L'histoire de l'armée illustre bien les capacités réformatrices de Byzance car elle fut plusieurs fois totalement modifiée pour s'adapter aux nouvelles données. Elle possède un rôle vital, qui a permis à l'Empire de survivre à la difficile crise extérieure du VIIe siècle. Constantin VII dit d'ailleurs « l'armée constitue la tête du corps de l'État ». La plus grosse partie des ressources fiscales fut toujours consacrée à la défense du territoire.
Les principales sources sont les sceaux des officiers et les listes de préséance. Les traités militaires sont copiés sur ceux de l'Antiquité et sont donc difficiles à analyser. Les sources narratives sont allusives
Deux innovations majeures ont modelé les traits de l'armée byzantine entre le VIIe s et le XIe s : la division du territoire en districts militaires ou « thèmes » et la mise en place d'un service militaire héréditaire rémunéré par l'octroi de terres. Création d'une armée thématique, mobilisable rapidement.
[...] Le soldat rentrait dans l'armée à 18 ans et devait servir 24 ans. Ils étaient recrutés dans le thème, et devaient fournir leurs armes. La formation d'une nouvelle armée de campagne Au début du VIIIe l'armée byzantine était donc dispersée dans les provinces, ce qui convenait bien à une position défensive. Mais à partir du VIIIe la menace arabe se relâche et l'empire se réorganise financièrement. L'État redevient en mesure de solder une armée de campagne, nécessaire pour reprendre une position offensive de reconquête. [...]
[...] Entre le Xe et le Xe les armées des thèmes sont donc progressivement remplacés par des tagma. Sous les Comnènes, l'évolution est finie : il n'y a plus que des tagma professionnels. Cet attachement aux tagmata s'explique d'abord par leur efficacité : Facilité de rassemblement, bon entraînement Le recrutement se faisait en fonction des armes : archerie confiée à des Petchenègues ou des Turcs, cavalerie à des Latins Les soldats des tagmata étaient recrutés sur la base du volontariat. Jusqu'au Xe ils n'étaient que des cavaliers, mais ensuite il y eut aussi des fantassins. [...]
[...] L'évolution de la marine Au milieu du Xe la marine entre dans une phase de décadence (elle est jugée trop chère). Si bien qu'Alexis Comnène ne peut rien contre l'invasion normande de 1081 : sa flotte n'est pas assez puissante pour barrer le détroit d'Otrante. C'est pour cela qu'il conclut le marché avec les Vénitiens (qui prêtent leurs flottes en l'échange du traité commercial en 1082). Dès qu'il en a les moyens, Alexis reconstitue une flotte, confiée à un mégaduc. [...]
[...] On commence à penser que les stratiotes démotivés feraient mieux de verser une contribution de rachat de leur strateia, contribution qui permettrait de solder les soldats professionnels et combatifs. La fiscalisation de la strateia se généralise au XIe s. Les stratiotes n'étaient plus mobilisés, et devaient payer en échange une somme d'argent qui remplaçait le service qu'ils devaient auparavant. Cette fiscalisation est liée au développement du grand domaine : les stratiotes, libérés de la strateia, passent dans la protection du grand domaine. Le développement de la pronoia Payer les fonctionnaires (et les soldats) sous forme de pronoia se développe sous les Comnènes. [...]
[...] En plus, les quelques textes antérieurs au Xe s parlant des soldats ne les lient jamais à une terre. C'est donc l'hypothèse 2 qu'il faut retenir. Le service militaire du stratiote est par principe héréditaire. Mais cela pose des problèmes : que faire si la famille vivant sur la terre stratiotique n'a pas de fils apte à servir ? En fait, dans la pratique une distinction s'est rapidement établie entre celui qui servait effectivement et celui qui était inscrit sur les registres. [...]
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