Commentaire du texte de l'anonyme sur la prise de Jérusalem en 1099

Résumé du document

Ce récit anonyme décrit la prise de Jérusalem, qui solda la première croisade, débutée en 1095, c'est-à-dire à la suite de l'appel du pape Urbain II le 27 novembre 1095. Les évènements relatés ont lieu entre le 7 juin et le 15 juillet 1099 à Jérusalem. Cet auteur anonyme, qui est dans le camp des croisés nous raconte précisément les différentes étapes du siège de la ville, donnant un exemple concret, bien que subjectif car unilatéral, de ce qu'ont pu être les croisades, et notamment cette première croisade. On peut alors se demander en quoi ce texte, témoignage de la prise de Jérusalem, nous permet de nous éclairer sur le déroulement des croisades. Il nous offre en effet la vision qu'ont les croisés, chrétiens, des habitants de Jérusalem, nous explique les opérations qui permettent le siège d'une telle ville ainsi que les motivations des croisés, et enfin il nous éclaire sur les justifications faites par la religion et le fossé qui peut être observé entre celle-ci et le comportement des croisés.

Extraits

[...] De plus, reconquérir l'Orient c'est aussi tenter de restaurer le grand Empire romain, et stopper la nouvelle phase d'expansion musulmane, qui constitue une menace pour l'Empire byzantin. Les croisades se veulent une manière d'effacer le schisme de 1054 et de réaffirmer une théocratie pontificale forte. La force des chrétiens et leurs ambitions se retrouvent fréquemment dans le texte. L'auteur met en valeur leur courage et leur dévotion pour repousser l'ennemi et récupérer Jérusalem. Dans l'ensemble du texte, on se rend aussi compte que les chrétiens d'Occident ont une vision erronée des habitants de Jérusalem. [...]

[...] Les croisades deviennent alors une opération de purification de la ville, un enjeu considérable qui consiste à sauver les frères d'orient et à chasser de la ville tous ceux qui l'ont salie. Tout cela s'effectue bien évidemment au nom de Dieu et en son honneur. La première croisade s'achève donc en 1099 avec le siège de Jérusalem, et après quatre années de combat, les croisés semblent être en proie à des conditions de vie plutôt difficiles. Bien que leur désir de se rapproprier le berceau de leur religion soit toujours aussi puissant, du moins c'est ce que nous décrit l'auteur, la faim et la soif se font énormément sentir chez les hommes. [...]

[...] L'auteur emploie différents termes pour les désigner. Lorsqu'il les nomme Arabes ou sarrasins cela fait référence à leur position géographique et ce sont donc des termes justifiés, tout comme défenseurs de la ville qui leur ôte tout caractère propre et désigne plutôt leur fonction. Mais il emploie aussi des termes beaucoup moins légitimes : en effet, à la ligne 10, ils sont désignés comme incrédules Or est incrédule celui qui ne croit pas, et ce n'est pas le cas des habitants de Jérusalem, majoritairement musulmans, et qui croient donc en Allah. [...]

[...] Commentaire du texte de l'anonyme sur la prise de Jérusalem en 1099 Ce récit anonyme décrit la prise de Jérusalem, qui solda la première croisade, débutée en 1095, c'est-à-dire à la suite de l'appel du pape Urbain II le 27 novembre 1095. Les évènements relatés ont lieu entre le 7 juin et le 15 juillet 1099 à Jérusalem. Cet auteur anonyme, qui est dans le camp des croisés nous raconte précisément les différentes étapes du siège de la ville, donnant un exemple concret, bien que subjectif, car unilatéral, de ce qu'ont pu être les croisades, et notamment cette première croisade. [...]

[...] Pour eux, ils se sont mis au service du seigneur et c'est bien pour aller adorer le sépulcre du Christ qu'ils ont combattu. D'ailleurs, malgré tous les meurtres qu'ils commettent, le suicide les choque toujours, car il est proscrit dans le catholicisme (lignes 67 et 68). Les croisés sont persuadés, s'ils meurent au combat, d'aller au paradis puisque l'Eglise le leur a promis. Et s'ils reviennent sains et saufs, leur pèlerinage sera considéré comme accompli. La croisade est donc considérée comme un acte entièrement religieux pour ces hommes. [...]