Beaucoup de grands se comportent déjà comme des rois, comme Ranulf de Poitiers ou Bernard de Gothie, mais en 979, Boson de Vienne, le beau frère de Charles le Chauve, franchit le pas et se fait couronné roi en Provence, par les conciles de Mantaille (cinq archevêques et une douzaine d'évêques). Boson est un homme considérable, mais il n'a pas de sang Carolingien et usurpe ainsi l'autorité des rois légitimes, fils de Louis le Bègue et cet acte scandalise, surtout au nord du Royaume.). On peut penser que le pouvoir politique est ajusté à la dimension des réalités sociales et territoriales. On a ici préféré un roi qui exerce sa mission à un roi lointain. La vieille aristocratie locale semble avoir soutenu l'opération, Boson se dote d'une chancellerie, et s'attribue des personnages sanctifiants, comme Saint-Maurice de Vienne (...)
[...] Les rois, puis les archevêques (Hervé, Artaud de Reims) sont les premiers constructeurs. Si le comte Gerfaut en construit à Aurillac au début du Xe, c'est en tant qu'agent public. Puis au milieu du siècle, des châteaux sont construits par les comtes (Robert de Vermandois construit Château-Thierry et Châlons, Michel Bur en dénombre 40 en Champagne). Ce nombre grandit au long du Xe siècle, surtout en France mineure. Mais le mouvement semble limité et contrôlé. (Normandie et Flandre : aucun château n'échappe au gouvernement du comte). [...]
[...] Mais au fil du siècle, les châteaux ne semblent plus répondre au seul impératif de défense. Ils semblent un signe de l'éparpillement et de l'appropriation des pouvoirs de commandement. Le château devient un instrument d'affirmation et de conquête, polarisant et organisant des forces nouvelles. Le recul du droit a fait de la violence le mode régulier de règlement des conflits. Au IXe siècle, le roi avait le pour fonction de prévaloir la paix et l'exploit guerrier n'était pas des valeurs propres à l'aristocratie, savoir se battre n'était pas une vertu sociale ou morale. [...]
[...] Laurent THEIS, l'héritage des Charles : de la mort de Charlemagne aux environs de l'an mil, Édition du seuil, collection point histoire : nouvelle histoire de la France médiévale t p 105 à 244 Sommaire Deuxième partie Le roi d'entre les princes 877- La royauté à prendre (877-898) 2 a. Rois en tutelle 2 b. Carolingiens à bout de souffle 3 c. Floraison de royaume 3 d. Eude, autre roi des Francs 4 e. Légitimités concurrentes Les princes en marche (898-936) 6 a. [...]
[...] À l'ouest, des groupes profitent de leurs fonctions pour étendre leurs dominations. En Auvergne par exemple, les avouées de la prestigieuse abbaye de Charroux se constituent dans la Marche un véritable domaine comtal. Avec l'héritage comté de Périgueux, ils tenteront de construite un territoire de plus en plus grand. De même pour le comte d'Angoulême. La Gascogne, parait décalée par rapport au reste, elle reste organisée en vicomtés bien contrôlées par le duc guillaume Sanche. La détention d'une fonction publique est presque partout le préalable à la prise la construction d'un comté. [...]
[...] On a ici préféré un roi qui exerce sa mission à un roi lointain. La vieille aristocratie locale semble avoir soutenu l'opération, Boson se dote d'une chancellerie, et s'attribue des personnages sanctifiants, comme Saint-Maurice de Vienne. (Première statue reliquaire). L'aristocratie franque réagit en se plaçant derrière le roi légitime. Avec à sa tête, Hugues l'Abbé, Bernard Plantevelue et Richard d'Autun (frère de Boson), les rois des deux Francie se rencontre face à cette menace (Louis III, Carloman, Louis le jeune à Ribemon). [...]
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