitation de Gilbert Dagron pour en faire l'amorce d'un projet plus vaste visant à saisir la qualité essentielle du phénomène de mégalopolis chrétienne et impériale, où réside, selon Magdalino, la singularité de la civilisation byzantine, ce qui explique que l'ouvrage ne fasse qu'esquisser quelques grandes lignes structurelles.
[...] La mode de ces fondations monastiques est très répandue parmi les fonctionnaires, clercs et laïcs, ex. de Michel Attaleiatès - propriétaire urbain de fortune plutôt modeste, dévot, mais pas trop (il ne devient pas moine) qui fonde un couvent au XIe siècle. Cette mode finit par faire des monastères les objets principaux de la bienfaisance impériale. Le monastère n'était souvent que le noyau d'un complexe plus large : hôpital, école, asile de vieillards, hospice, diaconie, parfois un palais, dotation en terres et en revenus d'origine fiscale, ex. [...]
[...] Si Constantinople, dernière grande création de l'urbanisme antique, survit et se régénère, malgré la rupture démographique et l'appauvrissement culturel des siècles obscurs (VIIe-VIIIe c'est parce que ses structures essentielles sont peu touchées. L'aspect paléochrétien de la ville ne s'estompe guère avant le Xe siècle ; commence alors une lente expansion, continue jusqu'en 1204, qui voit l'essor de nouvelles fondations monastiques, la reprise du commerce dans les quartiers bordant la Corne d'Or et le développement des zones excentrées. Il faut attendre le choc de la quatrième croisade pour que le cœur de la ville ancienne disparaisse au profit de nouveaux centres d'activité sociale et politique. [...]
[...] - Peu de monastères à l'intérieur de la muraille - La grande majorité des fondations datent des IVe-VIe siècles. L'existence de plusieurs dizaines d'églises fréquentées et conservées depuis le VIe siècle témoigne, au Xe siècle, d'une base démographique large et constante. Les visiteurs gardent d'ailleurs l'impression d'une ville où pullulaient les religieux. Les maisons de bienfaisance L'Eglise s'intègre au milieu urbain et en assure la continuité notamment à travers les maisons de bienfaisance, qui font partie du bien-fonds l'État dès le VIIe siècle. [...]
[...] Il n'y a pas de coupure ressentie : Constantinople est devenue médiévale tout en restant romaine. La littérature byzantine fut en grande partie écrite à Constantinople pour être lue à Constantinople (Cyril Mango, Le développement urbain de Constantinople). Pour le Ve siècle, source exceptionnelle : la Notitia Urbis Constantinopolitanae description très précise et détaillée de la ville théodosienne en plein essor. Pour le Moyen-Âge, l'équivalent n'existe pas 2 groupes de sources : Série de dossiers ou de recueils officiels byzantins du Xe siècle Récits de visiteurs étrangers (prisonnier arabe Hârûn ibn Yahja, fin IXe-début Xe siècle ; pèlerin anglais, l'anonyme de Mercati XIe siècle ; Antoine Novgorod, peu avant 1204) Les recueils du Xe siècle Ces récits du Xe siècle sont une preuve de l'esprit caractéristique du temps : culture officielle du recueil lancée par Léon VI et Constantin VII. [...]
[...] Le développement médiéval repose donc sur des bases solides, commencé dès Théophile, une deuxième phase s'annonce avec Romain Ier. Importance matérielle, mais aussi culturelle, ex. Serge, l'higoumène du nouveau monastère de Manuel est le père spirituel de Romain Ier et le neveu de Photius rivalité possible avec le Stoudios. Les quartiers de la Corne d'Or. Il s'agit de quartiers commerciaux, pour la parie orientale de la rive sud, on a une documentation exceptionnelle (actes officiels des empereurs, d'Alexis Ier à Alexis III, accordant des concessions aux trois principales républiques maritimes italiennes : description des biens fonciers concédés). [...]
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